Publié par AFP le Vendredi 28 Novembre 2014
Le Big Data espoir dans la lutte contre Alzheimer
Le Big Data, mégadonnées de géants comme Google et Facebook, représente un espoir chez les scientifiques pour combattre Alzheimer - Sebastien Bozon ©AFP/Archives
http://www.medisite.fr/revue-du-web-le-big-data-espoir-dans-la-lutte-contre-alzheimer.739371.41633.htmlLe Big Data, mégadonnées de géants comme Google et Facebook, représente un espoir chez les scientifiques pour combattre Alzheimer, selon un expert.
"L'usage du big data, c'est important parce que c'est en combinant toutes les informations sur le cerveau des gens avant les symptômes qu'on va pouvoir prédire s'ils sont sur la trajectoire de la maladie", explique Jean-François Mangin, directeur du Centre d'acquisition et de traitement d'images pour la maladie d'Alzheimer (CATI).
L'objectif à long terme est de "pouvoir ralentir, voire stopper Alzheimer" poursuit le chercheur qui collabore au sein du Commissariat à l'Energie Atomique au "Human Brain Project", ambitieux projet européen lancé dans des dizaines de laboratoires en 2013 et visant à créer un superordinateur capable de simuler le cerveau d'ici 2023.
Le combat contre Alzheimer, présenté comme la priorité des membres du G8 en 2013 à Londres, est jugé d'autant plus urgent que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit une explosion de la maladie, de 35 millions de personnes dans le monde en 2010 à 115 millions en 2050.
Un peu comme Google qui a lancé en 2013 le projet big data "Calico" avec l'ambition utopique de défier la vieillesse (en analysant des milliards de données sur les gens), l'idée des scientifiques est de collecter et d'analyser suffisamment d'informations chez les patients potentiels -des millions de clichés et de données- bien avant le développement des symptômes.
On sait depuis quelques années qu'Alzheimer se développe au moins 20 ans avant l'apparition des premiers signes visibles.
La France avait lancé dès 2011 le projet "Memento" qui analyse les données cliniques, biologiques, psychologiques, sociologiques et d'imagerie cérébrale collectées dans une quarantaine de sites sur 2.300 "patients", certains porteurs d'une mutation génétique prédisposant à Alzheimer, les autres s'inquiétant simplement d'avoir des pertes de mémoire.
Les premiers résultats de ce projet prévu sur le long terme seront publiés en 2015.
Les données recueillies au niveau national doivent être échangées à l'échelle européenne et mondiale.
Le Big Data peut s'avérer crucial dans la lutte contre les maladies dégénératives du cerveau grâce à l'analyse d'informations apparemment sans importance (comme des petites lésions dans diverses régions du cerveau) collectées dans chaque imagerie médicale.
"Si on accumule toutes ces petites données très en amont, on aura un tableau détaillé et précis de la maladie et c'est important parce qu'il n'y a pas une mais des centaines de types de démence", souligne Jean-François Mangin.
Pouvoir regrouper les patients par type de pathologie permettrait ainsi d'élaborer des diagnostics différenciés et des thérapies adaptées. Les Etats-Unis, à l'origine du Big Data, espèrent arriver à traiter maladie d'Alzheimer d'ici 2025.