Benched // Saison 1. Episodes 4 et 5. Sell It / Shark, Actually.
Benched fait partie de ces bonnes comédies qui n’ont pas forcément eu la chance d’être de grands succès et qui pourtant mériteraient vraiment d’être connues. Mais USA Network veut abandonner la comédie et du coup, la série s’est retrouvée lancée dans une case légèrement confidentielle de façon confidentielle. C’est probablement ce qui me déçoit le plus car j’adore Eliza Coupe et je trouve que cette série le sied plutôt bien malgré les quelques ajustements à apporter. On retrouve donc une fois de plus ce qui fait le succès de cette série et ce donne envie d’en voir plus tout au long de ces deux épisodes. Car par exemple « Sell It » tente de nous démontrer qu’au fond la série n’a pas que Nina dans ses rangs mais aussi toute une galerie de personnages très différents les uns des autres. C’est ce qui va permettre à Benched d’évoluer et de grandir au fil des épisodes car après avoir passé près de trois épisodes à nous démontrer que Nina est une sorte de requin parmi les avocats, il fallait faire redescendre légèrement la pression afin de lui donner l’occasion de faire les choses différemment. L’ouverture de l’épisode est très réussie et m’a permis de bien rigoler avant que les hostilités ne commence. C’est déjà une preuve de réussite pour moi quand une comédie parvient à faire une bonne et solide introduction pré-générique.
Car le post-générique n’est pas forcément ce qu’il y a de plus important pour passer un bon moment devant une série. Non. Par contre, je trouve dommage que la série ne parvienne pas forcément à accorder les violons entre ce qu’elle nous dire de Nina et ce qu’elle nous montre de Nina. Ce ne sont pas forcément deux personnages complètement différents mais disons qu’il y a des divergences qui ne trompent pas et qui me déçoivent. Il y a des référence qui ne trompent pas (« Half of them think that Two And A Half Men is actually happening ») et qui donnent l’occasion à Benched de réellement me faire rire. Car c’est aussi pour ce genre de choses que la comédie judiciaire qu’elle est fonctionne, c’est en se moquant des juges, des jurés, et de tout ce qui s’en suit. C’est presque tout ce qu’a finalement raté Bad Judge (avec Kate Walsh) dans un registre similaire). Je me demande si au fond Benched n’est pas tout ce que Bad Judge aurait dû être avec un peu de travail. La série n’a de cesse également de nous rappeler le passé de Nina alors que je pense qu’il est temps de rester au présent et peut-être de nous emmener au futur. Car rester coincé dans le passé de Nina autant de fois par épisode ce n’est pas normal.
Peut-être que l’humour vient donc des autres personnages dans cet épisode, notamment quand ce juré fait des dessins d’elle sous un angle très Cruella. L’intrigue secondaire de l’épisode se trouve être une intrigue autour de Nina mais sans être complètement centré autour d’elle non plus. Phil a beau être un personnage intéressant sur le papier, je dois avouer que pour le moment Benched ne l’utilise pas de façon judicieuse, ou en tout cas pas dans le sens que j’aimerais qu’elle l’utile. Jay Harrington est très bon, il n’y a rien à redire là dessus mais peut-être que cela aurait pu être plus efficace. C’est donc un épisode qui en fait trop sur Nina, « over-‘Sell(ing)-It » en somme… C’est probablement pour ça que j’ai largement préféré « Shark, Actually » qui lui est probablement le meilleur épisode de Benched jusqu’à présent avec le pilote. Voire peut-être l’épisode 3 et Nina en prison mais bon, c’est encore autre chose. Je pense que cet épisode prouve surtout que Benched a trouvé ses marques, ce qu’elle veut être et ce qu’elle veut réellement raconter. La série est maintenant dans ses chaussons dorés et elle n’a pas envie d’en sortir. Une bonne chose qui prouve aussi que tous les tests des précédents épisodes ont porté leurs fruits.
La série parvient dans cet épisode à mélanger tout ce qui fait son succès et je trouve ça vraiment réussi. Surtout que la façon dont Nina navigue dans l’épisode ne fait pas vraiment d’elle la seule héroïne de la série, mais tout un tas de personnages viennent alors se greffer à elle afin de nous délivrer quelque chose de tout aussi jouissif qu’efficace. Je ne sais pas vraiment où est-ce que fait la première saison de Benched mais pour le moment, je suis assez heureux de voir que la mécanique semble être bien huilée sans pour autant nous donner l’impression que tout est si calculé que ça. Les scènes les moins grandes sont probablement les plus efficaces de cet épisode, fonctionnant sur la nuance sur des associations de personnages réussies, etc. Tout ce que je pouvais attendre de la part de cette série en somme et même plus encore. L’apparition de George Grumby Jr incarné par Mehcab Brooks (Necessary Roughness, Desperate Housewives) apporte un autre charme à l’épisode elle aussi. La série n’ignore personne dans cet épisode et c’est aussi une nouvelle façon de nous dire que tout est réussi et que cela fonctionne terriblement bien. J’ai hâte de voir la suite alors que l’on est déjà presque à la moitié de la première saison.
Note : 5.5/10 et 8/10. En bref, deux épisodes très différents.