Twilight et moi, ce n’est pas comme qui dirait une grand histoire d’amour. Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas comment j’ai fait pour lire l’intégrale de la Saga, mais en plus regarder tous les films. Enfin si je sais. Question de mode, parce que je voulais moi aussi connaître cette fameuse histoire dont tout le monde parlait à l’époque. Oui, oui, moi aussi des fois je me laisse influencer par les phénomènes de mode…
Bref, après ça je me suis dit que pujamédlavie je ne lirai du Stephenie Meyer. Non mais sérieusement, j’en étais convaincue quoi !!
Et puis, il y a cette collègue, et surtout amie, qui m’a dit que mais siiii je t’assure que Les âmes vagabondes c’est beaucoup mieux que Twilight, ça n’a rien à voir !! C’est pas mièvre comme Twilight !!
Elle a fini par me convaincre… Et pendant mes vacances d’été j’ai lu Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer.
Synopsis
La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Mélanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, il y a un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-elle la sauver ?
Mon avis
Dire que cette lecture a révolutionné ma vision de la littérature, faut pas pousser. Mais n’empêche que j’ai été très agréablement surprise. Et mon copine a bien fait de m’inciter à lire ce roman.
Commençons par planter le décor.
L’histoire se déroule sur Terre. Une terre qui en a pris pour son grade et se trouve donc dans un état loin d’être rose bonbon. Les hommes ont déconné, ils n’ont fait que se battre, bref, les hommes ne sont pas responsables, et les êtres des autres planètes (parce que non, nous ne sommes pas seuls !) ont décidé qu’il fallait faire quelque chose. Ou plus exactement, une planète, peuplée d’entités appelées âmes ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Leur solution : s’introduire dans la tête des humains et prendre leur place . Autrement dit, l’âme rentre dans le cerveau, pique la raison de l’humain et également son corps.
Vagabonde, âme de son état, va donc se retrouver catapultée dans la tête de Mélanie, terrienne de son état. Et ça, bah ça lui fait pas peur à Vagabonde. Parce qu’elle l’a déjà fait des tas de fois avec des êtres vivants d’autres planètes. Et ça c’est toujours bien passé. Mais évidemment, Mélanie n’est pas de cet avis, et avoir quelqu’un qui lui pique ses pensées ne lui plaît que moyennement. Très moyennement.
Vagabonde se retrouve donc en proie à deux problèmes : celui de Mélanie qui veut à tout prix lui cacher des secret, et celui d’une traqueuse qui veut à tout prix lui soutirer des informations sur des humains rebelles. Et si au début la petite âme n’avait pas de doute sur quel clan choisir, elle s’apercevra rapidement que finalement ce n’est peut-être pas si simple que cela. Tout ça à cause d’un truc typiquement humain : Les sentiments. Parce qu’en fait ces humains ils sont capable du pire comme du meilleur. Diantre qu’ils sont compliqués ! Et si finalement l’image que Vagabonde avait des hommes était en partie erronnée ? Et si finalement l’âme qu’elle est n’était pas pire dans ses agissements que les hommes ?
Voilà de quoi lui donner matière à réflexion et surtout réviser sa vision de l’Univers…
Tout d’abord, j’ai bien aimé le monde dans lequel nous emmène l’auteure. Ses descriptions sur les paysages de la terre m’ont semblés très réalistes, et je n’avais pas de problème à me les imaginer. Je suis très facilement rentrée dans le décor proposé. Mais j’ai aimé aussi les autres mondes qu’elle a créé, car si finalement on en sait que très peu sur ces autres planètes, elle nous donne suffisamment de détail pour se les représenter ou tout du moins essayer de se les créer mentalement.
Ensuite, il y a la confrontation entre Vagabonde et Mélanie, que j’ai trouvé plutôt bien travaillée. J’ai surtout aimé l’évolution de leurs duels, qui tantôt se tranforment en duos tantôt en duels. J’ai aimé les réflexions qu’elles s’apportent l’une à l’autre, qu’elles soient d’accord ou non entre elles. A un moment, j’ai déploré le fait que Mélanie ait quasiment disparu, se faisant des plus discrète possible. Et puis en y réfléchissant, et bien je me dis qu’en fait non, il n’y avait rien à déplorer. Car cela est tout à fait justifié à mon sens.
