Logement social à Paris : le clientélisme en folie !

Publié le 06 décembre 2014 par Delanopolis
La politique municipale du logement est, nos lecteurs le savent abondamment, l'un des pires échecs socialistes à Paris. Couplant malthusianisme et préemptions clientélistes, elle a artificiellement attisé la hausse des prix. Comme cela rapportait davantage de droits de mutations, une logique terriblement perverse s'est mise en place pendant treize ans : la mairie finançait ses errements par les effets de sa propre politique. Une vraie métastase dans le marché du logement. Hidalgo, confrontée à la baisse des rentrées fiscales et la crise de l'immobilier, s'est lancée dans une véritable fuite en avant en engageant une politique d'achat de logements dite "dans le diffus", c'est à dire d'appartements ciblés dans des copropriétés. Le point de rencontre entre la démagogie et le n'importe quoi ... D'abord, toutes les manipulations du marché deviennent possibles. Ainsi le JDD affirme-t-il s'être procuré "la liste des 257 immeubles parisiens pour lesquels la mairie de Paris pourra faire valoir un droit de préemption urbain renforcé" et l'a mise en ligne.

Naturellement, cela aura pour effet de faire baisser le prix des appartements que les propriétaires souhaiteraient vendre à ces adresses. La crainte d'une préemption côté vendeur et celle d'une cohabitation avec des locataires indésirés côté acheteur ne peut que paralyser ces micro-marchés. A moins qu'acheteurs et vendeurs ne s'arrangent pour gonfler artificiellement le prix de vente dans les déclarations d'intention d'aliéner, quitte à trouver des compensations ailleurs, afin de dissuader la ville d'intervenir ...

Ensuite, on atteint un stade d'ingéniérie interventionniste socialisante qui fleure bon son Big Brother. Pour Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris, il s’agit de réaliser dans chaque site, "une mixité sociale très fine, à l’échelle d’un immeuble". On vérifiera votre profil sociologique pour savoir qui vous installer comme voisin de palier ?

Enfin, les problèmes de gestion des copropriétés avec une ville qui va se retrouver piégée à financer des travaux qu'elle ne souhaite pas ou, au contraire, à tenter de faire adopter des dépenses qu'elle souhaite promettent d'être homériques.

Il en va ainsi quand pour des raisons électoralistes on ouvre la boîte de Pandore de la manipulation des marchés. Ces derniers finissent toujours par se venger. Espérons que les électeurs leur emboîtent un jour le pas.