Café Bouillu est tout de même une exception. J'ai vraiment adoré l'endroit, très bien situé tout près de l'Odéon. Le décor allie modernité et classicisme. J'adore.
En plus c'est un excellent rapport qualité/prix pour les petites bourses qui veulent tout de même se régaler. A condition d'y aller pour déjeuner (le conseil est valable pour bien des endroits).
Alors pourquoi ai-je tardé à vous en parler ? Parce que, pour la première fois, le texte de mon ébauche de compte-rendu écrit directement sur la plate-forme de Blogger a disparu et que j'avais du mal à retrouver intact le fil de mes pensées. Forcément, ces lignes vont être plus fades que celles que j'avais crachées le 31 octobre mais je pense que les photos à elles seules sauront vous convaincre que c'est une des très bonnes adresses du moment.
Rien qu'à les regarder les souvenirs me reviennent.
Une véritable cave à vins située au fond de cet espace magique assure une conservation à la température idéale.
Le meilleur endroit, de mon point de vue, est le premier étage parce qu'il offre côté jardin une vue sur le couvent des Cordeliers.
Mais avant de monter, permettez que l'on fasse une pause au bar. Les cocktails aux saveurs surprenantes sont élaborés derrière un bar magnifique. Benoist a voulu 9 cocktails signature très tentants. J'hésite entre le cocktail Café Bouillu avec liqueur Khalua, crème fraîche, sirop de noisette Monin, café et vodka, et le Bouillu Champagne.
En signant l'acquisition le 9 novembre 2013, avec Benoist Kersulec, son complice et ami, ils ont conservé au lieu son appartenance bretonne et surtout ils ont réalisé le rêve de Benoist dont les parents avaient lancé quelques années auparavant à La Baule un restaurant qui portait déjà ce nom de Café Bouillu, (et qui maintenant s'appelle le Rouge).
Benoist est ancien étudiant de l’école de commerce européenne Sup De Co. Fabrice a oeuvré à la Maison du Danemark, au Chiberta, à l’Hôtel Ambassador, et surtout pendant 15 ans à l’hôtel Costes où il a pratiqué son art en apprenant à rester discret en cuisine et surtout en aimant faire plaisir aux gens.
Nantais, et fier de l'être, il avoue pourtant adorer la cuisine thaï, pour ses parfums et ses saveurs.
Demandez-lui s'il cuisine du surgelé et il répondra illico qu'évidemment les gambas ne peuvent pas arriver autrement de Madagascar. Mais c'est la seule exception à la règle des produits frais.
Il a eu carte blanche pour inscrire ses idées gourmandes. Son associé lui a, quant à lui, imposé les carpaccios. C'était une condition sine qua non pour tracer la route ensemble. Fabrice donna son accord du bout des lèvres pour "un" carpaccio. Non, pas un, il y en aura vingt ! répliqua le futur associé.
Il faut dire que son père ayant été quelques années directeur du Bistro Romain des Champs Elysées, il a eu l'occasion de comprendre combien ce plat pouvait être apprécié de la clientèle à qui on le servait alors "à volonté".
Fabrice concède que pour être simple c'est simple, frais et savoureux, tout ce qu'il prône. Il y en a 19 exactement et les clients adorent. D'ailleurs ils ne se privent pas de faire respecter la promesse : un de choisi, un second offert.
Ils sont préparés Jesus (c'est le second) dans un espace spécialement dédié, au sein même de la superbe cuisine, située au rez-de-chaussée, et où la brigade s’active chaque jour sous les yeux des clients pour envoyer les assiettes.
On peut prendre un carpaccio en guise d'entrée ou de plat, c'est selon. On demandera alors des pommes allumettes. Un régal ! Mais surtout, il faut accepter que l'on vous poivre le carpaccio, rien que pour la beauté du geste. Jacquier est le fournisseur d'épices et c'est un ami de Fabrice qui lui rapporte la vanille et le curcuma de l'Ile de la Réunion.
Nous sommes dans un bistrot. Rien d'étonnant à ce qu'on trouve à la carte l'oeuf mayo qui est l'incontournable de tout "bouillon" qui se respecte. J'y vois une autre logique, sachant que les associés ont pour chiffre fétiche un 9. On en viendrait d'ailleurs à leur suggérer de participer au concours annuel du meilleur "oeuf mayo" même si l'absence de macédoine risque de les disqualifier.
