La sélection de la semaine : Le petit livre de la bande dessinée, OMAC, La baie des mutins, Hello Fucktopia, Silver Spoon, Eerie et Creepy présentent Bernie Wrighton, Black jack, Les nuits rouges du théâtre d’épouvante, Pandemonium, Ralph Azam, Louis d...

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour ce premier samedi du mois de décembre, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Le petit livre de la bande dessinée : une encyclopédie subjective de Bourhis & Terreur Graphique, une réédition anniversaire de OMAC un recueil d’histoires de Jack Kirby, un beau roman graphique historique La baie des mutins signé Antoine Cossé, le préquel de l’excellente série Mali : Hello Fucktopia, le huitième volume du manga d’essence agricole Silver spoon, le magnifique recueil d’histoires d’épouvante Eerie & Creepy présentent Bernie Wrightson, la réédition du chef-d’œuvre de Tezuka : Black Jack, Les nuits rouges du théâtre d’épouvante publié par Tanibis, le premier volet de la série fantastique manga : Pandemonium, l’ultime opus de la série Ralph Azham de Trondheim, une biographie de Louis de Funès publiée par Delcourt, L’odyssée d’Homère illustrée par 3 auteurs de bande dessinée et le neuvième tome de la série jeunesse Les sisters. Bonnes lectures.

 Le petit livre de la bande dessinée

Hervé Bourhis a déjà publié Le petit livre du rock, Le petit livre des Beatles, Le petit livre de la 5e République et il revient avec un nouveau très bon album Le petit livre de la bande dessinée (tous édités par Dargaud). Pour mettre en image cette encyclopédie subjective, il a fait appel à Terreur Graphique.

Retrouvez la fin de la chronique sur Comixtrip, en cliquant ici.

  • Le petit livre de la bande dessinée
  • Scénariste : Hervé Bourhis
  • Dessinateur : Terreur Graphique
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 19.99€
  • Sortie: 07 novembre 2014

OMAC

Publié il y a 40 ans (entre octobre 1974 et décembre 1975) OMAC est un album singulier dans l’œuvre de Jack Kirby, mettant en scène Otto, un homme simple qui va devenir un vrai super-héros. Réédité par les éditions Urban Comics, il est agrémenté de 13 pages explicatives sur la série DC Comics.
Résumé de l’éditeur : Petit employé de bureau sans importance, Otto Ordinaire devient le champion de l’Agence Globale pour la Paix lorsqu’il est modifié en O.M.A.C. : ORGANISME MÉTAMORPHOSÉ en ARMÉE CONDENSÉE, guerrier redoutable et dernier espoir d’un futur déshumanisé.
Pour la première fois en France, Urban Comics rassemble l’intégrale de OMAC. En 1974, Jack Kirby était revenu chez DC comics depuis 3 ans, après une parenthèse chez Marvel (avec Stan Lee, il créèrent Captain America, Xmen, Avengers ou Hulk). Auparavant, il invente Sandman ou Boy Commandos pour DC.


OMAC (Organisme Métamorphosé en Armée Condensée) met en scène Otto Ordinaire, un anti-héros qui deviendra un super-héros à la perfection athlétique dans la veine de Captain America. Rapidement, il devient le meilleur membre de l’Agence Planétaire pour la Paix. Connecté à l’Oeil (anneau spatial qui lui confère ses supers pouvoirs). Par cette série, l’auteur se posera comme un grand visionnaire par les technologies développées dans l’album que l’on pourra retrouver dans nos sociétés contemporaines. D’ailleurs Kirby confie en 1974 dans le Numéro 1 de OMAC : « Mais il s’agit là que de quelques exemples pris au hasard de notre vie quotidienne. Le monstre technologie est lancé à plein régime. Or nous sommes trop humains pour un jour le stopper » et fustige au passage : « Ce que je veux dire, c’est que les hommes sont en majorité, imprévisibles et irresponsables lorsqu’ils se rassemblent en groupe […] ». Pour lui : « OMAC symbolise la raison, la force et la compassion » et appelle le lecteur : « Lisez OMAC. Cela vous donnera un avant-goût de cette Humanité à la veille de tous ces grands bouleversements ».
Comme souvent chez l’auteur, un seul homme (qui incarne à lui seul la force, l’armée) se lève seul et fait front contre des adversaires coriaces ; ici : Mister Big, Kafka ou Skuba. D’ailleurs les ennemis d’OMAC représentent les élites peu nombreuses qui possèdent les richesses, le pouvoir et qui soumettent le reste de l’Humanité.
Après 8 numéros, l’auteur laisse le lecteur seul face à de multiples questions. C’est d’ailleurs Joe Kubert qui dessinera la couverture après ce brusque arrêt. Jim Starlin, Dennis O’Neil ou John Byrne s’engouffreront dans les différentes portes laissées entrouvertes par Kirby. D’aspect difficile, il faut parfois plusieurs lectures pour savourer tout le sel de ce merveilleux récit très dense.

