Vialatte pensait que la grammaire était, après le cheval, et à côté de l'art des jardins, l'un de sports les plus agréables. La grammaire, c’est comme le parapluie, disait-il, c’est comme les progrès de l’industrie, c’est ce qu’on appelle la civilisation. Il faut y croire malgré les apparences. Où serait le plaisir? Mais c’est comme l’horizon : elle recule à mesure qu’on avance. On y tend, on n’y touche jamais. La grammaire est une asymptote.
Il disait aussi : « La Grammaire est une belle personne, un peu sèche, un peu tatillonne, autoritaire et chichiteuse, un peu osseuse, un peu chameau, mais enfin, pour un jeune homme pauvre et qui n’a pas trop d’ambition, c’est un parti qui mérite un coup d’œil. »

Jusque là, tout va bien. On dit donc des avocats marron si on parle du fruit, sinon, pour les avocats véreux, pourris, corrompus… affairistes on dit des avocats marrons ce qui au féminin donne des avocates marronnes. Je ne nommerai personne. Voili-voilou !
Comment les différencier ? Pas facile, commençons par les couleurs simples à apprendre par cœur : Alezan, aubère, bai, baillet, basané, beige, bis, blafard, blanc, blême, bleu, blond, brun, châtain, cramoisi, cyan, écarlate, écru, fauve, glauque, gris, incarnat, jaune, livide, louvet, mauve, moreau, noir, opalin, pers, pinchard, pourpre, rose, rouan, rouge, roux, tourdille, vermeil, vert, violet, zain et zinzolin.

Quant à alezan, aubère, baillet, louvet, pinchard, rouan ou zain, prière de consulter votre dictionnaire du cheval préféré.
Les adjectifs de couleur pas simples et invariables sont canari, chamois, crevette, isabelle (?), pie, puce, sépia, serin, saumon, souris, taupe, acajou. Amadou, amaranthe ou amarante, bruyère, cannelle, capucine, châtaigne, coquelicot, cyclamen, ébène, fuschia ou fuchsia, garance, indigo, jonquille, lavande, lilas, noyer, pervenche, paille, pivoine, safran, tilleul, réséda, tabac, abricot, amande, aubergine, avocat (Hé oui, les marrons peuvent aussi être avocat), banane, cacao, cachou, carotte, cassis. Cerise, citron, clémentine, épinard, fraise, framboise, groseille, kaki, maïs, marron, melon, noisette, orange, olive, pastèque, pêche, pistache, prune, tomate, absinthe, bordeaux, café, cannelle, caramel, champagne, chocolat, cognac, crème, miel, moka, moutarde, muscade, porto, thé, acajou, acier, agate, albâtre, ambre, améthyste, anthracite, ardoise, argent, argile, bistre, bitume, brique, bronze, céladon, corail, cuivre, ébène, émeraude, étain, fer, grenat, ivoire, jade, mastic, nacre, ocre, or, perle, platine, rouille, saphir, soufre, rubis, topaze, turquoise, aurore, azur, havane, magenta, marine, marengo, pastel...
Attention : Les adjectifs formés à partir d’un nom de couleur eux s’accordent en genre et en nombre…
Argenté, basané, blanchâtre, bleuté, brunâtre, cuivré, doré, jaunâtre, grisâtre, mordoré, noiraud, olivâtre, orangé, rosé, rougeaud, rouquin, rubicond, verdâtre, verdoyant, violacé...
Attention : Les adjectifs de couleur composés de plusieurs mots (deux adjectifs, un adjectif + un nom, un adjectif + un complément, etc.) demeurent invariables.
On dit donc des juments grises, des juments pinchardes, des juments pervenche, des juments grisâtres, des juments gris souris ou caca d'oie ou bleu roi ou feuille-morte...
Attention au trait d’union…
Les adjectifs de couleur composés ne prennent généralement pas de trait d’union sauf :
- lorsque l’on met ensembledeux adjectifs de couleur.
Ex. : bleu-vert, gris-brun, jaune-vert.
- lorsque l’on emploie unnom composé
Ex. : arc-en-ciel, cuisse-de-nymphe, feuille-morte, sang-de-bœuf, vert-de-gris.
Attention : La juxtaposition des adjectifs de couleur les rend invariables.
Ex. : Tricolores, ces drapeauxvert, azur et orangéattirent le regard.
(Chacun des drapeaux affiche les trois couleurs.)
Mais on dit :
Ex. : Des chattesgrises,noires, marronetblanchesme dévisageaient d’un regard sauvage.
(Il y a des félins gris, des noirs et des blancs et des marron.)
Merci à ameliorersonfrancais.com pour ces précisions utiles.