Le château de Versailles fut la résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Les architectes Louis Le vau, Jules Hardouin-Mansart, Robert de Cotte, Jacques V Gabriel, Ange-Jacques Gabriel se sont succédés au fil des années sur les différents chantiers.
Histoire
En 1561, le domaine de Versailles et sa demeure seigneuriale sont vendus à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX. Albert de Gondi, comte de Retz, favori italien de la reine Catherine de Médicis, en devient propriétaire. La terre et le petit château sont vendus au roi Louis XIII le 8 avril 1632 ; il y est allé enfant pour chasser. Et c'est d'ailleurs un pavillon de chasse, en briques et en pierres, que Louis fait construire en 1623, au sommet d’une butte cernée par des marais. Dans sa petite demeure, Louis XIII reçoit de temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche. Elles ne font qu’y passer sans jamais y coucher, le château de Louis XIII ne comporte pas d'appartement pour les femmes...
Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rend secrètement à Versailles dans le but de regagner la confiance du roi en dépit des pressions exercées sur ce dernier par la reine-mère et le parti dévot. Cet événement sera connu, plus tard, sous le nom de Journée des Dupes et constitue pour le château le premier acte politique d'importance avant qu'il ne devienne une résidence d'État. Richelieu resta Premier ministre et la reine-mère fut exilée...
En mai 1631 débutent des travaux d’agrandissement : à chaque angle sont ajoutés des petit pavillons en décroché, les ailes sont remaniées. Le nouveau château reçoit sa première décoration florale ; les jardins sont agencés « à la française », décorés d’arabesques et d’entrelacs. Une terrasse servant de promenade, avec une balustrade, est aménagée en 1639 devant la façade principale, au-dessus du parterre qui est accessible par un escalier. Ce château correspond actuellement à la partie en U qui entoure la cour de marbre.
En 1643, Louis meurt laissant le royaume à son fils Louis XIV, âgé de quatre ans et trop jeune pour gouverner. Sous la régence d’Anne d'Autriche, Versailles cesse alors d'être une résidence royale pendant presque dix-huit ans. Le petit pavillon de chasse est administré, sans grande conviction, à partir de 1645 par le président au parlement de Paris, René de Longueil, et par Nicolas du Pont de Compiègne qui devient intendant. La terre de Versailles survit chichement avec les rentes tirées du produit de ses fermes.
Le château vers 1630
Le jeune Louis se rend à Versailles plusieurs fois, enfant, pour y chasser, accompagné de son frère et d'une partie de la cour mais il préfère néanmoins Vincennes. Il faut attendre 1660 pour que Louis, devenu roi, amorce la reprise en main du domaine pour lequel il commence à éprouver un véritable intérêt. Il envisage d’agrandir le jardin et de créer un nouveau parc, très grand. On commence par le verger
Dans les premiers mois de 1661, le roi charge le peintre Charles Errard de remettre en état les appartements du château, pour en faire une résidence d'agrément (le palais royal demeure Le Louvre). Mais avec la naissance prochaine du dauphin et le mariage à venir de Monsieur, frère du roi, la famille royale va s'agrandir. Il faut donc procéder à un réaménagement de la distribution des pièces. Le rez-de-chaussée et l'étage sont divisés en appartements royaux ou princiers, desservis par deux nouveaux escaliers dans les ailes latérales. L'escalier de Louis XIII au centre du corps de logis est supprimé. Il n'empêche que le choix du roi n'est pas compris par tout le monde ; le lieu paraît mal choisi, tout en sables mouvants et marécages...
Au cours des fêtes de 1664 et 1668, les courtisans mesurent l’incommodité du petit château, car beaucoup ne trouvent pas de toit pour dormir. Le roi, désireux d’agrandir celui-ci, confie cette tâche à Le Vau. Celui-ci triple la superficie du château, qui est décoré avec beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil, omniprésent. En 1665, les premières statues sont installées dans le jardin et la grotte de Téthys construite, ainsi que la première orangerie, et la ménagerie. Deux ans plus tard, commence le creusement du Grand Canal.
1668
À cette époque, le château commence à prendre des aspects qu’on voit aujourd’hui. La modification la plus importante de cette période est "l’enveloppe" du château de Louis XIII. Connue également comme le "château neuf" afin de se distinguer du vieux, elle environne celui-ci au nord, à l’ouest et au sud.
Dès lors que Louis XIV décide d'installer la Cour et le pouvoir central à Versailles, en 1682, le château rassemble des milliers de personnes : la famille royale et son personnel, les courtisans et leurs propres domestiques, les ministres et leurs multiples commis, mais aussi des ouvriers et des marchands. Ces « gens du château », comme on les nommait, permettaient la bonne marche quotidienne de la « mécanique » versaillaise et de l'État.