  • OMAC
  • Auteur : Jack Kirby
  • Editeur: Urban Comics, collection DC Archives
  • Prix: 17.50€
  • Sortie: 07 novembre 2014

La baie des Mutins

Au 16e siècle, Magellan s’engage pour effectuer le tour du Monde en bateau et ainsi prouver que la Terre est ronde. Alors qu’il cherche un détroit à franchir et ainsi passer d’un océan à l’autre, quelques hommes se soulevèrent contre lui. Antoine Cossé propose sa vision de cette mutinerie dans son très beau roman graphique La Baie des Mutins, publié aux éditions L’employé du moi.
Résumé de l’éditeur : Ils n’ont jamais été aussi loin, ils sont au bout du monde. L’amiral est le seul à connaître la distance à parcourir avant d’arriver à destination. Les marins eux viennent d’apprendre qu’ils resteront stationnés dans cette baie tout l’hiver et que les vivres seront rationnés.
Ils ont tous passé leur vie sur des bateaux, ce sont des matelots ou des vieux loups de mers, des aventuriers qui ont beaucoup voyagé mais jamais ils n’ont craint et haï un amiral à ce point. On leur avait promis le paradis sur terre, ils vivent l’enfer… L’atmosphère est tendue, des bruits courent, il se trame quelque chose.
La Baie des Mutins raconte l’histoire d’une singulière expédition qui tourne au vinaigre, celle de cinq caravelles parties sur La Route des Épices. Exaspérés par leurs conditions de vie, le manque de nourriture, le froid et l’immobilisme, les hommes des navires espagnols vont former une coalition contre les portugais et une mutinerie va éclater.

Auteur parisien, Antoine Cossé effectue ses études au Camberwell College of Arts de Londres à 20 ans. Repéré par des éditeurs britanniques, il publie ses premiers travaux outre-manche. La Baie des Mutins est son premier album en France. Ce très beau roman graphique d’une grande originalité, se fonde sur un fait historique réel : une mutinerie des marins espagnols sur l’une des cinq caravelles du portugais Magellan. Pourtant bien engagé, son Tour du Monde (sur trois années) se soldera par la mort du capitaine aux Philippines et seul un navire rejoindra son point de départ. A la fin du mois de décembre 1519, la tension est à son comble, les espagnols refusant de prendre part au dîner de Magellan sur le navire-amiral.
Antoine Cossé réussit avec beaucoup de subtilité à conter cette épopée singulière. Au-delà des moments-clefs, il dépeint avec une grande finesse les relations entre les différents hommes d’équipage. Entre rêve et réalité, il conte une fable à la lisière du fantastique. Ce huis-clos parfois pesant est démultiplié par les conditions spartiates de la vie à bord. Le trait en noir et blanc de l’auteur est d’une grande efficacité. Il livre des planches constituées de très beaux aplats de noirs et de gris. Il parsème son album de belles pages en aquarelle.
A noter que les planches originales de l’album seront exposés au Musée de Papier lors du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême du 29 janvier au 1er février 2015 aux côtés de celles des auteurs publiés par L’employé du moi comme le talentueux Max de Radiguès.

  • La Baie des Mutins
  • Auteur : Antoine Cossé
  • Editeur: L’employé du moi
  • Prix: 20.90€
  • Sortie: 14 novembre 2014

Hello Fucktopia

L’excellente série Maliki, publiée par Ankama, connaît une série parallèle avec Hello Fucktopia, qui raconte l’arrivée à Paris de Mali, son héroïne. L’univers développé par Souillon connaît un énorme succès éditorial et populaire et c’est amplement mérité.

Résumé de l’éditeur : T’es pas nulle, toi, tu vas de l’avant, tu es forte… Tu restes pas figée comme une idiote dans un cocon, même si tu prends des coups.
– Je sais pas… J’ai plutôt l’impression de faire n’importe quoi, de plus avoir aucune valeur. C’est comme si je me regardais agir sans comprendre où je veux en venir…
Quand Mali débarque à Paris pour y suivre des études de dessin, elle expérimente les limites de sa toute nouvelle liberté. Entre euphorie et dépression, espoirs et désillusions se mélangent pour ne former qu’une teinte indéfinissable qui semble tout aspirer.

