Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite -->
Bonne nouvelle, la Francophonie devient de plus en plus à la mode et les médias se sont largement fait l'écho de l'information. Un nombre important d'entre eux ont rapporté que la victoire "à l'arraché" de la Très Honorable Michaëlle Jean - ancienne gouverneure du Canada - n'était dû qu'à l'incapacité des pays membres à se mettre d'accord sur une candidature africaine. Cela commence mal. Michaëlle Jean ne devrait donc pas son élection à ses capacités, elle qui a pourtant été la représentante de la reine Elisabeth II, pendant plusieurs années. Serait-ce une victoire à la Pyrrhus? Il va donc lui falloir non seulement succéder à Abdou Diouf mais faire encore mieux que lui... comme d'habitude.
Pourtant cela fait un an que Michaëlle Jean fait campagne pour succéder à celui qui est surnommé la Girafe et qui laisse un excellent souvenir à l'OIF. Un an que cette femme essaie de convaincre les dirigeants des pays membres de l'Organisation francophone de son intérêt pour la question. Elle ne partait pas favorite, normal, elle n'est pas Africaine. Canadienne d'origine haïtienne, cette fille d'émigrants peut se targuer d'un beau parcours professionnel. Nul n'ignore que le poste de secrétaire est normalement dévolu à un ou une Africaine. En l'occurrence pour ces élections aucune femme n'était candidate pour représenter un pays africain. Les pays membres n'ont pas réussi à se mettre d'accord, ce qui d'un autre côté prouve l'intérêt grandissant que l'Organisation internationale revêt à leurs yeux. Très présente sur tous les continents, la nouvelle nommée a fait campagne, contrairement aux autres candidats, beaucoup plus portés par leurs gouvernements respectifs, certains que l'un d'entre eux, c'est-à-dire un Africain sortirait vainqueur. Après la victoire de la Canadienne, certains ont même cru devoir préciser que Michaëlle Jean avait du sang africain dans les veines, l'honneur était donc sauf. Mais quand la politique s'intéressera-t-elle vraiment aux hommes et aux femmes, à leur capacité plutôt qu'à se qu'ils ou elles représentent?
Aussi veillons à ne pas enlever à cette victoire sa légitimité avant même que Michaëlle Jean ait commencé à travailler. Beau parcours professionnel disais-je. Ancienne journaliste, ancienne gouverneure générale, ancienne grand témoin de la francophonie pour les Jeux olympiques et paralympiques de Londres en 2012, cette femme encore jeune (57 ans) - rappelons qu'Abdou Diouf a 81 ans -, a déjà montré ses capacités à diriger. D'autant plus que le programme est chargé. Premier point évident, renforcer "l'usage de la langue française". Surtout et ce fut le thème principal de la nouvelle secrétaire générale, promouvoir une stratégie économique qui pour l'instant reconnaissons-le reste assez vague. En effet, l'Organisation de la Francophonie regroupe aujourd'hui 57 États et 23 pays observateurs. Parmi eux, seulement 20 pays ont le français en deuxième langue officielle. Tous les continents sont concernés, même si l'Afrique est le premier a être représenté. Cette diversité de langue, de culture, de structures politique, économique et sociétale fait la richesse mais aussi la faiblesse de ce que le président français François Hollande a qualifié de "petite ONU". On y est presque en effet. Surtout la Francophonie ne doit pas devenir la cacophonie, où tout le monde pourrait s'exprimer et où personne ne serait écouté.
L'économie mais pas seulement. Le terrorisme, les violations des droits de l'homme, l'éducation sont aussi au centre du programme et des projets à mettre en place ou à poursuivre tout simplement. Faut-il préciser que là aussi le budget est en baisse, le défi sera donc encore plus difficile à relever. Quoique l'on peut aussi apprendre à être efficace avec moins.
Michaëlle Jean s'y est engagée, "La Francophonie du XXIe siècle sera au service et à l’écoute des jeunes et des femmes". Nous ne demandons qu'à la croire. Il faut du concret. Au travail!