Détricotant les généralisations et les stéréotypes entourant les Amérindiens, Emmanuelle Walter démontre que ces disparitions sont traitées avec peu d'estime et de considération de la part de la police et du gouvernement.Emmanuelle Walter incite également à une prise de conscience collective sur un phénomène de société effrayant, un véritable féminicide touchant une population qui nous est si peu et si mal connue, comme plusieurs documentaires l'ont déjà démontré et notamment le récent Québékoisie, d'Olivier Higgins et Mélanie Carrier.
Sœurs volées, dont l'ampleur totalement dramatique ne s'atténue certainement pas au fil du "décompte" de ses victimes, et de l'immobilisme des autorités, laisse entrevoir peu de lumière. La violence au sein même des communautés autochtones, passée sous silence, se perpétue. L'espoir viendra probablement des femmes elles-mêmes, et d'associations, telles qu'Idle No More (signifiant « Plus jamais l'inaction »), dont la cofondatice pour la branche québécoise, Widia Larivière, signe d'ailleurs la préface du livre d'Emmanuelle Walter.
Dans le contexte actuel et à la veille de la commémoration du 25e anniversaire de la tuerie de Polytechnique, ces constats s'ajoutent à la triste réalité de la violence contre les femmes. Quand cela s'arrêtera-t-il ?
L'article de Caroline Montpetit, dans Le Devoir (pour les abonnés)Le site internet de Sœurs voléesAutochtones disparues : une initiatrice d'Idle No More veut une enquête par des femmes
L'entrevue d'Emmanuelle Walter avec Marie-Louise Arsenault à l'émission Plus on est de fous, plus on lit
Lætitia Le Clech
Humeur musicale : Moderat, Versions (Album II, Monkeytown Records, 2013)