Hello Fucktopia est un album qui a demandé beaucoup de maturation à Souillon, son auteur. Alors qu’il souhaitait raconter le préquel de la série Maliki, il s’est heurté à de nombreuses difficultés et cela lui a demandé beaucoup de temps pour le terminer. Il faut dire que Mali possède une personnalité des plus complexes. Par son récit d’une grande maîtrise narrative, à la fois sombre et enjoué, il parvient à définir les contours de son héroïne. A peine arrivée à Paris à 19 ans, elle s’inscrit à la faculté des beaux-arts, mais n’y est pas très assidue, préférant s’amuser, aller boire (souvent énormément) dans les bars et se laisser tenter par l’un des ses professeurs. Au grand dam de ses amis, Thémis et Stéphane, étudiant en sciences cognitives et qui ne semble pas insensible à ses charmes. De nature parfois immature, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds par les hommes qui la draguent. De plus, elle éprouve les plus grandes difficultés à communiquer avec sa mère. Casque audio vissé sur les oreilles, elle prend la vie comme elle vient.

Sorte d’autobiographie de Souillon, il décline les moments délicats au sortir de l’adolescence et à l’entrée dans la vie adulte. Le trait de l’auteur est à la fois vif et précis, entre manga et influences européennes. C’est rafraîchissant, c’est enthousiasmant et agréable à la lecture.

Pour en connaître un peu plus sur la série, un blog Hello Fucktopia est visible ici, ainsi qu’une chronique Comixtrip sur le blog de Maliki, visible là. A noter qu’il existe une forte communauté de fans de la série Maliki.

  • Hello Fucktopia
  • Auteur : Souillon
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 14.90€
  • Sortie: 21 novembre 2014

Silver spoon

La série humoristique Silver Spoon se déroulant dans le lycée agricole Ohezo, est de retour dans une huitième aventure. Publié par Kurokawa et signé Hiromu Arakawa, le manga va mettre au défi, les élèves dans la fabrication de fromages.

Résumé de l’éditeur : Il suffit parfois de peu pour que la vie de quelqu’un soit bouleversée. C’est ce que va découvrir Yûgo après l’élimination de l’équipe de base-ball de son lycée, un événement d’apparence anecdotique qui va s’avérer lourd de conséquences. Rien ne sera plus jamais comme avant?

A près de 4 millions d’exemplaires vendus en 2014 au Japon, Silver Spoon se classe au quinzième rang des meilleurs ventes de mangas (Première place pour One Piece avec 11,885 millions – classement Oricon). Ce succès mérité repose avant tout sur les personnages et les situations cocasses qu’ils vivent dans le lycée. Le lecteur peut même observer les progrès et les changements de Yugô, qui était pétri de certitudes et hautain dans le premier volume et qui va devenir l’un des élèves les plus appréciés de ses camarades notamment par son dévouement aux autres, son empathie et sa sympathie. Dans cet opus, Ichiro a disparu de la circulation et n’est plus revenu en classe. La raison est des plus surprenantes et dans ce cas, Yugô essaie même de trouver des solutions. De plus, le professeur Nakajima propose à ses élèves de fabriquer du fromage. D’ailleurs l’un des points forts de la série sont les explications techniques des différents constructions ou fabrications.


Enfin les élèves vont apprendre la signification de l’expression « être né avec une cuillère dans la bouche ». Encore un volume agréable. Hiromu Arakawa décline avec une belle maîtrise un univers agricole, des professeurs loufoques, des élèves attachants, des situations amusantes, le tout avec un humour bien senti à un rythme soutenu.

  • Silver spoon, volume 8
  • Auteur : Hiromu Arakawa
  • Editeur: Kurokawa
  • Prix: 6.80€
  • Sortie: 13 novembre 2014

 Eerie & Creepy présentent

Bernie Wrightson

Les éditions 360 Media Perspective, par leur Label Delirium, proposent le sublime recueil Eerie et Creepy présentent Bernie Wrightson, qui regroupe les meilleurs histoires de l’un des maîtres de la bande dessinée d’horreur.

