Qui sème le vent récolte la tempête..
The Book of Jonah: " But Jehovah sent out a great wind into the sea, and there was a mighty tempest in the sea, so that the ship was like to be broken..."
Et alors?
Hé, hé, Zorro est arrivé!
Ben, non, la déferlante Kate Tempest a balayé le Club, personne n'est sorti indemne.
Tout a commencé à 21h, pas de support, on était tranquille, peinard.
Accoudés au flipper?
Non, laisse béton, Renaud, face à la scène à contempler le matos, deux micros, deux sets de batterie ( des drumpads, et quelques éléments d'avant l'ère technologique) et une batterie de synthés.
Ce trio nous agresse avec des beats épileptiques féroces avant l'entrée en scène de la choriste, Anth Clarke, vise mon T-shirt 2 Pac, et de Kate Esther Calvert ( 28 printemps), known as Kate Tempest, poétesse, spoken-word artist, rapper, qui défraye toutes les chroniques musicales.
La jeune dame arbore un no look à rendre malade Jean Paul Gaultier et toute la confrérie des créateurs de fringues pour huppés: jeans difformes, tennis de chez Shoe Discount, un T-shirt à 3 €, des boucles décorant son visage poupon de gentille adolescente.
La musique se tait, la Londonienne démarre par un premier texte en cockney râpé, 'Marshall Law'.
Un slam poétique renvoyant Grand Corps Malade à ses études, d'emblée tu penses à l'immense John Cooper Clarke, les 'modernes' citant Mike Skinner ( The Steets).
Lorsqu'elle est rejointe par l'équipe et la vocaliste, ce hip hop devient implacable, il te secoue, t'oblige à remuer le crâne, à bouger les fesses, tes bras voltigent, elle nous tient, la
bougresse, comme dans la chanson ' Magic Woman
Fond musical et parler se marient à merveille, 'The Truth' fait mouche et tu te mets à scander avec tes voisins..It's true if you believe it
The world is the world
But it's all how you see it. ..
La street poetry de Ms Tempest s'imprègne dans tes cellules et ne va plus les lâcher.
This is the last date of my first European tour, it's the first time we headline gigs, elle est visiblement heureuse de la réaction du public continental, elle avait déjà enthousiasmé Amsterdam et les Transmusicales à Rennes, Bruxelles réagit de la même manière.
Next one is called 'Lonely Daze'.
Un flow limpide se baladant sur de souples ragga drum loops.
L'histoire des poulets, tu connais?
'Chickens' ... no frills, no fuss... Kate met en scène des personnages, des paumés, des inadaptés, vous, moi... elle nous tient en haleine jusque terme de son histoire.
Le single 'The Beigeness' déclenche des cris de jubilation, il est suivi par 'Stink' narrant une relation moins sereine que celle connue par Baudouin et Fabiola..
Ecoute, gars:
‘If you love me like you say
You would not push me away
If you love me like you think
Titre emballé, Kate refile une canette à un gars frontstage avant d'en décapsuler une pour usage personnel.
Les titres de l'album se succèdent, elle amorce 'The Heist', profitant d'un bridge, elle se cache derrière les synthés permettant à la formidable Anth Clarke de nous faire un numéro torride.
Demain Liam fête son annif, après un rappy Happy Bithday, l'équipe attaque le catchy et rythmé 'Circles', la plage convenant le mieux pour les apprentis deejays.
..When all you've got is a hammer, everything looks like nails... martelé par la poétesse/forgeron, enfonce le clou profond, ' Hammer' fait mal, très mal.
En plein milieu de son flow, elle vient remplacer Kwake Bass derrière les fûts pour joindre le geste à la parole.
La machine de guerre est en route, le tribal et sauvage 'Happy end' secoue un max.
Kate et ses complices décident de nous quitter en douceur avec le dreamy 'Hot Night Cold Spaceship' clôturant un set intense de 70'.
Bis
Sorry, le stock est épuisé, vous voulez une jam or a poem?
Les musiciens s'installent à même le sol, Ms Tempest nous assène un extrait de son poème 'Brand New Ancients' qui lui a valu le Ted Hughes Award en 2013.
L'Ancienne Belgique lui a fait une ovation, mille fois méritée!