Le Baulois et le Nantais se sont accordés sur une carte de produits plutôt qu’une carte de chef. On trouvera aussi dans les entrées une poêlée de supions provençale artichauts poivrades. Ils sont cuits au beurre, rien que du beurre et on saucera avec un morceau de pain pour ne rien laisser perdre. Surtout qu'il est à tomber. Il est fait dans le 9ème avec la farine du Moulin des Gaults.
Je trouve que ces temps-ci, que ce soit en boulange, en épices ou en viande, tous les chefs revendiquent se fournir chez le "meilleur" et donne un nom différent, preuve qu'ils sont une poignée à se disputer le podium.
Fabrice snacke cette viande pour faire fondre la graisse.Il la cuit ensuite longuement dans une (très lourde) cocotte en fonte avec juste de la fleur de sel, du poivre, de l'ail en chemise. Il y a bien un petit jus mais le produit est quasi brut pour ne pas le dénaturer. Avec des pommes grenaille. Elle est fondante, croustillante, avec un goût de noisette.
Il la sert parfaitement cuite, et pourtant rose marbré, bien que ce soit du porc ...
Arrive le temps du dessert. Je ne doute pas du choix que l'équipe de bretons a faite. L'excellence du camembert AOC à la crème d’Isigny label bleu ne peut pas être remise en cause.
Mais la tarte fine aux pommes est incomparable. J'espère que vous réalisez l'ampleur de la gourmandise des pommes fondantes sur cette pâte croustillante servie tiède, qu'il faut commander dès son arrivée. Elle est cuite à la demande. Et presque supérieure au souvenir que j'ai de celle de ma grand-mère, le compliment n'est pas mince.
Le cheesecake atteint lui aussi la perfection. C'est avec naturel qu'il nous confie qu'il vient du meilleur spécialiste, Benoît Castel (encore un breton, et lui aussi un ex de Costes) qui, après avoir travaillé avec Hélène Darroze et à la Grande Epicerie a ouvert sa propre boutique Josephine Bakery, rue Jacob.
La carte n'est pas immuable en dehors de l'oeuf mayo. Le lobster spring rolls restera sans doute longtemps, tout comme les gambas grillées sauce chien. Fabrice a des projets : un foie gras maison, réalisé avec des lobes du Gers et l'eau de vie de prunes de son papa, une poêlée de Saint-Jacques, pétales d'ail, une crème de légumes, maison cela va sans dire, du boudin (d'Eric Hospital) snacké, fleur de sel, poivre, servi sur une purée maison et de la salade, un Saint-Marcelin de Mme Richard, une crème brûlée maison, un trifle façon Tatin (avec des petits dés de pomme, du calvados, la crème remontée en sabayon, des speculoos) et sans doute une pannacotta myrtille ... de toutes façons allez-y sans attendre, c'est et ce sera tout bon.
Si vous préférez sortir le dimanche, optez pour le brunch. On vous proposera deux taramas, du fromage blanc, des céréales, des compotes, du Saint-Nectaire. Vous rentrerez en cuisine en toute convivialité pour suivre la cuisson de votre oeuf brouillé servi avec des petites saucisses et un tour de moulin de poivre, ou Benedict (celui qui n'a jamais goûté un oeuf Benedict ne sait pas ce qu'il perd). Musique en prime. Cette formule brunch fait elle aussi ses preuves à 25 €, 35 si vous souhaitez des huîtres.
La foule s'agglutine au carrefour de l'Odéon alors que 200 mètres plus haut ils peuvent déjeuner en semaine d'une entrée plus un plat pour 17 €. Ils ne sont pas si fréquents les restaurants qui font une cuisine qui allie à ce point la générosité et le plaisir.
Association basée en Ethiopie, Seeds of Africa, a pour objectif de créer un modèle autonome d'éducation et de développement dans les communautés villageoises afin de leur apporter les compétences qui leur permettent de subvenir à leurs besoins de manière auto-gérée.
Le principe de la soirée est que chaque convive vienne avec un présent non emballé pour les enfants (peluches, jouets, matériel scolaire ...). Une vente aux enchères sera organisée permettant de réunir une somme au profit de l’association.
Une participation de 40 € par personne est demandée pour l'organisation de ce dîner de Noël un peu particulier et solidaire.
Le Café Bouillu
Ouvert tous les jours, de 12h à 23h pour la dernière commande, à minuit du jeudi au samedi.
Menu déjeuner entrée+plat ou plat +dessert à 17 euros
9, rue de l’Ecole de Médecine 75006 Paris - Téléphone : 01 46 34 19 41 - Parking Ecole de Médecine