La presse anglaise étale aujourd’hui un rapport du National Institut for Health care excellence qui annonce, attention, sortez les trompettes, qu’accoucher à domicile est plus sûr qu’à l’hôpital. Étant d’un naturel méfiant curieux, j’ai trouvé ça bizarre que ce rapport sorte aujourd’hui, jour d’annonce du budget par George Osborne, le chancellor (Le ministre des finances) alors qu’un des problèmes majeurs pour ce brave garçon, c’est justement le déficit abyssal du système de santé, le NHS. Parce que figurez-vous que par pure coïncidence, un accouchement à domicile coûte aussi £600 de moins au NHS qu’un accouchement à l’hôpital. C’est curieux, non?
(La photo et l’info viennent de news.sky.com)
Déjà, quand on prend le temps lire le rapport, ils ont mis dans la même catégorie les accouchements à domicile et ceux dans des « midwives led centres », en gros des petites unités n’ayant que des sages femmes. Ce n’est pourtant pas tout à fait la même chose! On sent aussi que ça leur fend le coeur mais ils sont obligés d’avouer que pour un premier enfant, c’est quand même mieux à l’hôpital. Ou si la future maman a plus de 35 ans, ou si elle est en surpoids (une femme enceinte, en surpoids?…ils sont mignons, tiens dans cet institut, j’en ris encore) ou si elle a une foultitude de trucs et d’antécédents médicaux quelconques. En gros, pour les sportives de haut niveaux de 28 ans, minces, attendant leur deuxième enfant et n’étant même pas enrhumées, l’accouchement à domicile c’est mieux qu’à l’hôpital. Sinon pour le commun des mortels, après avoir bien lu le rapport, je ne suis pas convaincue. Et je trouve aussi qu’un accouchement dans une clinique gérée par des sages femmes s’apparente plus à un accouchement à l’hôpital qu’à domicile. Mais évidement, ce n’est pas le même tarif pour le NHS, ça a l’air de leur coûter un bras, les obstétriciens.
Attention, je ne critique absolument pas les femmes qui font ce choix. Je sourcille juste aux hasards du calendrier qui font que le rapport sort aujourd’hui. J’ai toujours accoucher à l’hôpital, et j’en suis très contente, mais chacun son truc. Tout le monde ne peut pas être aussi cynique que moi. Certaines font des plans de naissance, accouchent en piscine, sous hypnose…tant mieux pour elles! Je les envie presque d’être capable de vivre un grand moment mystique en accouchant…personnellement, je me contrefiche de la manière dont sort le bébé, du moment qu’il va bien. Le trip encens et chant des baleines, ce n’est pas pour moi: je suis allergique à la fumée (sérieusement) et déjà en temps normal, les barrissements stridents des baleines me donnent envie de mordre. Toutes les techniques éprouvées de relaxation me stressent au plus haut point. Le yoga me provoque des crises de nerfs, la méditation des boutons. Et comme j’ai une imagination débordante, je suis persuadée à chaque accouchement que les pires complications vont nous tomber dessus, au bébé et à moi (ce qui c’est avéré pas entièrement faux pour Pré Ado dont je ne pourrais pas vous raconter les aventures si j’avais voulu accoucher à domicile). Bref, je me sens mieux à l’hôpital.
Encore une fois, je n’ai rien contre les femmes qui choisissent d’accoucher à domicile. Franchement, vous faites ce que vous voulez de votre placenta, ça ne me regarde pas. Peut être que les auteurs du rapport sont tout à fait bien intentionnés et que je suis trop suspicieuse. Je pense juste que ce doit être une question de choix, pas d’économie.