La sainte 1/2
Cependant Jeanne était entièrement ignorante des influences qu’elle subissait, incapable de reconnaître en ses Voix l’écho d’une voix humaine ou la propre voix de son cœur, elle répondit avec crainte aux saintes qui lui ordonnaient d’aller en France : « Je suis une pauvre fille ne sachant ni chevaucher ni guerroyer. »
Ce qui ressort des textes c’est que Jeanne d’Arc fût une sainte avec tous les attributs de la sainteté au XVème siècle. Elle entendait chaque jour la messe, était toujours en prière et en extase, se confessait et communiait plusieurs fois par semaine avec une extrême ferveur.
Au village, on se moquait de sa dévotion. Ses extases faisaient sourire. Elle passait pour un peu folle. Elle souffrait de ces railleries mais voyait de ses yeux de son corps les habitants du paradis ; et quand ils s’éloignaient d’elle elle pleurait. Sainte Marguerite et sainte Catherine lui disaient : « Prends l’étendard de par le roi du ciel, prends-le hardiment et Dieu t’aidera. »
Elle recevait de Dieu ses inspirations militaires. Elle eut des visions et ces visions ne furent ni feintes ni contrefaites. Elle crut réellement entendre des voix qui lui parlaient et qui ne sortaient pas d’une bouche humaine. Nous tenons d’elle qu’elle voyait saint Michel sous les apparences d’un chevalier, sainte Catherine et sainte Marguerite, le front ceint d’une couronne. Elle sentait leur bonne odeur. Elles les embrassaient par les jambes.
Qu’est-ce à dire sinon qu’elle avait des hallucinations de l’ouïe, de la vue, du toucher et de l’odorat. Ces troubles apparurent au sortir de son enfance.