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Interview d’Aurélie Valognes, auteur du bestseller Mémé dans les orties

Publié le 04 décembre 2014 par Thibaultdelavaud @t_delavaud

Je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui Aurélie Valognes, l’auteur du phénomène d’autoédition Mémé dans les orties, dans le TOP100 d’Amazon depuis 97 jours (à l’heure où j’écris ces lignes). Ce roman est l’histoire grinçante de Ferdinand, un octogénaire misanthrope qui, détesté et craint par ses voisins, va leur mener une vie d’enfer.

Comment vous est venue l’idée de votre roman ? On met rarement en scène des retraités et des querelles de voisinage…

Tout d’abord, je voulais vous remercier Thibault de me donner l’opportunité de raconter l’aventure de mon premier roman, je suis contente que vous l’ayez lu.

En effet dans Mémé dans les orties, je fais rencontrer une mamie nonagénaire superactive avec un voisin de palier grincheux, aux habitudes poussiéreuses, qui n’a plus vraiment goût à la vie.

L’idée m’est venue en observant les personnes âgées autour de moi : certaines sont ouvertes sur le monde, la nouveauté, les nouvelles générations et désirent vivre pleinement chaque jour; d’autres pensent que la vieillesse est une fatalité, que la somme des années leur impose de vivre dans le retrait, dans la nostalgie du passé et qu’ils n’ont plus rien à attendre de demain. Cela m’attriste personnellement de ne pas voir certaines personnes profiter des années devant elles, profiter des personnes qui les entourent, des belles opportunités qu’offre la vie. Dans un roman, tout devient possible et chaque être, même récalcitrant au changement, peut alors se mettre à évoluer, en bien, et vivre une vie plus heureuse.

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Aurélie Valognes

Votre roman joue sur plusieurs registres d’humour : humour noir, comique de situation, caricatures… Est-ce venu naturellement ou avez-vous travaillé avec soin à la fois votre écriture et les scènes décrites ?

Je voulais écrire un roman positif qui donne le sourire. Les différents registres d’humour sont venus naturellement avec les personnages. Leurs différences dans l’approche de la vie et leur cohabitation forcée en tant que voisins entraînent en effet des situations comiques. Certains personnages se prêtent facilement à l’humour grinçant et à la caricature.

Avant d’écrire, j’imagine avec minutie mes personnages, leurs habitudes, leurs goûts, leurs forces et leurs défauts jusqu’à les « connaître » parfaitement. Ensuite lors de l’écriture, les scènes et les réactions des personnages me viennent naturellement.

Vous portez un regard à la fois cruel et tendre sur le troisième âge, les seniors, la vie de voisinage. Vous êtes-vous inspirée d’éléments personnels ?

Je ne pense pas avoir un regard cruel sur le troisième âge, au contraire. Toutes les personnes âgées de mon roman, même les plus grincheuses me sont chères. Je me retrouve dans chacune d’entre elles. Je ne sais d’ailleurs pas quelle grand-mère je serai, épanouie ou désabusée comme le héros de mon roman. Je travaille chaque jour à être une personne meilleure, de celles qui voient toujours le verre à moitié plein. Certaines personnes autour de moi sont ainsi et elles m’inspirent au quotidien. Ce livre leur rend hommage.

Quant à la vie de voisinage, elle peut en effet être parfois compliquée. Je n’ai heureusement jamais croisé une concierge comme celle de mon livre et ai de très bonnes relations avec mes voisins.

L’écriture du roman a-t-elle été facile ? Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées dans le processus d’écriture et de publication ?

C’est seulement les personnages et la trame de l’histoire bien en tête que j’ai commencé à écrire. La principale difficulté que j’ai rencontrée fut la solitude face à l’écriture. Il s’agit de mon premier roman et aucun lecteur, aucun éditeur, ne l’attendait. J’écrivais pour moi, sans la certitude que ce travail intéresserait un jour un lecteur. Chaque jour était pour moi plein de questions, de doutes, et je n’avais personne vers qui me tourner pour discuter ou être conseillée.

J’écrivais pour moi, sans la certitude que ce travail intéresserait un jour un lecteur.

Le livre terminé, je n’étais pas sûre d’être entièrement satisfaite. J’ai alors passé plusieurs mois à tout réécrire, en changeant de point de vue narratif pour être plus dans l’émotion et moins dans l’humour… avant de finalement revenir à la version initiale. Ces allers-retours m’ont fait perdre du temps mais m’ont au final conforté dans le fait que j’avais exploré différentes options pour choisir la meilleure, la plus fidèle à mon idée de départ.

J’imagine que lorsque l’on a un éditeur, on peut se confier dans ces phases de doute et trouver une certaine aide. Quand on passe par l’autoédition pour son premier roman, on reste seule face à son manuscrit jusqu’au moment crucial de la publication, et ce sont alors les lecteurs qui deviennent les premiers commentateurs.

