La nuit a porté conseil et on décide de traverser l'île de Koh Pdao avec nos scooters du Sud au Nord. On quitte tôt le matin malgré les opinions partagées de nos hôtes. Les indications de départ sont assez brouillons, mais pas grave puisque comme dit le proverbe tout juste inventé: Qui risque rien, ne vie rien…Prenez note!
On se dit peut être à bientôt pour le mariage et c'est parti!
Deux trois kilomètres de parcourus et on est déjà mêlé…Heureusement, on tombe sur une famille bien trop sur le party pour un dimanche matin. Tout le monde est saouls et on leur fait confiance pour reprendre le droit chemin…Misère!
- Go back take a beer and turn left…
On skip la beer!
La suite de la route va devenir de plus en plus floue. On s'enfonce dans la forêts en étant obligé de faire un arrêt à toutes les fourches que l'on rencontre…Et il y en a plusieurs!
Au début, il y a des pancartes jaunes qui indiquent de façon défraîchies où continuer. Malgré tout, on va intercepter à trois reprises des locaux que l'on croise ou qui nous passe. Impossible de les suivre car ils roulent bien trop vite pour nous et on s'en remet à garder le chemin tracé par les roues de leurs scooters.
Ensuite, ça dégénère…Les petites pancartes il n'y en a plus, les gens on en croise plus et la route devient presque impraticable! Avons-nous pris le bon chemin à la dernière fourche? Voilà la question qu'on se pose à chacune des nouvelles intersections rencontrées! Pas de bord du Mékong en vue mais que des arbres et des arbres…
À un certain point tu paniques. Ça fait des heures que tu roules dans une épaisse couche de sable, sur un chemin avec des ornières qui te cognent les tibias, des branches qui t'écorchent les jambes et les bras…Tu paniques, t'essaie de rester calme mais il n'y plus personne ici. Il fait chaud. Tu as les muscles à plats à force de lutter avec ce putain de scooter et tu te demande quoi faire…On revient sur nos pas? On crie? On continue?
Finalement, on décide de continuer et on se dit qu'on va finir par aboutir au bout de l'île. Juste à rouler en ligne droite dans la mesure du possible…Le problème c'est qu'on a pas de boussole et que le chemin tourne constamment. Pour les raisons mentionnées plus haut, on a totalement perdu le sens de l'orientation. Roule, roule, roule!
Et puis miracle! On voit une maison au loin. La seule depuis qu'on a quitté le village. Ça fait quatre heures qu'on roule ciboire (pour ne pas dire tabarn..k)!
Soulagé, assoiffé et en sueur on est accueilli par une famille qui va immédiatement nous offrir de l'eau. L'homme de la maison va nous proposer de traverser nos deux engins sur l'autre rive. Lui et son fils vont descendre et embarquer nos scooters sur une petite pirogue en bois comme à l'arrivé côté sud. C'est 8$ US.
Une fois les pieds sur terre, on réalise que nous sommes partis dans cette aventure sans être équipé convenablement. Pas de boussole, pas assez d'eau et rien pour dormir en cas de bris ou autres pépins…C'est pas grand chose, mais ça peut faire la différence dans ce genre d'aventure. Quand on disait: Qui risque rien, ne vit rien…On se garde un bémol S.V.P!
On poursuit en direction de Stung Treng et on reprend la grande route. Sur le bord du pavé, on remarque que sur des centaines de mètres on empile des truc blancs qui sont parfois emballés dans des sacs bleus. Un arrêt pour découvrir que c'est du manioc. Les Cambodgiens cultivent, récoltent, emballent et les Vietnamiens passent faire la cueillette en camion. Qui tire profit de cette culture…On vous laisse interprétez, car c'est un sujet délicat!
Arrivé à Stung Treng en un morceau. Bonne nuit!