La dernière campagne de construction a lieu de 1699 à 1710. Avec le parachèvement de la chapelle, virtuellement toutes les constructions du Roi Soleil touchent à leur fin. Elle se poursuivront ensuite pendant le règne de Louis XV.
En 1715, après la mort de Louis XIV, le nouveau roi (son arrière-petit-fils) n’étant qu'un enfant, suit son tuteur Philippe d’Orléans (dit le Régent, cousin de Louis XV) dans sa résidence parisienne du Palais-Royal et la cour s'installe à Vincennes et aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles propose de raser le château...
En 1722, âgé de douze ans, Louis XV est fiancé à Marie Anne Victoire d'Espagne et la cour se réinstalle à Versailles. Plusieurs rumeurs circulent pour en expliquer les raisons. Le jeune homme en tous cas adhère pleinement et a toujours montré son attachement au château de Versailles. Ce retour symboliserait la prise de possession de l'héritage de son aïeul.
L'absence de la Cour durant six années a engendré une dégradation importante des lieux. Trois projets de Louis XV sont menés à leur terme : l'achèvement du Grand Appartement avec l'aménagement du salon d'Hercule, le bassin de Neptune et un opéra royal. Le roi est particulièrement moderne et novateur. Bien que peu attiré par la musique et la peinture, il voue le plus vif intérêt pour l'architecture et procède à de nombreux aménagements, rénovations, restaurations.
Sous Louis XVI, la vie de cour à Versailles se perpétue, mais des restrictions d'ordre financier sont appliquées à la Maison du roi. De plus, l'entretien du château se révèle coûteux. L’absence de commodités (salle de bains, chauffage) dans les appartements rend de plus en plus sensible la nécessité d’une rénovation profonde des bâtiments, mais le manque d’argent fait remettre le projet. Marie-Antoinette impose d'importantes dépenses pour l'aménagement du Petit Trianon, ce qui contribue à la rendre impopulaire.
Versailles voit l’apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c’est à Versailles que se tiennent les États Généraux de 1789.
Le 5 octobre 1789, malgré la pluie, le peuple de Paris, conduit par des femmes, marche sur Versailles où il se heurte aux grilles du château. Une fusillade éclate. Le peuple envahit le château, et ramène la famille royale à Paris. Abandonné après le départ de la famille royale, le château ne retrouvera jamais ses fastes... Le château est néanmoins préservé dans le but de le mettre à la disposition des citoyens pour en faire, comme il est prévu pour tous les châteaux royaux, un lycée, un gymnase, un musée du Génie.
Le mobilier du château est transporté dans des gardes meubles. Les tableaux, les glaces et tous les emblèmes trop explicites de la royauté sont décrochés des murs et des plafonds. Les œuvres d'art sont envoyées au Louvre, devenu le Musée Central des Arts en 1792.
La Convention, le 10 juin 1793, vend à l'encan tout le mobilier du château. Les plus belles pièces partent pour l'Angleterre, achetées par des mandataires du roi Georges III, et meublent ou décorent le Palais de Buckingham ou le Château de Windsor. La Convention pense par ailleurs, un temps, à raser le château. Les sans-culottes arrachent les fleurs des jardins pour planter des pommes de terre et des oignons, le Petit Trianon devient une gargote et des clubs révolutionnaires s'installent dans l'opéra et la chapelle royale.
Sous l'Empire, Duroc, grand maréchal du palais, prend possession du château au nom de la couronne impériale. Les 13 et 22 mars 1805, l'Empereur visite le château et décide de repousser son installation dans le palais au profit du Grand Trianon.
L'empereur commence à son tour des aménagements, restaurations, remises en état, consolidations. Les dépenses liées aux guerres empêchent la finition des travaux. En 1810, après son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise, puis la naissance de son fils, Napoléon souhaite de nouveau s'installer dans un Versailles. Mais la fin précipitée du Premier Empire empêche la réalisation des travaux et Versailles restera inutilisé jusqu’au retour de la monarchie.
Après la Restauration, Louis XVIII entreprend des travaux en vue de faire du château sa résidence d'été : néanmoins conscient du risque couru à se réinstaller à Versailles pour son image, il recule, mais permet aux bâtiments une restauration bienvenue à la suite des déconvenues des deux dernières décennies, travaux que poursuit Charles X.
Louis-Philippe Ier confie à son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet, la tâche de transformer le château en musée de l'histoire de France célébrant. Très attaché à ce projet destiné à marquer l'entreprise de réconciliation nationale (entre monarchie et république) le roi surveille de très près l'exécution des travaux, payés sur sa cassette personnelle. Il fait également restaurer le Grand Trianon pour son usage personnel.
Le musée de l'histoire de France, dédié « à toutes les Gloires de la France », est inauguré officiellement par Louis-Philippe le 10 juin 1837.
