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Docteur Giraud and Mister Moebius

Par Hocvolo

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Nous sortons d’un week-end mouvementé : Daddy nous a gentillement déclenché une allergie (qui sort de je ne sais où) aux mains, ce qui fait qu’il était incapable de tenir son stylet. Nous avons donc visité les urgences de Brou-sur-Chantereine (77), lieu plutôt convivial pour un dimanche de fête des mères !
J’ai longuement hésité : soit je vous faisais un portrait de Heinz Halwachs, peintre du pied, soit de Moebius…J’ai choisi ce denier.
Giraud/Moebius est pour moi un artiste particulier pour plusieurs raisons. D’abord c’est un peu lui qui m’a donné le goût du dessin. Mon premier souvenir c’est sa pub 4X3 avec Blueberry sur un cheval pour Loïs que je détaillais tous les matins en attendant mon bus pour aller à l’école (désolée….). C’était aussi un de nos premiers points communs avec Daddy… Donc pour moi, cet artiste c’est plus qu’un énorme talent, c’est aussi beaucoup de nostalgie…Et puis il est complètement déjonté, et j’aime bien ça, même s’il est quelque fois assez lunatique !

Jean Giraud est né le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne. Suite au divorce de ses parents il est élevé en partie par ses grands-parents. Il fait 2 années aux arts appliqués puis démarre la bande dessinée en professionnel. Il débute dans Far West et collabore à des journaux catholiques comme Cœurs Vaillants (encore un qui a baigné dans la religion !). Vers 1955, il part rejoindre sa mère qui vit au Mexique, où elle s’est remariée. Là, il découvre en même temps la marijuana, le be-bop et les expériences de l’âge adulte.
De retour de l’armée, il prend contact avec Joseph Gillain, dit Jijé, un des piliers de l’hebdomadaire belge Spirou. Giraud devient son élève. En France, l’hebdomadaire Pilote, fondé notamment par René Goscinny, souhaite avoir une série western. Sous la signature de Gir, c’est le début de la collaboration avec Jean Michel Charlier. Elle engendre Fort Navajo, appellation d’origine des aventure de Mike Steve Blueberry qui se poursuivent aujourd’hui encore.
Petit à petit, Jean Giraud développe un autre esprit créatif, au début plus satirique, qu’il signera sous le nom de Moebius, notamment pour le mensuel Hara Kiri.

En 1965, il repart au Mexique et se confronte à la solitude et l’angoisse. Il expérimente pour la première fois les champignons hallucinogènes. Lorsqu’il rentre, il se consacre bien sûr à sa production pour Pilote mais aborde également la science-fiction par le biais de l’illustration et de l’affiche.
Entre 1973 et 1974, il signe pour Pilote de nouvelles histoires qui annoncent la révolution Mœbius, en particulier La déviation qui marquera des générations de dessinateurs. Un phénomène s’amorce : la naissance en France de la bande dessinée d’auteur dont Mœbius sera l’une des plus importantes références à travers de magazine Métal Hurlant.

Un différent survenu avec son éditeur français, Dargaud, à propos de Blueberry, conduit à l’interruption provisoire de la série quatre années durant, de 1975 à 1979. La création du magazine L’Écho des savanes en 1972 et le mouvement de la bande dessinée “adulte” en France permettent à Mœbius de s’épanouir. En 1974, il publie aux éditions du Fromage (une émanation de L’Écho des savanes) Le Bandard fou. La même année, Étienne Robial publie le premier album de bande dessinée qui ne mentionne sur la couverture que le nom de l’auteur (et non celui du personnage) : c’est Gir, chez Futuropolis.
1975 est une nouvelle date historique : elle voit la réunion de Mœbius, Druillet, Dionnet et Farkas pour la création de Métal Hurlant et de sa maison d’édition les humanoïdes associés.
Une nouvelle période s’ouvre alors pour Mœbius. Sa rencontre avec Alexandro Jodorowsky sur le projet inachevé du film Dune, d’une part le mène à la création de L’Incal, d’autre part le lance sur de multiples collaborations cinématographiques : Alien du réalisateur Ridley Scott, le dessin animé de René Laloux Les maîtres de temps, Tron de Steven Lisberger qui intègre des séquences animées par ordinateur, et plus récemment Le cinquième élément de Jean Luc Besson.

Parallèlement, Mœbius connaît une remise en cause existentielle radicale : se passionnant pour les doctrines spiritualistes, il rejoint bientôt le groupe Isozen dirigé par Appel-Guery. Il abandonne tabac, alcool ou toute autre substance ouvrant sur des paradis artificiels, pour devenir végétarien, s’établir pendant quelques années dans le Béarn près de Pau, puis s’envoler pour Tahiti quand le groupe va s’y implanter. Son séjour sera de brève durée. Attiré par le cinéma, il s’installe à Los Angeles et prend ses distance avec Isozen. L’Incal devient un succès et l’équivalent en notoriété pour Mœbius que Blueberry pour Gir ! Il partage alors son existence entre Los Angeles et Paris. En 1984, il crée avec Jean Annestay et Gérard Bouysse une petite maison d’édition à Paris : AEdena, qui se consacre aux tirages limités des tirages de Mœbius, aux recueils de ses illustrations, ainsi qu’a un nouveau cycle en bande dessinée : Le Monde d’AEdena, aujourd’hui repris chez Casterman.

A Los Angeles, il crée avec sa femme Claudine, Jean Marc et Randy Lofficier, la société starwatcher graphic, le plaçant ainsi dans le rang d’artiste international. Mœbius dessine en 1988 deux épisodes duSurfer d’Argent, sur un scénario de son créateur Stan Lee. L’un de ses projets les plus importants consiste à reprendre son personnage fétiche, le Major Grubert.

Son site là, Sources de la bio ici

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