Résumé de l’éditeur : Voici enfin rassemblées en un seul volume l’ensemble des histoires, illustrations et couvertures, publiées dans les magazines cultes Eerie & Creepy et réalisées par le maître incontesté de l’horreur : Bernie Wrightson ! Les histoires présentées dans ces pages, adaptées de Poe ou Lovecraft ou créées par les grands scénaristes de la bande dessinée d’épouvante tels que Bruce Jones, verront Bernie Wrightson parvenir au sommet de son art grâce à la diversité des techniques qu’il va expérimenter. Elles susciteront notamment l’admiration de Stephen King pour qui il signera entre autres collaborations l’adaptation BD du film Creepshow, ou de Dario Argento, qui adaptera le monstrueux chef d’œuvre Jenifer, dans la série Masters of horror. Plongez-vous avec délectation dans ce recueil et redécouvrez enfin en intégralité l’œuvre fondatrice d’une véritable légende de la bande dessinée d’horreur !

Case Départ apprécie énormément le travail de cet excellent label qu’est Delirium, qui publie des histoires de grands maîtres du 9e art américain. Après les magnifiques La grande Guerre de Charlie ( Pat Mills & Joe Colquhoun) ou Ragemoor (Richard Corben), les lecteurs français vont pouvoir (re)découvrir les histoires d’épouvante de Bernie Wrightson. Un auteur majeur de ce genre, au trait en noir et blanc d’une grande puissance graphique.

Après les deux volumes Eerie & Creepy présentent Richard Corben, voici celui de Bernie Wrightson. A travers 140 pages et 12 histoires, le lecteur découvre tout le talent de cet auteur américain qui publie son premier récit en 1968 chez DC Comics où il crée The Swamp Thing – La créature du marais, en 1971. En 1974, il rejoint les éditions Warren où il enchaîne les créations dans le genre Horreur.
Parmi les récits de cet album, le lecteur pourra découvrir :
Le chat noir (d’après Edgar Allan Poe, Creepy n°62 – 1974). Un couple d’américains se prend d’affection pour un chat noir, qui fait partie intégrante de la famille. Il a l’habitude de suivre son maître dans tous ses déplacements, y compris dans les bars. Mais rapidement, le félin change d’attitude et voit une grande haine monter au plus profond de lui, terrifiant ses propriétaires.
Jenifer (scénario Bruce Jones, Creepy n°77 – 1974). Un chasseur qui se promène dans une forêt découvre un homme armé d’une hache tentant de décapiter une jeune femme. Après avoir tué le bourreau, il la délivre. La femme est d’une grande laideur, faisant peur à tout le monde. Pourtant, il décide de l’adopter et l’accueille au sein de sa famille. Rapidement sa femme et ses enfants lui demande de l’emmener dans un orphelinat, ce que l’homme a du mal à exécuter.
Les rats des champs (scénario Bruce Jones, dessin de BW & Carmine Infantino, Creepy n°83 – 1976). Sur une route campagnarde, un homme véhiculé croise un petit garçon et sa sœur. Cherchant la ville de Clifton, il propose aux deux enfants de monter à bord de sa voiture. De nature assez perverse, il fait des allusions à la jeune adolescente. Lors d’une halte, il s’en rapproche dangereusement…
L’homme qui rit (scénario Bruce Jones, Creepy n°95 – 1978). Dans un petit village reculé africain travaille un médecin blanc. Alors que l’ensemble de ses patients sont noirs, il voit débarquer un autre homme blanc (chose rare dans cet endroit) qui l’implore de lui donner de l’eau. Pris d’un délire, le docteur lui administre un sérum. Après avoir longtemps dormi, le vagabond débute l’histoire qui l’a emmené jusqu’au dispensaire…

Eerie et Creepy présentent Bernie Wrightson : un must, à acheter, à offrir pour les amateurs du genre et à garder précieusement dans sa bibliothèque.

  • Eerie & Creepy présentent Bernie Wrightson
  • Auteur : Bernie Wrightson
  • Editeur: 360 Média perspective, Label Delirium
  • Prix: 23€
  • Sortie: 21 novembre 2014

Black Jack

Les éditions Kazé proposent de (re)découvrir l’une des œuvres majeures d’Osamu Tezuka, Black Jack. Après deux versions différents (chez Glénat en 1996 et chez Asuka en 2004), voici une réédition de luxe, couverture cartonnée. Cette fantastique série, comptera en tout 17 volumes.

