Dans une vie que j’ai fantasmé je voulais vivre dans les hôtels. Avoir mon endroit à moi et en changer régulièrement car les habitudes m’assassinent. Me retrouver dans un cocon confortable sans me soucier d’une coupure de courant ou d’un dégât des eaux. Dans ce désir j’arpentais les couloirs car la moquette que l’on retrouve souvent à tendance à me rassurer. Les numéros sur les portes sont aussi un témoignage du voyage. Ce n’est qu’un fantasme je ne vivrais jamais dans les hôtels. Les souvenirs se fabriquent au détour de nos destinations ou avec ma fille nous fermons les yeux pour découvrir notre chambre. On pousse la porte et c’est la surprise. C’est une sensation de bien-être, comme un endroit où rien ne peut arriver ni venir t’atteindre. C’est la suppression de la boite aux lettres et des mauvaises nouvelles. Un espace en dehors du temps comme une parenthèse, une trace éphémère.
Dans cette vie que j’ai fantasmé on ne pouvait pas me trouver. La chambre d’hôtel reste le seul endroit où personne ne peut savoir où tu vis. Personne.