New Cover Meme dans les Orties

À ce jour, combien d’exemplaires de votre roman ont été vendus ?

J’ai publié Mémé dans les orties sur Amazon en Juillet. J’espérais en vendre une centaine et avoir surtout l’avis honnête de lecteurs hors de mon cercle de connaissance. Après 4 mois et demi, j’ai encore du mal à réaliser que j’en ai déjà vendu plus de 11 500 !!! Ce qui m’arrive est incroyable ! Je n’aurais jamais imaginé entrer dans le Top 100 d’Amazon, encore moins être le roman n°1 pendant plusieurs semaines au côté des plus grands écrivains contemporains. Cette aventure est un magnifique conte de fée et cela me conforte dans mon envie d’écrire !

Comment avez-vous connu l’autoédition ? Avez-vous envoyé votre manuscrit à des maisons d’édition ?

Une fois mon roman terminé, j’ai longtemps hésité. Au départ, je voulais envoyer le manuscrit aux éditeurs mais j’étais trop impatiente pour attendre plusieurs mois et espérer avoir un retour constructif. J’ai donc décidé de le publier moi-même en ligne… et évidemment avec le recul, je me félicite de ce choix. Je me rends compte que cela rassure évidemment un éditeur de voir qu’un roman a déjà trouvé son public.

Aujourd’hui ce sont les éditeurs qui me contactent et je suis heureuse de pouvoir annoncer que Mémé dans les orties sera disponible au printemps prochain dans toutes les librairies de France. Une très grande fierté pour moi. Et le Saint Graal pour un premier roman !

Aujourd’hui ce sont les éditeurs qui me contactent et je suis heureuse de pouvoir annoncer que Mémé dans les orties sera disponible au printemps prochain dans toutes les librairies de France

Quelles actions marketing avez-vous mené pour faire connaître votre livre ?

A part dire à mes amis et à ma famille de le lire et d’en parler autour d’eux, je n’ai pas fait grand-chose honnêtement. J’ai eu la chance que le livre plaise et que le bouche-à-oreille fonctionne très rapidement. Ensuite les classements d’Amazon ont fait le reste. Quand vous êtes numéro un des ventes de Kindle devant Trierweiler cet été ou devant Zemmour à la rentrée, cela donne envie aux lecteurs de découvrir votre roman, même si vous restez une illustre inconnue.

TOP100 Mémé dans les orties

Mémé dans les orties, un livre autoédité dans le TOP100 d’Amazon

Comment expliquez-vous le succès de votre livre ?

Je ne sais pas vraiment. Au vu des commentaires, il semble que les lecteurs se soient retrouvés dans mes personnages et aient aimé cette histoire positive pleine de rebondissements. Et puis, c’est un roman sur des gens normaux, sur la vie, sur l’amitié. Ce n’est ni un policier, ni un roman à l’eau-de-rose, j’imagine que cela a permis au roman de toucher un lectorat plus large.

Vos lecteurs vous ont-ils contacté ? Quelle relation avez-vous avec eux ?

J’ai eu l’idée, que je conseille à tous les écrivains, de mettre mon adresse email à la fin de mon roman. J’ai reçu des centaines de messages de lecteurs et évidemment ceux qui prennent la peine de vous écrire sont enthousiastes ! Certains messages étaient même très émouvants, une lectrice par exemple m’a dit que mon roman lui a donné envie de reprendre contact avec son père avec qui elle était en froid depuis des années. Suite au succès du livre, j’ai ouvert un site internet et une page Facebook, c’est très agréable de communiquer avec ses lecteurs.

J’ai reçu des centaines de messages de lecteurs [...] Certains messages étaient même très émouvants, une lectrice par exemple m’a dit que mon roman lui a donné envie de reprendre contact avec son père avec qui elle était en froid depuis des années.

Quels sont vos projets ? Un prochain livre ?

Tout d’abord je suis en contact avec des éditeurs pour éditer Mémé dans les orties et le rendre disponible à tous. Ce sera une grande émotion de voir mon livre dans toutes les librairies. Des traductions sont également en cours pour le faire connaître hors de France.

Et bien évidemment je ne souhaite pas que l’aventure si merveilleuse s’arrête là : j’ai commencé l’écriture d’un second roman. De nombreux lecteurs m’ont dit l’attendre avec impatience, je me sens aujourd’hui beaucoup plus sereine et confiante dans le processus d’écriture que je l’étais pour Mémé dans les orties. Je croise les doigts pour la suite…

Retrouvez Aurélie Valognes sur son site Internet.

Mémé dans les orties, en vente sur Amazon.


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