La mise en scène des acteurs sur le clip de la première chanson de l’album nous fait entrer dans ce conte contemporain aux sonorités d’introspection. Cette atmosphère est également recréée sur la pochette de l’album : un bâtiment désaffecté d’un blanc imaculé, une jolie blonde à l’attitude puérile, un créateur fantaisiste. C’est donc un univers complet que ce duo suisse et anglosaxon veut transmettre à son public.
Cette fantaisie a été inventée par deux jeunes artistes : Florian Antille, que je vous avais déjà fait découvrir à travers Quiaran, et Molly Reid. Florian a crée la totalité de l’ambiance instrumentale alors que Molly compose et interprète ce récit. Cet album est le reflet de ces deux artistes : frivoles et légers par moments, mais également sensibles et graves.
Mary dans sa découverte du vrai monde affronte nostalgie (« aftershock »), désarroi (« babylon ») et désinvoluture (« main square »). Ces moments de vie défilent sur l’album comme on feuilleterait les pages d’un livre d’or d’une quelconque vie humaine questionnant la relation au monde. Cette diversité émotionnelle est bien retransmise grâce à la variété des instruments maniés principalement par Florian. Les instruments acoustiques (guitare, mandoline, banjo, saxophone, piano) se mêlent harmonieusement avec l’électronique.
Difficile de définir le style musical de cet album. Des morceaux sont plutôt électroniques (« Prologue », « Electra »), d’autres ont une ambiance trip hop (« Aftershock »), jazzy (« 1955 ») ou chill out (« Main square »). A travers ces ambiances, la voix de Molly est inoccente, parfois sensuelle, parfois rêveuse, mais toujours chaleureuse.
Inutile de vous dire que j’apprécie beaucoup cet album. Mes préféances se portent quand même sur la tortueuse « Babylon » et le tumultueux « Prologue ». Ces morceaux sont hypnotisants et particulièrement bien écrits à mon avis. « Prologue » pourrait être un tube (sauf pour le titre !)… Mais j’aime aussi beaucoup « In the Canaanite lands », le morceau aux influences le plus folk. J’adore écouter « The colourful country » dans le brouillard automnal (ça tombe bien !). Ce morceau est carrément mystique. Et si on cherche vraiment loin l’intro à des petis airs de Détroit (oui ok je pousse peut-être un peu). Enfin « Take at it comes » avec son incitation à prendre la vie avec légerté me rend joyeuse ! Bon il faut quand même vous avouer que je zappe systématiquement « Poum poum poum »… je crois que le titre veut tout dire !