Vous ne savez pas quoi faire le week-end prochain et vous vous demandez quoi faire des 20 000€ qui végètent sur votre livret A ? Eh bien, offrez-vous un week-end dans l’espace. Car maintenant, cela n’est plus un rêve, bienvenu dans l’incroyable marché des voyages spatiaux! Mais si l’opportunité de passer un week-end sur la lune semble désormais possible, le marché du tourisme spatial n’est-il toutefois pas la représentation d’un rêve fou et irréalisable ?
Ce n’est plus un rêve, mais bien une réalité.
« N’avez-vous jamais imaginé contempler la planète bleue depuis les hauteurs de l’espace? » telle est l’offre de l’agence spatial Uniktour. Cette agence tente de rendre réalité un rêve jusque la réalisé uniquement par des professionnels en offrant des voyages spatiaux à des particuliers. Philipe Bergeron, président de Uniktour, affirme que bien que les voyages dans l’espace soient aujourd’hui limités à une clientèle très restreinte, le tourisme spatial finira néanmoins par se démocratiser au fur et à mesure que la pratique se répandra et qui tirera les coûts de production et les prix à la baisse. A en croire Philipe Bergeron, le tourisme spatial aujourd’hui est loin d’être une utopie, il «existe bel et bien ».
Un réel potentiel ou la folie d’un instant ?
Dès 1993, un institut de recherche japonais, The Japanese Rocket Society’s Space Tourism Research, s’est demandé combien le marché du tourisme spatial pouvait rapporter. Leur rapport prédisait qu’en l’espace de 20 ans, ce nouveau marché ne rapporterait pas moins de 20 milliards de dollars par an. Les résultats de cette étude furent corroborés par ceux trouvés dans une autre étude réalisée en 1997 par la NASA et qui avait alors publié un rapport stipulant que le marché du tourisme spatial avait un énorme potentiel, pouvant s’élever à des milliards de dollars d’ici quelques années. Toutefois, cette ascension pourrait être considérablement ralentie par la mise en place de régulations trop contraignantes en matière de sécurité des passagers et de fiabilité des véhicules.
Quelle clientèle ?
De nombreuses célébrités ont déjà affirmé qu’elles s’offriront bientôt un voyage dans l’espace. Prenez votre billet maintenant et vous aurez peut-être la chance d’admirer la planète Terre vue d’en haut en compagnie de Leonard Dicaprio ou de Kate Winslet.
C’est aussi le nouveau must-have du gratin de la population chinoise. En effet, la société néerlandaise Space Expedition Corporation a réussi à écouler en quelques minutes seulement, 305 places, en juin 2014. Les grandes fortunes chinoises et autres grands patrons de Shanghai se sont bousculés pour obtenir le précieux sésame vers l’espace. Débourser 70 000 dollars n’était pour eux qu’une simple formalité.
Si la somme à verser est trop importante pour vous, la société française Air Zero G vous propose de vivre les joies de l’apesanteur pour une somme moindre. Pour 5980 euros, Air Zero G vous propose un vol de très haute altitude, vous permettant de passer environ 20 secondes en apesanteur.
Quelles limites à l’extension de ce marché ?
L’incident technique demeure toujours le problème le plus préoccupant. L’exemple le plus récent est le crash de l’avion de Virgin Galactic, SpaceShipTwo, qui opérait un vol test semblable à celui que feront les touristes de l’espace. Les experts s’accordent à dire que cet incident aura pour conséquence d’entraîner une régulation plus forte de la part du gouvernement sur cette industrie naissante, ce qui devrait freiner son ascension. Toutefois, cet accident n’a pas tellement refroidi les clients, qui se comptent toujours par centaines. Richard Branson, PDG de Virgin, affirme que l’investissement dans ce secteur ne peut être que rentable, car malgré les risques et le montant à payer, les gens seront prêts à tout pour réaliser cette « life-changing experience ».
Mais la possibilité d’un incident technique n’est pas le seul frein à la croissance de cette industrie. Selon une étude menée par le Dr Kerry O’Banion, professeur de neurobiologie au Centre médical de l’Université de Rochester à New York, il existe aussi un danger intrinsèquement présent pour les voyages dans l’espace, la possibilité de contracter Alzheimer. En effet, les astronautes qui sortent du champ magnétique terrestre sont exposés à des niveaux élevés de radiation, ce qui a pour tendance d’accélérer le développement de la maladie d’Alzheimer.
Notons toutefois que de tels problèmes menacent surtout les astronautes effectuant de longs voyages, et que cela ne devrait pas avoir d’incidence trop lourde sur les voyages touristiques, bien plus courts.
Vers un marché de l’espace ?
Le monde du business ne se contente pas d’envisager des vols spatiaux. De nombreuses entreprises se sont déjà penchées sur l’idée de créer des hôtels placés en orbite terrestre. Le milliardaire Robert Bigelow, propriétaire des hôtels Budget Inn, a récemment acquis les plans d’un habitat spatial gonflable, originellement créé par la NASA.
L’entreprise Bigelow Aerospace a d’ailleurs lancé en juillet 2006 un premier prototype à échelle réduite d’hôtel orbital, le Genesis I. Le monde des affaires suit de près cette histoire.