De qui parle-t-on ? :
Duo Américain composé du producteur EL-P, de son vrai nom Jaime Meline, et du rappeur Killer Mike, de son vrai nom Michael Render.
De quoi parle-t-on ? :
Hip-hop sombre, un peu hardcore, limite Gangsta rap.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Un rythme mid-tempo et torturé qui n’incite guère au mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Style monocorde et simpliste, mais un côté obscur qui impose plusieurs écoutes avant d’apprécier réellement cette production.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Ce style violent n’est pas à mettre entre toutes les oreilles.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le Hip-hop, musique urbaine par excellence, est l’archétype de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Depuis quelques années déjà, le rap Américain est contrôlé et codifié par des artistes businessmen tels Jay-Z, Kanye West, Eminem ou autre Timbaland. Le style de chacun est plutôt intéressant, voire très bon, mais par excès de consanguinité, le niveau s’étiole et la musique tourne un peu en rond. Seul Kanye West, le mégalo schizophrène, semble l’avoir compris en sortant Yeezus, sorte d’ovni dans ce Hip-hop pré-calibré au cahier des charges très stricte.
L’arrivée d’un nouveau venu dans ce microcosme très fermé fait un peu office de miracle. Enfin parler de nouveau venu pour un duo composé du producteur émérite EL-P et du rappeur expérimenté Killer Mike est un peu osé. Ce qui est inédit, c’est cette approche de la musique, le mélange des instrumentaux sombres et poisseux d’EL-P et le flow brutal de Killer Mike et de quelques guests. Cet amalgame explosif n’est d’ailleurs pas sans rappeler la démarche du « propret » Ice-T lorsqu’il créa au début des années 90 l’ultraviolent mais immense Body count.
Depuis le début de ce siècle, le rap anglo-saxon, ou même Français, a livré son lot de bons albums capables de rassasier les amateurs du genre. Cependant, les chefs-d’œuvre comme ce Run the jewels 2, capable de fédérer au-delà de l’auditoire habituel, ne se comptent que sur les doigts d’une seule main.