Je réponds aujourd’hui à une question posée par Sandrine concernant un enfant de 8 ans qui se bat.
Vous me demandez : « comment lui est venu ce moyen de communiquer quand dans le foyer il n’y a pas de violences physiques? »
Vous vous interrogez sur l’origine de la violence de cet enfant. C’est vrai que l’enfant peut reproduire des comportements qu’il peut voir chez ses parents, mais pas seulement : l’école est également un lieu de prédilection pour apprendre des comportements, et la télévision aussi… Il n’y a pas que le foyer. Je ne pense pas que la réponse soit à chercher dans cette capacité de nos enfants à nous imiter ou dans une faute des parents.
Selon moi, la question n’est pas tant comment lui est venu ce moyen de communiquer… mais que tente-t-il de dire ainsi ?
Vous avez raison, la violence est un moyen d’expression, même s’il est inapproprié.
Voici donc les pistes que je vous propose, sachant que ce sont des balises un peu générales et qu’elles seront à adapter au contexte.
1) Entendre la violence comme un langage
Un enfant se bat : c’est un langage.
La première chose à faire est de pouvoir entendre que l’enfant tente de dire quelque chose qu’il ne peut exprimer autrement.
Nous ne pouvons pas deviner ce que tente de dire l’enfant ainsi. Je vous invite donc à le lui demander. Il serait possible de lui dire : « je ne sais pas ce que tu tentes de dire par ces bagarres, j’imagine que ça doit être très important pour toi, pour que tu le dises comme ça. » Et laisser l’enfant cheminer avec cette interrogation. Car parfois l’enfant lui-même n’a pas conscience de sa souffrance.
Je vous propose de repérer dans quels moments l’enfant se bagarre, avec qui etc… afin d’en savoir plus. Il est aussi possible que l’enfant se batte parce qu’il est agressé physiquement et qu’il se défend…ce qui n’est pas la même chose que si c’est lui qui déclenche les bagarres.
L’agressivité peut aussi être liée à un changement dans la vie de l’enfant : deuil, séparation, déménagement…
2) Rappeler les règles
Entendre ne signifie pas laisser faire sans rien dire.
Je vous invite à rappeler votre refus de la violence en tant que parent, et dans le cadre d’une vie en société.
3) Apprendre à l’enfant à dire et à gérer ses émotions
En interdisant la violence, il est très important pour autant de permettre à votre enfant de s’exprimer autrement, de lui donner une alternative.
Pour cela, je vous invite à vous intéresser à ce que vit l’enfant dans les moments où il se bat : et lui permettre de mettre des mots sur ce qu’il vit. Car là où l’on peut mettre des mots, l’on n’a pas besoin de violence. La violence s’exprime quand on ne peut pas se dire. Il serait intéressant d’apprendre à cet enfant à gérer autrement ses émotions : lui demander ce qu’il ressent : colère, tristesse, injustice… et l’inviter à le dire. Cela nécessite que vous puissiez l’écouter avec suffisamment de bienveillance et d’ouverture vers lui pour accepter ses émotions. Je vous invite à consulter mon article sur l’écoute pour vous aider.
Vous pouvez aussi dans un premier temps dessiner ou travailler avec des papiers avec des visages exprimant des émotions et lui demander de montrer quel est le visage qui exprime le mieux ce qu’il ressent.
Cela peut être un bel exercice à faire pour toute la famille d’ailleurs
Et pour les émotions très fortes, comme une grosse colère, je vous propose d’instituer chez vous un coussin de colère qui peut sans dommage recevoir les coups de la personne qui aurait besoin d’extérioriser une violence.
Je vous propose de mettre en place la poubelle relationnelle, dont j’ai parlé dans un précédent article, afin de permettre à chacun de ne pas garder en soi les messages négatifs. Cela permet aussi de ne pas accumuler d’énergies négatives à l’intérieur de soi.
Pour conclure, je vous livre cette phrase de Jacques Salomé : « le seul antidote à la violence, c’est la communication ».
Je vous invite donc à communiquer avec votre enfant et à lui apprendre les bases de la communication. La Méthode ESPERE® est un bon moyen de développer des relations sans violence, je vous invite à lire les autres articles du blog qui vous permettront de cheminer sur cette voie.
Merci Sandrine pour cette question que se posent sans doute d’autres parents.
Je reste disponible si vous avez un témoignage, des commentaires ou d’autres interrogations.
Je rappelle à chacun des lecteurs que vous avez la possibilité de me poser une question sur ce blog. Je vous invite à consulter cette page pour en savoir plus, ou à poser directement votre question :
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