PARALYSIE: L'espoir d'un médicament pour résorber les lésions médullaires – Nature

Publié le 08 décembre 2014 par Santelog @santelog

C’est un espoir pour les patients paralysés par des blessures de la colonne vertébrale que ce médicament capable, selon cette étude, de favoriser la croissance de nouvelles cellules nerveuses en cas de lésion médullaire. Basé sur une molécule appelée peptide sigma intracellulaire, ce médicament a permis de restaurer certaines des fonctions nerveuses chez des rats modèles de la moelle épinière. Explications dans la revue Nature.

Les chercheurs de l’Université Case Western Reserve, de l’Ohio State University, de l’Université du Manitoba au Canada rappellent que la moelle épinière est un câble formé de cellules nerveuses qui transmet des signaux entre le cerveau et le reste du corps. Une lésion à la moelle épinière (ou médullaire) peut donc entraîner une paralysie, dont le degré dépend de la hauteur de la lésion.

Ici, les chercheurs identifient certains des processus qui empêchent la génération de nouveaux nerfs au niveau de la lésion. Cette nouvelle génération pourrait permettre de réparer la lésion. Puis, une fois ce processus «  barrière  » identifié, ils mettent au point un médicament capable de surmonter cette barrière.

Il s’agit d’une petite molécule, nommée peptide intracellulaire sigma (intracellular sigma peptide – ISP) capable de se lier à un récepteur spécifique, PTPσ, ce qui bloque la croissance des cellules indésirables, bloquant la régénération nerveuse. Une seconde molécule, un peptide appelé «  LAR wedge-domain peptide -ILP) est également identifié comme capable lui-aussi de se lier à ce fameux récepteur, mais moins fortement.

L’équipe montre, sur des rats modèles de lésion de la moelle épinière, ayant reçu ISP, ILP ou un placebo, qu’avec une injection quotidienne d’ISP pendant 7 semaines, 11 semaines après la blessure, 21 rats sur 26 retrouvent une partie de leurs fonctions, dont la fonction urinaire et la motricité des pattes de derrière. Ainsi 30% des animaux traités retrouvent, à 11 semaines, la capacité de marcher en utilisant leurs pattes de derrière et de manière coordonnée.

La démonstration reste à ce stade encore très expérimentale et devra donner lieu à d’autres tests permettant d’apprécier les effets secondaires puis l’efficacité de la molécule, sur l’animal puis sur l’Homme.

Ces récepteurs PTPσsont une nouvelle cible thérapeutique prometteuse pour la reconstruction nerveuse en cas de lésion médullaire et l’espoir de pouvoir améliorer de manière non invasive la récupération fonctionnelle dans toute une série de blessures ou de maladies où les tentatives de «  repousse  » des fibres nerveuses sont bloquées.

Source:Nature December 3 2014 doi:10.1038/nature13974Modulation of the proteoglycan receptor PTPσ promotes recovery after spinal cord injury (Visuel “developing mouse nerve cells”@NIH@Torsten Wittmann, University of California, San Francisco)

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