Politique fiction de proximité (2)

Publié le 26 mai 2008 par Cc
Ce qui l’avait alertée, dès 2008, c’était les clients, de plus en plus nombreux, qui avaient du mal à payer leurs factures. Elle avait bien rebondi, dans son secteur, en se spécialisant dans l’aide à domicile pour les personnes âgées, pour tout ce qui concernait l’électrique et l’électronique. La tranche des 60 – 90 ans n’était pas trop touchée par les problèmes financiers : leur vie était faite, ils étaient propriétaires, avaient fini de rembourser les emprunts et avaient eu la chance d’être très aidés tout au long de leur vie, par l’Etat. C’était finalement cette fameuse génération de soixante-huitards qui avaient tout gagné et qui rendrait bien moins à leurs enfant que ce qu’ils avaient hérité de leurs parents… Il y avait de quoi être en colère… Charlotte préférait profiter de ceux-là qui avaient encore un peu de pouvoir d'achat. Même si ce n'était pas si évident, puisque pour ces "vieux" plein de vie, encore, il y avait les jeunes à aider, les études des petits enfants à payer, les fin de mois difficiles des enfants à améliorer...Ce n'était pas vraiment la retraite dorée qu'ils avaient espérée : pas de voyages aux quatre coins de la terre, pas de vacances perpétuelles au bord d'une piscine...On se contentait de peu et on se soignait comme on pouvait. Le prix de l'essence était tel qu'il ne fallait pas espérer partir, ni en voiture, encore moins en avion...
Charlotte s'en sortait donc à peu près, en réparant les téléviseurs et les ordinateurs de ces vieux qui la payaient sans trop de problème. Le plus difficile, c'était quand même d'entendre les plaintes continuelles de ces clients : "Les jeunes ceci, les jeunes cela, de notre temps...gnagnagna..." Mais il fallait faire son poing dans sa poche...
Le dimanche soir, à 20h, sans surprise, ce fut donc Sarkozy qui s'afficha sur TF1. PPDA, qui présentait pour la dernière fois le journal annonça ce nom avec son ton neutre habituel.
Sans surprise ? Malgré le bilan catastrophique ? Oui...Car le point fort de Sarkozy, c'était évidemment la communication. Il avait communiqué, dès le début de son mandat, des chiffres du chômage en baisse constante, par exemple. Même si les analystes politiques et les gens qui prenaient encore le temps de réfléchir savaient bien que c’était une baisse de chiffres, seulement de chiffres et certainement pas une baisse réelle. Les droits étaient réduits, et parmi les gens au chômage, on ne comptait jamais ceux qui avaient perdu ces droits. Une mesure non négligeable avait provoqué un effondrement du chômage, aussi : la disparition de l’école maternelle. C’était une idée dans l’air, depuis 2008, déjà. Les mères étaient désormais obligées de rester au foyer, pour garder les enfants plus longtemps. Il était bien plus difficile de retrouver un emploi après une si longue période.
Ces chiffres sans rapport avec la réalité furent donc un des chevaux de bataille de Sarkozy.  A suivre...   CC