Découverte en 1973 au Japon, dans le magazine Weekly Shonen Champion, la série comptera 229 chapitres et 5200 pages dessinées, soit l’œuvre la plus conséquente de Tezuka, achevée en 1978. Quatorze histoires spéciales seront publiées en 1983. Les mini-récits d’une vingtaine de pages tournent tous autour d’un cas opératoire, parfois sombre parfois plus léger. Black Jack est sans aucun doute la série la plus personnelle et l’une des plus passionnantes de Tezuka. Son succès éditorial et populaire au Japon va au-delà de toutes les autres séries manga, avec 80 millions d’exemplaires vendus des différentes versions !

Personnages : Kuroo Hazama, surnommé Black Jack, est un médecin de l’ombre, chirurgien sans diplôme qui exerce dans la clandestinité. A la fois hors-la-loi et docteur de grand génie, il est entouré d’un grand mystère. Son visage bicolore, il le doit à un don de greffe de peau lorsqu’il était plus petit. Après un accident (une bombe de la Seconde Guerre Mondiale, qui tuera sa mère), il recevra un morceau du visage d’un camarade de classe métis.

Refusant de passer les examens finaux de médecine (à cause de la bureaucratie et la corruption du système de santé japonais), il aide toutes les personnes faisant appel à lui, sans regarder ni aux revenus, ni à la moralité des victimes. Pouvant demander de fortes sommes pour les clients riches, il peut opérer sans indemnités les plus démunis. L’argent ainsi récolté lui permet de rechercher et de punir les démineurs responsables de la mort de sa mère.

Black Jack est assisté par Pimiko, femme de 18 ans à l’aspect de fillette de 5 ans. Après une opération par Kuroo d’elle et sa jumelle, elle vivra sous cette forme. Jalouse des clientes, elle est secrètement amoureuse du chirurgien.

A offrir, à lire, à dévorer et à garder précieusement dans les étagères de sa bibliothèque. Un chef-d’œuvre du maître Tezuka.

  • Black Jack, volume 12/17
  • Auteur : Osamu Tezuka
  • Editeur: Kazé classic, version Deluxe
  • Prix: 13.75€
  • Sortie: 20 juillet 2014

 Les nuits rouges du théâtre d’épouvante

Après le surprenant …Et tu connaîtras l’univers et les dieux (Jesse Jacob, 2014), les éditions Tanibis proposent Les nuits rouges du théâtre d’épouvante, un album en cinq chapitres d’Alexandre Kha.

Résumé de l’éditeur : Alexandre Kha retrace l’histoire funeste de la troupe de comédiens d’un théâtre délaissé où, peu à peu, les cauchemars imaginaires de leur spectacle macabre prennent le pas sur la réalité. Les cinq chapitres constituent autant d’histoires secondaires, tel un roman-feuilleton. Ils évoquent aussi les personnages étranges qui peuplent ces nuits rouges : un épouvantail misanthrope, persécuté par les corbeaux, un Casanova au visage vitriolé, un jeune étudiant décapité mais bavard, un loup-garou aguicheur et lunatique, de vrais et faux zombies, un soir d’Halloween, sans oublier Elena, jeune femme d’Europe de l’Est engagée dans ce théâtre pour sa faculté à exprimer la peur, sous le joug d’un metteur en scène tyrannique.

Le récit fantastique d’Alexandre Kha mélange subtilement des influences des films d’horreur et d’épouvante comme Dracula ou Le fantôme de l’opéra, à ceux de Tim Burton, aux films de série B, mais aussi aux feuilletons que l’on trouvait dans les quotidiens du 19e et 20e siècle, aux personnages du Grand-Guignol parisien. Cette gentille galerie de personnages, au destin funeste, rappellent Les noces funèbres ou autres Danses macabres : un épouvantail empruntant les habits d’un défunt, qui se fait engager dans ce théâtre à l’abandon, Elena jeune fille aux orbites vides, Danton au visage vitriolé, le directeur-auteur du lieu mais aussi un loup-garou, un homme sans tête, une multitude de petites gens effrayants et de dizaines de corbeaux. Pourtant l’équilibre de la pièce et les acteurs semblent être des plus fragiles ; leurs démons les envahissant de ci de là. Ce belle fable macabre navigue entre tragédie, moments sensibles, amours impossibles et humour noir. Le trait de l’auteur des Monstres aux pieds d’argile (Tanibis, 2011) est d’une belle élégance malgré la thématique de l’album. Sans artifice mais à l’aide de couleurs charbonneuses réhaussées de teintes rouges, il livre des planches d’une grande qualité.

