Les Inuits sont un groupe de peuples autochtones vivant dans les régions arctiques de l'Amérique du Nord. Il y a environ 40.000 vivant au Canada.
Les Inuits ne sont pas considérés comme des Amérindiens puisque leurs ancêtres seraient venus en Amérique plusieurs millénaires après l'arrivée des Paléoasiatiques, les ancêtres des Amérindiens. En fait, les Inuits sont davantage similaires aux peuples habitant les régions arctiques asiatiques qu'aux peuples amérindiens. Il ne faut pas non plus confondre les Inuits avec les Innus qui sont un peuple amérindien vivant dans la forêt boréale canadienne du Nord-Est du Québec et du Labrador.
Historiquement, les Inuits étaient un peuple de chasseurs nomades. De nos jours, la grande majorité des Inuits sont sédentaires, mais une grande partie vit toujours de la chasse et de la pêche.
Au début des années 1920, le problème sur le statut des Inuits refait surface lorsque O.S. Finnie, le directeur du département de l'Intérieur des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon annonce que des obligations (éducation, soins de santé) sont liées aux droits territoriaux et que le gouvernement canadien ne devrait pas transférer ces responsabilités aux commerçants et aux missionnaires. Finnie a été choqué par les propos que l'explorateur danois Knud Rasmussen a tenus au retour de son expédition de 1921 - 1923 sur la côte occidentale de la baie d'Hudson, déplorant les misérables conditions de vie des Esquimaux (autre nom des Inuits) de cette région. Finnie demande donc que cette responsabilité soit transférée au département des Affaires Indiennes en proposant un amendement à la Loi sur les Indiens pour pouvoir y inclure les Esquimaux. Cet amendement, très controversé à l'époque, a été l'objet d'intenses débats à la Chambre des Communes. Arthur Meighen, un député de l'opposition conservatrice en 1924, déclare à la Chambre que la meilleure attitude que le gouvernement pourrait avoir face aux Esquimaux, serait de les laisser se débrouiller seuls. Après de nombreuses discussions, le gouvernement annonce que la Loi sur les Indiens n'est pas applicable aux Inuits. Laisser les Esquimaux se débrouiller seuls est le slogan à la mode dans les années 1920 et 1930, mais en réalité, l'Arctique est envahi par les commerçants de fourrures, les missionnaires, les baleiniers, les prospecteurs et autre ! On vient de découvrir d'importants gisements pétroliers dans la région de Norman Wells. L'attention est focalisée sur le développement économique, sans assumer les responsabilités et les conséquences qui en découlent.
À cette époque, la Compagnie de la Baie d'Hudson a instauré depuis un certain temps tout un système de crédit avec les autochtones, pour leurs achats, ce qui leur assure aussi un certain contrôle et un certain monopole auprès des trappeurs indiens et inuits. Devant la menace d'un abandon de responsabilités, la compagnie refuse et déclare qu'assumer les besoins de base des Inuits est une obligation du gouvernement canadien.
En 1931, en pleine Grande Dépression, le gouvernement fédéral veut que le Québec assume sa pleine responsabilité sur les Inuits de la province. Le Québec refuse, demandant pourquoi les Inuits du Québec n'auraient que le statut de citoyens québecois, mais pas canadiens... La fédération continue à réclamer chaque année à la province le remboursement des dépenses encourues pour les Inuits du Québec.
La Compagnie de la baie d'Hudson demande des garanties pour continuer le ravitaillement des postes sur la rive occidentale de la baie d'Hudson. Taschereau, le premier ministre du Québec de l'époque, répond que le gouvernement du Québec prendra bientôt les actions nécessaires, devant la Cour suprême du Canada, pour régler ce problème de juridiction.
La réponse confirme la position du Québec, et donc la responsabilité du Canada, le 5 avril 1939. Le gouvernement fédéral fait appel de ce jugement devant le Conseil privé de Londres. Puis la Seconde Guerre Mondiale permet de tout arrêter pour un temps...
Très ironiquement, dans les années 1960, le Québec change de position... Les élus provinciaux de l'époque découvrent les énormes potentiels de développement hydroélectrique de la baie James et du Nord québécois. Les intérêts économiques dépassent une fois de plus les intérêts philanthropiques.
Après toutes ces années de dispute, le gouvernement fédéral accueille très favorablement ce revirement de situation et ce transfert vers la province. Le premier ministre Pearson explique que l'objectif gouvernemental, après une période transitoire, est d'intégrer les Autochtones du Canada aux programmes fédéraux et provinciaux normaux pour tous les Canadiens. les Inuits du Québec eux ne sont pas d'accord avec ce changement d'autorité ; les autorités québécoises leur assure qu'elles assumeront toutes leurs responsabilités de juridiction provinciale. En tous cas, les Inuits du Canada ne sont toujours pas considérés comme les Indiens, avec un statut juridique particulier, ce à quoi ils aspirent.
Le gouvernement tente l'assimilation. On procède à des réinstallations, divisées en deux grandes catégories : celles qui sont d'ordre administratif et celles qui sont liées au développement (expropriations).
Les réinstallations sont des déplacements de populations destinées à faciliter les opérations du gouvernement ou à répondre à des besoins supposés, par exemple pour favoriser l'autosuffisance, pour les éloigner des influences négatives d'établissements non autochtones... Parce que le gouvernement ne peut pas fournir des services à tous les autochtones, les politiciens regroupe les communautés éloignées avec d'autres, plus au Sud. Bien que la nature leur fournissait depuis toujours tout le nécessaire pour vivre tranquille et heureux, ces Inuits n'eurent d'autre choix que de s'adapter à la vie des collectivités du Sud. On a même séparé les familles en provenance d'un même village, d'autres ont été déplacées plusieurs fois... Plusieurs familles s'entassent souvent dans des logements de piètre qualité. La Commission Royale sur le Labrador de 1974 a conclu que le programme de réinstallation avait été une opération futile et inconsidérée ayant causé injustices et souffrances aussi bien aux Inuits qu'aux résidents des collectivités d'accueil.
Il s'agit surtout de libérer des zones où des gisements existent et ou des industries peuvent naître...
Ce n'est qu'à la fin des années 1990, que le gouvernement fédéral a accepté de dédommager les familles qui ont été déplacées et ont beaucoup souffert. Dédommagement matériel pour des vies brisées...
Les Inuits n'ont cessé de tenter de faire valoir leurs droits. Le plus important processus de revendication territoriale dans l'histoire du Canada a mené, en 1999, à la création du Nunavut, un nouveau territoire pour une grande partie des Inuits du Canada et dont le nom signifie « notre terre » en inuktitut, la langue principale des Inuits canadiens. De plus, afin de répondre aux revendication des Inuits de la région du Nunavik dans le Nord du Québec, le gouvernement québécois a créé l'Administration Régionale Kativik dans le cadre de la Convention de la Baie-James et du Nord Québécois.
Aujourd'hui, de plus en plus d'Inuits sont sédentarisés et les enfants, qui fréquentent les écoles canadiennes, ne souhaitent plus forcément vivre comme leurs parents et grands-parents.
D'après Wikipédia