Penser à échéance de huit dix ans seulement (à celles et ceux nés en l'an 2000 et qui ont aujourd'hui huit ans et acquièrent la lecture, qui auront dix-huit ans en 2018, à celles et ceux qui naissent aujourd'hui et qui auront dix ans en 2018...) c'est considérer l'avenir de la lecture, car, si la lecture décevait ces nouveaux lecteurs digital natives, si elle leur apparaissait comme une activité culturelle trop pauvre, trop austère en comparaison des autres activités de loisirs, alors le risque serait grand que la lecture se cantonne rapidement à une activité partisane, sectatrice pour un petit nombre de fidèles en voie d'extinction rapide ; et le risque existerait alors bien que des pans entiers de l'édition culturelle, littéraire et de création, sombrent corps et biens, tandis que ses majors ne perdureraient qu'en s'acoquinant avec les grandes industries de l'entertainment.
Les métamorphoses des supports de lecture que nous commençons à vivre en 2008, masquent en fait un enjeu de civilisation bien plus important que le passage du codex à des tablettes ou à des rouleaux d'e-paper ; je veux parler d'une mutation des pratiques de lecture, en partie issue du Web 2.0 et équivalente au passage jadis des civilisations de l'oralité à nos civilisations de l'écrit.
Que sera devenu en 2018, non pas le livre support (peu importe au fond) mais la lecture. Un plaisir démodé ?
Illustration : affiche "Fahrenheit 451" (1966) DVD François Truffaut, Writers : Ray Bradbury (novel) and Jean-Louis Richard (screenplay).
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