  • Les nuits rouges du théâtre d’épouvante
  • Auteur : Alexandre Kha
  • Editeur: Tanibis
  • Prix: 20€
  • Sortie: 17 novembre 2014

Pandemonium

Par son label Latitudes, les éditions Ki oon éditent dans le sens de lecture occidentale et en couelurs, le très bon manga Pandemonium. Cet étrange voyage, aux accents burtonniens, est signé Sho Shibamoto.

Résumé de l’éditeur : “Ceux qui hantent le ciel”… La simple évocation de ces êtres supérieurs qui déchaînent sur terre des catastrophes naturelles aussi imprévisibles que meurtrières suffit à faire frémir les plus braves. C’est pourtant à leur rencontre que se dirige Zipher, persuadé qu’ils pourront ramener à la vie sa petite amie, dont il porte la dépouille sur son dos.
Mais sa quête s’annonce difficile : après s’être écroulé de fatigue à l’approche de sa destination, il est recueilli par d’étranges villageois qui semblent dans une détresse plus grande encore que la sienne…

Voici le premier volume d’un très bon manga. Sho Shibamoto, inconnu en France, va charmer plus d’un lecteurs par son histoire fantastique aux animaux anthropomorphes. Ce récit animalier d’une grande noirceur est construit comme un long huis-clos parfois angoissant. D’une grande intelligence narrative, il met en scène Zipher, dont la femme est décédée dans un incendie, en quête de trouver Ceux qui hantent le ciel, afin de la ressusciter. Trimballant une énorme valise où se trouve le corps de la défunte, il va découvrir des habitants quasi déshumanisés, difformes et aux membres différents de leur espèce. Ces animaux, fragiles psychologiquement, ne se sentent en sécurité qu’ensemble, loin de la foule. L’anti-héros supplie le maire de ce village de l’aider mais il semblerait qu’il ne peut rien pour lui. Par son scénario, Shibamoto met en lumière des thématiques très contemporaines : l’acceptation de l’autre dans sa diversité ou l’acceptation de la mort d’un proche. L’ambiance de cette belle fable peut faire penser à l’œuvre de Tim Burton. En effet, dans ses films, « l’horreur joyeuse » est très présente comme dans L’étrange noël de Mister Jack, Beetlejuice ou Les noces funèbres où la thématique de la mort est prégnante. Dans Edward aux mains d’argent, c’est la différence et l’infirmité qui est mis en lumière comme ici avec les habitants difformes du village. Le trait du mangaka est des plus agréables à l’œil, efficace, singulier et très maîtrisé. Les couleurs sépia accentuent le côté ancien et intemporel de cette belle fable.
Le lecteur passera un agréable moment même si ce n’est pas le manga de l’année 2014 mais une très belle histoire poétique.

  • Pandemonium, volume 1/2
  • Auteur : Sho Shibamoto
  • Editeur: Ki oon, collection Latitude
  • Prix: 15€
  • Sortie: 13 novembre 2014

Ralph Azham

Après avoir achevé sa magnifique saga Donjon (avec Sfar, Delcourt), Lewis Trondheim met un point final à son autre série d’heroïc fantasy humoristique Ralph Azham avec Une fin à toute chose, l’ultime volet publié par Dupuis.

Résumé de l’éditeur : L’infâme Vom Syrus est toujours en fuite. Pour le rattraper, Ralph Azham se résout à faire alliance avec le roi. Mais pour espérer maîtriser leur ennemi commun, il leur faut d’abord récupérer la baguette d’Anghtar, aux mains d’une communauté de magiciens pas vraiment accueillants… Magie, trahisons et humour à froid nous accompagnent vers le dénouement des aventures de Ralph Azham, héros malgré lui de la saga de Lewis Trondheim.

Clap de fin sur Ralph Azham (ça peut faire mal !). La très belle saga fantastique de Lewis Trondheim s’achève d’une très belle manière (mais on ne vous dira pas la fin !). Dans cet ultime tome, le prolifique auteur conjugue admirablement tous les ingrédients qui ont fait de cette série, un succès éditorial : folie-douce, un multitude de personnages décalés, quête en bois, pouvoirs magiques inutiles et un humour à décoiffer. Si elle n’est pas aussi forte et poétique que Donjon, elle vaut le détour. Ralph Azham, héros malgré lui, d’une nonchalance exaspérante, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Hubert dans Donjon, à la chevelure bleue et qui possède des dons d’une grande inutilité (devine que les femmes sont enceintes et voit les fantômes des personnes mortes qu’il croise – pour ne pas les observer, il doit d’ailleurs beaucoup boire). Autour de lui, une galerie de personnages complètement déjanté comme le roi, qui part combattre Vom Syrus, Youssou garçon de 10 ans transformé en vieillard par le surintendant, Bastien son père ou Rose sa sœur à la mémoire effacée. Pour vaincre cet ennemi, le héros et son compagnon Youssou doivent retrouver la baguette d’Angthar, en haut d’une montagne. Et ce ne sera pas simple…

