5 décembre Imaginarium Le lion empaillé rugit, il est sept heures. Robinson s'étire sur sa barque, ôte son pyjama en peau de bête se lève en tirant sur la liane accrochée à sa suspension, cueille sur le bananier en pot une banane et l'épluche. Puis il pose délicatement ses pieds nus sur le chemin de pierres plates qui flotte sur le lino vert d'eau. Il allume le feu installé sur une palette au milieu de la cuisine et fait chauffer son Nesquik qu'il boit dans une calebasse. Il se rend dans la salle d'eau toute en bambou sauf un pan où est collé un poster qui représente les chutes du Niagara. Un perroquet empaillé de la même provenance que le lion - un musée en ruine qui a bradé tous ses animaux - est juché sur un vrai python qui vient de sortir de sa baignoire quémander un rat à Robinson. Robinson vit seul aucune Jane ni aucun Vendredi n'a voulu partager ses rêves. Robinson mâche une racine pour se laver les dents qui sont plus blanches qu'avec n'importe quel dentifrice, prend une douche, froide, un arrosoir accroché à une poulie au plafond et qu'il remplit avant de s'en servir. Pendu, il suffit de tirer dessus. Robinson, nu, passe dans sa chambre se vêt d'une chemise blanche impeccablement repassée une cravate peinte par le douanier Rousseau qu'il a acheté au Musée d'Orsay, son costume et part travailler… à la banque.
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