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Au début des années soixante commence une nouvelle aventure pour le compositeur Michel Magne : Le château d’Hérouville. C’est ici qu’il va épanouir son désir de nature, de romantisme, de création, mais aussi son goût pour la fête et la démesure qui, d’un côté l’éloigneront petit à petit de la musique de film et de sa première femme mais qui scelleront aussi son destin avec celui de Marie –Claude sur le bord d’une route nationale, et bien sûr avec celui de la pop music et l’explosion du premier studio résidentiel de l’histoire.
De retour sur les traces de Michel Magne en compagnie de Monique Vence, Magali et Marie-Claude Magne, l’ami et cuisinier Serge Moreau ainsi que son mythique ingénieur du son Dominique Blanc-Francard. « Grandeur et décadence » au château d’Hérouville voici la deuxième et dernière partie de Michel Magne fait son cinéma.
Niché au Nord de Paris, au milieu des champs du Val d’Oise, à l’entrée du petit village d’Hérouville, et ses 300 habitants à l’époque, un Château, ancien relais de poste construit au XVIIIème siècle et qui servait de halte entre Versailles et Beauvais. La légende raconte même que Frédéric Chopin et Georges Sand s’y rencontraient en secret. Michel Magne en fait l’acquisition en 1962 avec son ami peintre Jean-Claude Dragomir. Jusqu’en 1968 Il y enregistre ses propres musiques de films avec l’aide d’arrangeurs comme Jean-Claude Vannier, Michel Colombier ou encore Eric Demarsan.
En 1969, un incendie (dont les causes sont toujours restées inconnues) ravage toute une aile du château, détruisant une énorme partie des archives et partitions du compositeur ainsi que les immenses travaux de rénovations qu’il y avait effectué depuis son acquisition. Un an auparavant, Monique Vence sa première femme le quitte. Il s’agit de la première période noire de Michel Magne qui rebondira néanmoins quelques mois plus tard en ouvrant de nouveaux studios à des groupes français puis étrangers et créant ainsi un des tout premier studio résidentiel de l’histoire.
Dominique Blanc Francard est un des hommes clés de l’histoire des studios d’Hérouville. Brillant ingénieur du son débauché par Michel Magne d’un studio parisien où il s’ennuyait ferme, il se retrouve au débuts des années 70 aux manettes d’un endroit où se donnent rendez-vous tous les plus grands groupes du moment. Trois années de folie furieuse pendant lesquelles il collabore avec les Pink Floyd, David Bowie, Cat Stevens, Elton John ou encore T-Rex. Le père de Sinclair et d’Hubert (moitié du groupe Cassius) dirige aujourd’hui les studios Lavomatic à Paris. http://labomaticstudios.com/styled-5/index.html
Marie Claude Calvet est la seconde femme de Michel Magne. Malgré son très jeune âge, leur rencontre impromptue sur une nationale du bord de l’Oise est un déclic, si bien qu’ils partageront 14 années de vie commune. D’abord au château d’Hérouville, dans un conte de fée, puis à St Paul de Vence où grandit leur fils Mickael et finalement dans leur petit appartement de la rue Mouffetard à Paris où Michel s’enfonça peu à peu dans le dépression. Elle travaille depuis plusieurs années avec le chanteur Jacques Higelin et continue d’oeuvrer activement dans les rééditions des oeuvres du compositeur ainsi que la mémoire du château d’Hérouville.
En l’espace de quelques années seulement Elton John y enregistre 3 albums encore considérés aujourd’hui parmi ses meilleurs, Pink Floyd y produit l’album Obscured by the Clouds, T-Rex fait rugir son glam rock le plus rutilant, et la silhouette filiforme de David Bowie se promène dans ces studios au son si fameux. On raconte qu’un certain Richard Branson après être passé à Hérouville s’en inspirera même pour créer quelques années plus tard au Nord d’Oxford le fameux Manoir pour la maison de disque Virgin. En 1972, Le château est définitivement au sommet de sa gloire.
Michel Magne en 1979 devant un de ses tableaux
Malheureusement en 1974, le fisc, les dettes, la gestion catastrophique du château oblige Michel Magne à mettre en gérance les studios, il part précipitamment pour s’installer à St Paul de Vence où il se met à la peinture, en attendant la suite des poursuites judiciaires que lui inflige son successseur et grand rival du studio Davout : Yves de Chamberlant. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il ne récupérera jamais son château.