  • Ralph Azham, tome 7/7 : Une fin à toute chose
  • Auteur : Lewis Trondheim
  • Editeur: Dupuis
  • Prix: 12€
  • Sortie: 07 novembre 2014

Louis de Funès,

une vie de folie et de grandeur

François Dimberton et Alexis Chabert publient Louis de Funès, une vie de folie et de grandeur. Edité par Delcourt, les deux auteurs reviennent sur la vie de l’acteur comique préféré des français à travers un album biographique romancé.

Résumé de l’éditeur : Acteur de génie, homme de rire et de joie, Louis de Funès a fasciné le public français pendant des années. Mais derrière le comédien se cache un être doux et discret, maladivement timide et terriblement anxieux…

Le récit de François Dimberton met en lumière la vie romancée de Louis de Funès, de sa naissance à sa mort, à 69 ans en 1983. Le point fort de cet album est l’enfance du comique mais surtout la rencontre de ses deux parents. En effet, tous les français connaissent par cœur ses nombreux films encore multi-diffusés. On découvre que Carlos, son père, rencontre en Espagne Leonor, fille d’un riche avocat et que tous deux quittent le pays pour la France. Alors que son propre diplôme de juriste n’est pas reconnu à Paris, il doit trouver du travail. Il multiplie les mauvaises affaires en essayant de faire un gros coup, dilapidant au passage les économies de sa femme. Alors que Louis naît en 1914, son père désespéré monte un faux suicide et se réfugie au Vénézuela. Voilà l’enfance du futur amuseur, entre un mère aimante et seule qui doit se battre pour faire survivre sa famille et un père, ambitieux mais qui échoue dans tout ce qu’il entreprend et s’enfuit. La vie du couple ressemble à un rêve cinématographique.

Dans son scénario chronologique et très documenté, l’auteur de Coluche (avec Rémi Terragrossa, Jungle – 2014), distille avec amusement les citations des films cultes de De Funès et fait découvrir de belles anecdotes sur son compte : il ne sera reconnu par ses pairs qu’à plus de cinquante ans après avoir eu des petits rôles dans des pièces de théâtre (18 en tout) ou des films (75) entre 1945 et 1955, avant de connaître son premier succès l’année suivante dans La traversée de Paris, de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin et Bourvil. De ses amitiés avec Claude Gensac, sa bibiche aux Gendarmes de Saint-Tropez, d’Oscar (la pièce puis le film) à ses répliques face à Bourvil, le scénariste n’oublie rien. Les succès populaires s’enchaînent jusqu’à la sortie de La grande Vadrouille, de Gérard Oury, réunissant plus de 17 millions de spectateurs dans les salles obscures.

Le trait délicat d’Alexis Chabert est d’une grande élégance. Les caricatures de personnages célèbres (Gabin, Bourvil, Sartre, Gélin ou Guitry) sont maîtrisées et donnent du relief à l’album. Les grimaces, les mimiques et les déformations du visage de De Funès sont aussi bien restituées et permettent au lecteur de facilement sourire. Les planches du dessinateur de La faute une vie en Corée du Nord (avec Michaël Sztanke, Delcourt) sont d’une belle luminosité grâce aux couleurs douces de Magali Paillat.

Louis de Funès, une vie de folie et de grandeur : un livre à offrir aux fans de l’acteur pour les fêtes de fin d’année.

  • Louis de Funès, une vie de folie et de grandeur
  • Scénariste : François Dimberton
  • Dessinateur : Alexis Chabert
  • Editeur: Delcourt, collection Mirages
  • Prix: 16.95€
  • Sortie: 26 novembre 2014

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

L’odyssée d’Homère

L’Odyssée est un épopée grecque antique que l’écrivain Homère aurait composée vers la fin du 8e siècle avant JC. Ce texte fut écrit après son premier chef-d’œuvre L’Illiade est conte le délicat trajet de retour d’Ulysse vers son île d’Ithaque. Alors qu’il vient d’achever la Guerre de Troie (10 années), où il joua un rôle déterminant, il remonte à bord de son navire pour retrouver Pénélope, sa femme et son fils Télémaque.
Glénat a confié l’illustration du texte intégral d’Homère, traduit par le Prince Lebrun (1819) à trois artistes : Mikaël Bourgouin, Anthony Jean et Yann Tisseron, dans le sublime album L’odyssée d’Homère.

