Magazine Société
On entend toujours le gouvernement et le Président de la République promettre des réformes structurelles et on ne voit rien venir, sinon la promesse qu’elles viendront … plus tard. Plus le temps passe, plus ces réformes seront douloureuses lorsqu’elles toucheront au système de soins ou de retraites. Le monde change rapidement pendant que la France reste enkystée dans une attitude attentiste et mortifère. Comment se fait-il que, devant un drame national comme le chômage de masse qui sévit en France, la classe politique ne soit pas capable de se regrouper pour rechercher une solution et préfère camper dans des attitudes polémiques ? Pendant que rien ne se passe, hormis le temps, la situation s’aggrave. Que va-t-il se passer lorsque les taux d’emprunt remonteront ? La situation du pays deviendra intenable, le désastre social sera inévitable, l’Allemagne se tournera définitivement vers l’Est et l’Orient entrainant avec elle les pays européens de l’Est, le couple franco-allemand sera mort et l’Europe également. Tout projet politique doit tenir compte de cette situation dramatique et doit rechercher un consensus politique pour être à la hauteur du drame qui attend la France, sans se cantonner à ce qui peut attirer des électeurs potentiels. Au lieu d’insulter une député européenne du CDU lors de l’émission DPDA du 4 Décembre dernier, comme l’on fait B. Hamon, C. Duflot et J.L. Mélenchon au cours de cette émission, nous devons tout faire pour renforcer les relations franco-allemandes sans lesquelles l’Europe ne peut pas perdurer. Le gouvernement actuel a pris conscience de l’erreur fondamentale dans laquelle, lui et ses prédécesseurs, ont persévérer jusqu’à présent. Lutter contre le chômage par des solutions « transitoires » est une erreur. Seule la reconstruction d’une industrie compétitive et innovante créera les conditions d’une réduction du chômage en créant de nouveaux emplois. Dans cette optique, la réduction du chômage est une conséquence et non un préalable. C’est pourquoi, c’est également une erreur que de s’arque bouter sur une impossible réciprocité de principe dans le pacte de responsabilité. Ce qui commande l’embauche dans une entreprise est le carnet de commande et rien d’autre. Or, il faut du temps pour que la réduction des charges se traduise par un nouvel élan commercial et productif de l’entreprise afin qu’elle puisse proposer des produits plus compétitifs. Cet acharnement à vouloir obtenir un impossible engagement à court terme des entreprises est une profonde erreur dogmatique et politicienne. La mondialisation impose aux entreprises de s’adapter en permanence à une concurrence élargie, aux innovations venant l’extérieur. Elles doivent adapter, le plus rapidement possible, leurs savoir-faire, leurs mécanismes de production, leurs implantations et leurs ressources, donc leurs ressources humaines en nombre et en compétence. Cela veut dire que le CDI « géostationnaire » devient une réelle exception, c’est-à-dire que l’emploi toute une vie au même endroit dans la même entreprise devient de plus en plus une utopie. La flexibilité de l’emploi est devenu une nécessité de l’époque. La conséquence est que le droit de Travail français est inadapté à cette époque et est devenu un obstacle au développement industriel. Les exemples de l’Europe du nord devraient nous inspirer dans la refonte de ce droit du travail. Depuis des décennies, la France vit au-dessus de ses moyens en s’endettant de façon dramatique. Il n’y a que les démagogues pour prétendre que la France peut vivre sans chercher à diminuer cette dette publique en prenant le risque d’une brusque augmentation des taux d’intérêt. La charge de la dette est devenue l’un des principaux postes de dépenses du budget. La nécessité d’engager de vraies réformes structurelles devient urgente. De vraies réformes structurelles consistent à diminuer drastiquement le poids du fonctionnement des rouages de l’Etat dans le fonctionnement de l’économie française. Cela demande des décisions courageuses allant au-delà de la réflexion sur une ré-élection. Tout cela montre que l’abrogation de tout ce qui a été fait par les gouvernements de F. Hollande ne fait pas une stratégie.