Obsédé par la perte d’Hérouville, laissé tombé par le cinéma et ayant peur de mal vieillir, Michel Magne se donne la mort le 19 décembre 1984 en ingurgitant des médicaments dans une chambre d’hôtel de Pontoise, non loin du tribunal où il venait de perdre son procès. Il avait 54 ans.
Malgré de nombreuses reprises, les studios d’Hérouvllle cesseront toutes activités en 1985. Son dernier propriétaire, qui voulait initialement séparer le domaine en lotissements, n’a pu mener son projet à bien dû au classement historique du bassin de la cour pavée. En juillet 2013, il mettait en vente à 1,5 miliions d’euros le château d’Hérouville, quasiment abandonné depuis 30 ans.
Chateau d’Hérouville (Eté 2014)
Production / Montage / Entretiens : Paul Lucas
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PLAYLIST (Part. 2)
Elton John « Daniel » extrait de l’album « Don’t Shoot Me I’m Only The Piano Player » (1973, enregistré à Hérouville)
Michel Magne « Don Juan Waltz » extrait du film « Don Juan 73 » de Roger Vadim (1973)
Michel Magne « Angélique apprend que Peyrac a été arrêté » extrait du film « Angélique Marquise des anges » de Bernard Borderie (1964)
Michel Magne « Jeux de plage » extrait du film « Par un beau matin d’été » de Jacques Deray (1965)
Michel Magne « L’amour des sous » extrait du film « Moi y en a vouloir des sous » de Jean Yanne (1973)
Michel Magne « Grande fugue » extrait du film « Barbarella » de Roger Vadim (1968)
Bernard Blier et Jean Lefebvre – extrait du film « les tontons flingeurs » de Georges Lautner (1963)
Générique de l’émission « Discorama »
Denise Glaser et Serge Gainsbourg, extrait de « Discorama » spécial Gainsbourg (13 mars 1966)
Serge Gainsbourg « Comic Strip » (1967)
Michel Magne « Les grands chemins -Thème principal » extrait du film « Les grands chemins » de Christian Marquand (1963)
Bernard Blier et Lino Ventura extrait du film « Les Barbouzes » de Georges Lautner (1964)
Extrait de l’émission « Zoom » sur la révolte des érudiants pendant Mai 68 (14/05/68)
Serge Gainsbourg & Michel Colombier « Requiem pour un con » (1968)
Michel Magne « Les Jours perdus » extrait du ballet « Le Rendez-vous manqué » (1957)
Michel Magne et Jacques Chancel extrait de « Radioscopie » (3 mars 1970)
Michel Magne « Valse pour Fabienne » extrait du film « De la part des copains » de Terence Young (1970)
Extrait de l’article « La folle d’histoire d’Hérouville, château pour rock stars » de Emmanuel Tellier dans Télérama (juillet 2013)
http://www.telerama.fr/musique/la-folle-histoire-d-herouville-chateau-pour-rock-stars,100454.php
Michel Magne « Angélique devant la statue antique » extrait du film « Angélique Marquise des anges » de Bernard Borderie (1964)
Michel Magne « Flirt à Cocody » extrait du film « Le Gentleman de Cocody » de Christian-Jacque (1965)
Michel Magne « Barbouzes en folie » extrait du film « Les Barbouzes » de Georges Lautner (1964)
The Grateful Dead « Good Morning Little School Girl » extrait de l’album « The Grateful Dead – Debut Album » (1967)
Eddy Mitchell « Le jeu » extrait de l’album « Zig-Zag » (1972, enregistré en 1971 à Hérouville)
T. Rex « Metal Guru » extrait de l’album « The Slider » (1972, enregistré à Hérouville)
Elton John « Rocket Man » extrait de l’album « Honky Château » (1972, enregistré à Hérouville)
Extrait du concert de The Grateful Dead dans les jardins du parc d’Hérouville (06/21/71)
MC5 « Kick Out The Jams » extrait de l’album « Kick Out Jams » (1969)
Jean Marion « Le déjeuner » extrait du film « Le Grand restaurant » de Jacques Besnard (1966)