Il convient donc de s’attarder sur ce concept de copie-privée pour mieux comprendre son utilité, sa règlementation et sa fiscalité.
La définition et l’historique
C’est en 1965 que l’Allemagne a créé le système pour régler le différend entre la GEMA (la SACEM allemande) le fabricant d’enregistreurs Grundig. Il a été adopté en France par la loi Lang de 1985 qui fut révisée en janvier 2012.
La copie privée définit par l’article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle est la duplication sur un support d’un morceau de musique, de film, de roman ou autres pour son usage personnel exclusivement. La copie privée peut avoir comme source une œuvre achetée par le faiseur de copie ou reçue suite à la diffusion (par exemple la diffusion d’un film à la télévision).
La copie privée n’autorise pas la circulation des fichiers acquis de manière illicite. La copie privée ne doit pas être confondue avec la copie de sauvegarde qui concerne notamment les logiciels, et qui se limite à des sources acquises par le copiste, sans redistribution.
La notion d’usage privé
C’est ce caractère « d’usage privé » qui est fondateur dans son autorisation. L’exception de copie privée autorise donc une personne à reproduire une œuvre uniquement pour son usage privé. Cet usage implique l’utilisation de la ou des copies dans le cercle privé, c’est-à-dire, la famille, mais aussi les amis. La jurisprudence est très stricte sur cet usage limitatif.
Une exception à la loi sur la propriété intellectuelle
La copie privée constitue une exception à la loi sur la propriété intellectuelle, qui régit les droits d’auteur.
Il convient de noter que le fait de ne pas pouvoir copier des CD pour un usage privé par des systèmes anti-copie (DRM) peut être soumis au Collège des médiateurs. Ce denier constitue une autorité administrative indépendante ayant pour mission de garantir l’exception pour copie privée(prévue par l’article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle).
Fiscalité spécifique
En contrepartie du droit de copie, une partie du prix d’achat de tous les consommables numériques et appareils multimédia (CD et DVD vierges, disque dur, smartphone, Clef USB, tablette…) est prélevée. Cette taxe, définit par l’article L.311-1 du Code de la propriété intellectuelle, se présente sous la forme d’une redevance pour la rémunération des ayants droits (auteurs, compositeurs, artistes…), elle leur est ensuite reversée. La copie privée n’est donc pas « gratuite». Elle est payée par anticipation par le consommateur y compris par ceux qui n’en feront peut-être jamais.
Cette taxe prélevée aux fabricants français et aux importateurs français (qui la répercutent sur leur prix de vente) a ses limites. Tout matériel acheté à l’étranger notamment via Internet y échappe. Même si la loi impose à ces acheteurs de s’acquitter de ladite taxe…
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