ou comment ce patron au large spectre nous promène des côtes Lyciennes aux Glénan ! d'abord, figurez-vous qu' il protège les marins, les bateleurs, les pêcheurs au filet, les enfants, les écoliers, les filles à marier, les commerçants de blé et de vin, les pharmaciens, les avocats, les lorrains, les épiciers et les drapiers....
Fresque de l'église de la Résurrection, à Sucvita, Serbie : saint Nicolas sauve un navire (www.eglises-orthodoxes-canoniques.eu)
Nicolas (270-310) devient évêque de Myre en Lycie ancien royaume grec au sud de l’Asie-Mineure (actuel Demré en Turquie), quelques miracles plus tard ... il meurt un 6 décembre. Vénéré en régions fluviales et en Bretagne comme l'atteste un nombre important de sanctuaires on lui voue un culte à Saint-Nicolas-du-port près de Nancy où de nombreux pèlerins se pressent au moyen-âge. Au XVIIeme siècle les hollandais fondateurs de la colonie appelée New Amsterdam future New York importent la coutume catholique de fêter Sinter Klaas, qui deviendra pour les américains Santa Claus. Personnage moralisateur à la longue barbe blanche, il récompense une progéniture méritante, une fête des enfants que la société chrétienne rapprochera plus tard de l'enfant Jésus.
Saint Nicolas sauve trois enfants mis en saloir prêts à être découpés... faut-il y voir une allégorie avec l'océan, étendue d'eau salée, parcouru par d'innocents marins dans un baquet, le navire ?
Saint Nicolas apaise les tempêtes - icône russe Novgorod 12ème siècle
un Yacht club à Biograd en Croatie organise la régate Sv Nikola
Maintenant demandez-vous pourquoi une île de l'archipel des Glénan porte son nom ?
les îles de la côte sud de Bretagne ont été occupées et christianisées par des moines venant presque tous de la Grande-Bretagne. Ainsi, la grande île de Belle-Isle (Enez veur) appartenait encore en 1590 à l'abbaye de Quimperlé. L'abbaye de Rhuys, fondée par saint Gildas, était en 1789 propriétaire des îles de Houat et de Hoedic situées à 15 kilomètres au large de la côte du Morbihan. Sur la côte du Finistère, on peut supposer qu'un pareil apostolat a été exercé par saint Tudy, dont la vie est peu connue, mais qui est honoré à Loctudy, à l'île Tudy, et dans l'île de Groix.
Les Glénans étaient alors rattachés à Loctudy, mais aucun renseignement n'est parvenu jusqu'à nous sur les événements qui ont du survenir pendant plusieurs siècles. On sait seulement qu'en 818, tous les anciens monastères bretons durent, sur une injonction de Louis-le-Débonnaire, adopter la règle de saint Benoît. (...)
La création d'un troisième prieuré sur ces îles, n'est pas certaine, cependant il est probable qu'il a existé, sous le vocable de Saint-Nicolas, nom qui est encore porté par une des îles principales de l'archipel. Ce nom, étranger à l'ancienne hagiographie bretonne, nous reporte au XIIIème siècle, époque à laquelle régnait une grande dévotion pour ce saint. La preuve s'en trouve dans le cartulaire de Quimper cité précédemment, où sont énumérées, à la date du 25 novembre 1228, les fondations faites, au profit des chanoines, curés (vicaires), diacres et sous-diacres de son chapitre, par l'évêque Renaud, au moment d'entreprendre le pèlerinage, alors très célèbre, de Saint-Nicolas de Bari, en Apulie.
En tous cas, à la fin du XVème siècle il ne restait plus aux Glénans de moines, ni même de constructions habitables. (infobretagne.com)
F. Jégou s'intéresse au culte du saint patron en Bretagne, l'influence de l'Ordre des Templiers est une hypothèse historique.
les Templiers en Bretagne et le culte de Saint Nicolas sur infobretagne.com