N'hésitez pas cette année à offrir le Prix Goncourt pour Noël. Offrez-le à votre famille, à vos amis. Pas pleurer de Lydie Salvayre, née Lydie Arjona, laisse en effet une impression forte, c'est un livre intéressant, à la fois littéraire et facile à lire, dans lequel l'histoire d'une famille nous ouvre la porte de la grande Histoire.Eté 1936. Montse, la mère de l'auteur, vit dans un village de Catalogne avec ses parents et son frère. La vie de ces paysans pauvres s'y écoule lentement, au rythme des durs travaux des champs et des conventions très strictes qui étouffent la jeunesse. Aussi la révolution espagnole, avec ses promesses d'égalité, son ouverture morale, son anticléricalisme, leur apparaît comme une formidable occasion de liberté et constituera la plus belle – et courte - période de la vie de Montse. Malheureusement Franco et ses milices reprendront vite la main, écrasant dans d'épouvantables massacres ce mouvement. Montse fuit et trouve refuge en France avec son mari et sa fille aînée après un interminable voyage à pied.
La deuxième voix du livre est celle de l'écrivain français Georges Bernanos. Très à droite, catholique, il s'exprima cependant contre son camp dans les Grands cimetières sous la lune, témoin pendant la guerre d'Espagne, des atrocités commises par Franco, appuyé par l'Eglise dans sa grande peur des rouges. L'ensemble de ces deux voix, pourtant très différentes, donne un roman équilibré et harmonieux dont on ressort la gorge nouée d'émotion ayant l'impression d'être un peu moins bête, un peu plus informé.