Le 6 décembre 1961 : Franz Fanon nous a quitté.

Publié le 06 décembre 2014 par Diesemag @diesemag

1865 : Traité d’union entre la France et la principauté de Monaco.
1929 : Bien avant la France, les femmes obtiennent le droit de vote en Turquie.
2006 : Joseph Kabila est investi comme président de la troisième république (Congo-Kinshasa).

Ils sont nés ce jour :

1978 : Karen Denise « K.D. » Aubert, mannequin et comédienne américaine.


1988 : Larry et Laurent Bourgeois, aka « Les Twins« , duo français de danseurs. Ils sont apparus dans l’émission Incroyable Talent et ont remporté le concours Juste Debout 2011 dans la catégorie Hip Hop. Remarqué par Beyoncé, c’est les Etats-Unis qui ont lancé la carrière de ces deux jeunes guadeloupéens !

1971 : Nicole Coste, mère du petit Alexandre, le fils illégitime d’Albert II roi de Monaco.

Il nous a quitté.

1961 : Frantz Fanon, médecin et écrivain martiniquais.

Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France, Frantz Omar Fanon est un médecin et penseur très engagé, il a cherché à analyser les conséquences psychologiques, sociologiques, et psychiatriques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé.

En 1943, Fanon rejoint les forces françaises libres à la Dominique. Luttant côte à côte avec les tirailleurs sénégalais, il est décidé à libérer la mère-patrie du nazisme. Son idéalisme prend alors une tournure marquante car la seconde guerre mondiale révèle au descendant d’esclaves que la France qui leur avait inculqué un sens du patriotisme tricolore, avait également instillé dans l’esprit martiniquais et guadeloupéen un complexe de supériorité par rapport aux Africains.

De son expérience de noir minoritaire au sein de la société française, il rédige « Peau noire, masques blancs » (1952), où il dénonce le racisme et la colonisation linguistique. En 1953, il devient médecin-chef d’une division de l’hôpital psychiatrique en Algérie. Il y explore les mythes et rites traditionnels de la culture algérienne.

Dès le début de la guerre d’Algérie, en 1954, il s’engage auprès de la résistance nationaliste.  Fanon soigne les blessés français, les soldats effondrés par les brutalités commises ; et  traite les victimes de l’oppression coloniale.  Il sera expulsé d’Algérie en 1957 par les autorités françaises et s’installera à Tunis où il rejoint le FNL (Front de libération nationale).

La lutte tenace et la guerre fort inégale entre colonisateurs et colonisés lui révèlent les divergences dans les expériences de colonisation et de colonies : car si les Antillais ont opté pour rester dans le giron de la France-mère, l’Algérie et d’autres nations colonisées par la France paieront un lourd tribut pour l’indépendance.

Se sachant atteint d’une leucémie, il écrit rapidement son dernier ouvrage « Les Damnés de la Terre » (1961), avant de s’éteindre à l’âge de 36 ans, quelques mois avant l’indépendance algérienne. Sa dépouille est inhumée au cimetière des Chouhadas  (martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne.
En hommage à son travail en psychiatrie et à son sacrifice pour la cause algérienne, l’hôpital de Blida-Joinville où il a travaillé porte désormais son nom.