En revanche, ce qui m’a manqué c’est d’avoir un peu plus d’explications sur ces âmes. Car mis à part le fait que ces âmes sont quasi immortelles dès l’instant où elles sont hébergées par un hôte, qu’elles vivent pendant des millénaires, je ne sais pas grand-chose, et je trouve que ça manque à l’histoire. Et notamment, j’aurais bien voulu savoir et comprendre pourquoi et comment elles sont nées, et comment elles ont dévoloppé leur savoir pour s’introduire dans les crânes des humains. Et donc, pour Vagabonde, j’étais ravie d’apprendre qu’elle avait vécu dans des tas d’hôtes, mais il m’a manqué une partie de son histoire afin de mieux la saisir dans son ensemble.
Dans cette histoire, d’autres personnages, notamment masculins entrent en ligne de compte. Je ne vais pas les détailler, vous laissant le soin de les découvrir par vous-même, mais dans l’ensemble j’ai été agréablement surprise. D’une part, car j’ai trouvé que Stephenie Meyer leur attribuait des caractères tout à fait crédibles, et surtout parce qu’il n’y a pas de caricature exagérée. Parce que oui, on a droit au chef qui sait désamorcer n’importe quel conflit, oui on a droit au type rustre qui voit d’un mauvais œil l’arrivée de cette âme et qui ne s’en cache pas. Seulement l’auteure a eu l’intelligence de ne pas les faire évoluer dans le sens vers lequel on s’y attend. Genre à la fin le gars qui pouvait pas piffrer Vagabonde va lui sauter dans les bras en pleurant. Ce genre de truc quoi !! Et du coup, ça rend l’histoire plus crédible, mais aussi plus belle.
Les âmes vagabondes, c’est à la fois une histoire de science-fiction, avec des humains qui essaient de survivre et de résister à une invasion extraterrestre, et une romance où il est question d’un triangle amoureux. Enfin, de deux triangles amoureux qui s’entrelacent. Et si parfois j’ai trouvé que les histoires d’amour empiétaient un peu trop sur l’histoire de fond, je n’ai pas senti pour autant qu’elle étouffait le récit. Car oui, Vagabonde est ici à la base pour prendre la place de Mélanie, mais en même temps il y a ces nouveaux sentiments qu’elle découvre et qui viennent la perturber… Et il est d’ailleurs amusant de voir à quel point elle peut s’humaniser dans ces instants-là.
Alors j’avoue que parfois ses réflexions avec elle-même pour savoir qui elle aime, est-ce elle ou Mélanie, et oh lala mais je le cœur qui accélère ! M’ont paru un peu rébarbatives. Seulement, l’intrigue générale est bien menée, et cela m’a permis de mieux appréhender ces quelques passages longuets.
Cependant, que ce soit pour l’intrigue ou pour les personnages, il y a une chose qui m’a quelque peu déçue. En effet, je trouve que Stephenie Meyer n’ose pas assez écorner son histoire ou ses personnages. Selon moi, elle choisit à diverses reprises la solution de facilité, comme si elle ne voulait pas trop noircir un personnage, ou comme si elle n’osait pas donner une tournure à son récit qui pourrait choquer le lecteur ou tout du moins aller contre l’opinion générale. Ça fait un peu genre, je vous donne des billes pour une intrigue, mais je la conclusion je la joue soft, parce que je veux pas me mouiller en émettant une opinion. Et ça, c’est carrément dommage, parce que mine de rien, sans être une révolution dans le genre et sans être un cas philosophique, ce roman apporte son lot de réflexions et de questions. Et c’est pour ça que j’ai apprécié cette confrontation entre Vagabonde et Mélanie, elle apporte un raisonnement sur l’être humain et surtout sur ce qui fait son unicité qui est loin d’être inintéressante. Et du coup, j’ai trouvé que la fin du roman manquait de prise de risque pour se concentrer sur une conciliation un peu trop fleur bleue à mon goût. Non, moi je pars du principe que quand on lance une intrigue avec des pistes de réflexions sur la survie de l’humanité, sur les sentiments humains, sur l’invasion de la terre par des extraterrestres, sur la suppression de la pensée humaine, on ne conclut pas son histoire avec tout le monde est beau, gentil et se tient la main en faisant la ronde…
Alors, pour résumer tout ça. Oui, dans l’ensemble j’ai aimé Les âmes vagabondes. Pour son ambiance et les descriptions de l’univers bien menées par l’auteure. Parce que les personnages sont dans l’ensemble intéressants. Pour les thèmes qui méritent qu’on y réfléchisse un peu plus en amont que le roman en lui-même.
Mais ce roman n’a pas été un coup de cœur, et ne fera pas parti de mon top 50, car il aurait mérité une prise de risque plus affirmée de la part de l’auteure.
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