Le rugby Français et le complexe de Caliméro. (Au dessus de la mêlée) posté le lundi 26 mai 2008 13:17
billet d'humeur, rugby
Les plus anciens téléspectateurs se souviennent sans doute de ce personnage de dessin animé, poussin noir affublé d’une coquille d’œuf sur la tête, en butte à un environnement cruel, et qui concluait chaque épisode par un douloureux constat " : " C’est vraiment, vraiment trop injuste ! ".
Force est de constater, à l’issue de la finale de Hcup, qui a vu la victoire du Munster face au Stade Toulousain, qu’un bon nombre d’amateurs français de rugby ont tendance à revêtir leur plus belle coquille pour reprendre, à l’unisson le fameux refrain " Calimérien ".
On peut même aller plus loin et affirmer que les théoriciens du complot pourraient bien trouver dans le Landernau du rugby hexagonal un terreau très favorable à leurs entreprises de bouc-émissairisation tous azimuts.
L’ennemi, clairement identifié, c’est le Britannique : notion à géographie variable, qu’on définira comme " tout ressortissant tirant généralement sur le roux, parlant évidemment Anglais mais susceptible de celtiser ses propos, indifféremment vêtu d’un short (s’il est arbitre) ou d’un complet veston (s’il est dirigeant de l’ERC, de l’IRB ou d’une des fédérations d’outre-Manche) ".
Et l’ennemi a décidé d’infliger à son voisin français une punition à caractère permanent, consistant à lui laisser croire qu’il est influent et que ses équipes peuvent même remporter un titre continental. Sur ce dernier point, et pour bien circonvenir les éventuelles révélations du complot, on laisse gagner, de loin en loin, quelques H Cups aux clubs tricolores (mais vraiment quand on ne peut pas faire autrement).
Abreuvé de houblon Hollandais, le Britannique fait tout son possible pour organiser les matches prestigieux dans des stades qui appartiennent à ses fédérations, celles-ci récupérant la manne distribuée par le généreux sponsor, tout heureux de voir son nom inscrit en toutes lettres dans lesdits stades. Qui plus est, les clubs et franchises britanniques étant favorisées pour parvenir jusqu’au titre, on permet à leurs supporters de s’éviter un fastidieux voyage au pays des mangeurs d’ail et de grenouilles (parfois les deux en même temps, Holly Christ !).
Pour favoriser son entreprise de démolition des ambitions Françaises, le Britannique sait pouvoir compter sur les arbitres (made in Great Britain, est-il besoin de le préciser), zélés exécuteurs des basses œuvres, dont on rappellera ici les principales caractéristiques : partialité, art consommé du sens unique et des décisions d’une révoltante injustice, voire incompétence parfaitement assumée et acceptée par les instances dirigeantes, du moment que celle-ci s’exerce uniquement en direction des froggies.
Du fond de son fauteuil club (avec une table basse pour poser son Whisky et son cigare), le Britannique organise tranquillement les différents Waterloo qui jalonnent, saison après saison, les relations rugbystiques Franco-reste du monde civilisé.
A force, le Caliméro tricolore perd patience et réclame de ses dirigeants un (ou plusieurs) coup de poing sur la table (le coups de pieds au derrière pouvant également faire l’affaire, à condition d’échapper à la vigilance du corps arbitral…). Las, soit on n’écoute pas les représentants Français, soit, ce qui est pire, ceux-ci se rallient honteusement à la cause britannique.
Il est donc à craindre que l’injustice se poursuive et que les supporters tricolores soient obligés de ressasser leur ressentiment pour un long moment…