Résumé de l’éditeur : L’histoire, tout le monde la connaît. L’épopée d’un homme, Ulysse, parti retrouver son épouse Pénélope au mépris de tous les dangers. En chemin, il rencontrera des rois, des dieux et des créatures incroyables… il bravera tous les défis. Sans cesse, son courage et son ingéniosité seront mis à l’épreuve. Son Odyssée le fera entrer dans la légende…


– Mikaël Bourgouin (Le codex Angélique avec Thierry Gloris, Delcourt ou Blue Note avec Mathieu Mariolle, Dargaud) a illustré entre autre : La toile de Pénélope, Le banquet, Le cadeau d’Eole, Circé ou encore Premières retrouvailles. Il a apposé ses dessins à l’huile sur des panneaux de bois. Il dit d’ailleurs de cet ouvrage : « Un voyage pareil, ça forge ! ».
– Anthony Jean (Le grimoire du petit peuple avec Pierre Dubois, Delcourt ou La licorne avec Mathieu Gabella, Delcourt) a illustré entre autre : l’Ouverture, Le concile des dieux, Calypso, Le courroux de Poséidon, L’ombre d’Achille, Un accueil inhospitalier ou Le bain du héros. Ses quinze illustrations ont été créées à l’acrylique. Il dit de l’ouvrage : « Ce livre est le résultat d’un rêve. Un rêve commun, partagé entre potes […] ».


– Yann Tisseron (Shanghai avec Mathieu Mariolle, Drugstore) a illustré notamment : Télémaque annonce son départ à son peuple, Le palais de Ménélas, Bataille contre les Kikones, Les sirènes, Charybde, Prière aux dieux ou la Fermeture. Lui aussi a utilisé de l’acrylique pour ses illustrations. Il dit de l’album : « Ce livre est né d’une vrai amitié qui date des bancs de l’école d’art que nous avons fréquenté ensemble Tonyo, Mikaël et moi […] ».
A noter le très beau dessin pour la couverture signée Claire Windling, la talentueuse auteur des Lumières de l’amalou (Delcourt) trop discrète actuellement à notre goût.

  • L’odyssée d’Homère
  • Auteurs  : Mikaël Bourgouin, Anthony Jean et Yann Tisseron
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 35€
  • Sortie: 26 novembre 2014

Les sisters

Cazenove et William proposent le neuvième tome de leur série favorite Les sisters, intitulé Toujours dans les pattes ! publié par Bamboo.

Résumé de l’éditeur : Wendy vit un rêve ! Son école organise un bal de fin d’année, avec les belles robes, la sono à fond, les garçons en jean cravate… comme aux États-Unis, quoi ! Plus qu’une chose à faire pour Wendy : trouver LA tenue idéale pour cette soirée, et se marrer en regardant sa petite sister Marine qui veut faire comme les grandes !Pour Wendy, ce bal de fin d’année, c’est une occasion de plus d’envoyer valser sa sister !

Débutée avec Un air de famille en 2008, la série Les sisters est un véritable succès éditorial : 1 700 000 exemplaires vendus depuis le premier tome, 7 romans déclinés des histoires originelles, traduit aux Pays-Bas, en Espagne, En Indonésie, en Allemagne, en Turquie, en Grèce et en Norvège. Les éditions ont décidé de tirer 150 000 exemplaires pour ce nouvel opus. Le point fort des gags concoctés par Cazenove, c’est que les deux héroïnes Wendy et Marine sont attachantes, amusantes mais grandissent aussi au fil des albums comme leurs lectrices. Wendy, l’aînée, a bien grandi, elle fil le parfait amour avec Maxou. Les deux adolescents, en plein rêve, doivent se préparer pour la fête de fin d’année de l’école. Souvent, et c’est rare pour ce type de série, les scénettes sont amusantes et font mouche à chaque fois. Les planches de William contribuent à cette belle réussite grâce à un trait efficace, d’une grande lisibilité et d’une belle rondeur.

  • Les sisters, tome 9 : Toujours dans les pattes !
  • Scénariste : Cazenove
  • Dessinateur : William
  • Editeur: Bamboo
  • Prix: 10.60€
  • Sortie: 29 octobre 2014