Sous le Second Empire, Napoléon III s'attache à conserver le Château et ses dehors dans les meilleures conditions possibles. En 1855, il dîne avec la reine Victoria dans la galerie des Glaces. L'impératrice Eugénie, qui voue un culte à Marie Antoinette, est à l'origine d'un regain d'intérêt pour le château de Versailles. C'est sous son influence que des meubles prestigieux furent réintégrés dans le château.
Le château devient le quartier général de l’armée prussienne lors du siège de Paris, pendant la Guerre de 1870 (la Galerie des Glaces sert d'hôpital, 400 lits sont installés dans le château et 1000 pièces d'artillerie sur la place d'Armes. Le roi de Prusse et sa Cour investissent Versailles le 5 octobre ; ils fêtent Noël et le réveillon dans les appartements royaux. L’Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871 avec l'union décidée entre la Confédération de l'Allemagne du Nord et les états du Sud sous l'égide du chancelier Otto von Bismarck. Le roi ne loge alors pas au château, mais à la préfecture. Les troupes ne partent que le 6 mars, alors qu'Adolphe Thiers signe l'armistice.
Le château entre à nouveau en phase de délabrement.
En 1871, la Commune de Paris amène le gouvernement français et son administration à s'établir à Versailles. On installe l'Assemblée, dans l'ancien Opéra royal, puis on regroupe les 23.000 prisonniers de la Commune dans l'Orangerie. Quelques-uns sont exécutés dans le parc. En 1875, le Parlement devient bicaméral, les deux chambres regagnent Paris en 1879.
Pierre de Nolhac arrive au château en 1887, en tant qu'attaché de conservation, puis est nommé conservateur du musée. Le château et les jardins a été déserté pendant vingt ans, si bien qu'on en a même oublié le nom des bassins. Dès son arrivée, il envisage de mettre en place de véritables galeries historiques, par opposition à Louis-Philippe qui avait une optique de glorification de l'histoire de France. Parallèlement, il entreprend de rendre au château son aspect antérieur à la Révolution. Pour atteindre ces deux buts, Nolhac supprime des salles, décroche des œuvres, remet au jour certains décors historiques, etc. La Révolution opérée par Nolhac donne une notoriété nouvelle au château. Des membres de la haute société et de la noblesse se pressent pour découvrir les nouveaux aménagements. Nolhac s'emploie également à faire venir des personnalités étrangères. Il organise également des événements qui visent à faire connaître le château à des donateurs potentiels. Le propriétaire du journal New York Herald, Gordon Bennett, donne 25.000 francs permettant de restructurer les salles du XVIIIe siècle. Le développement des dons privés amène à la création de la Société des Amis de Versailles, en juin 1907. Mais les fonds manquent pour tous les travaux à faire...
Hameau de la Reine
À l'approche de la Première Guerre mondiale, Nolhac met en place différents dispositifs visant à protéger le château, mais aucune destruction n'a été à déplorer au cours du conflit.
En souvenir de l'humiliation subie par la France en 1871, le gouvernement français décide de faire signer dans la galerie des Glaces le traité de Versailles en juin 1919. Le 3 juillet 1919, Nolhac quitte ses fonctions, après trente-deux ans consacrés à Versailles.
Le château fait face à d'importantes difficultés financières et est en piteux état. À la suite de sa visite en France, John Davison Rockefeller décide de financer sa réhabilitation (notamment le gros œuvre et les pièces d'eau, dans le parc). Il effectue un premier versement en 1924, un second en 1927. La générosité de ce ressortissant américain incite le gouvernement français à allouer un budget de restauration annuel au château.
À l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l'inspecteur général des Beaux-Arts Pierre Ladoué prend des dispositions pour protéger les œuvres. Le drapeau nazi flotte sur le château, vide. À la fin de la guerre, les œuvres sont raccrochées et des travaux de restauration commencent.
Déjà, en 1951, le conservateur en chef, Charles Mauricheau-Beaupré alerte le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, André Cornu, sur l'état de délabrement de Versailles : il pleut dans la galerie des Glaces, et les peintures sont menacées. En février 1952, il sollicite, par voie radiophonique, l'aide des Français. Aussitôt, plusieurs mécènes se font connaître : le gouverneur de la Banque de France, Georges Villiers (président du Conseil National du Patronat Français) ainsi que de nombreux artistes (les écrivains Roger Nimier et Jean Cocteau, les peintres Henri Matisse et Maurice Utrillo), et même la population.
Versailles, outre sa fonction de musée, sert aujourd'hui à accueillir des chefs d’État étrangers, et, en 1959, le général de Gaulle réaménage le Grand Trianon, pour les loger. Le pavillon de la Lanterne est, lui, réservé au Premier ministre, jusqu'à 2007, où Nicolas Sarkozy en fait une résidence présidentielle secondaire.
Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat dans la nuit du 25 au 26 juin 1978. La bombe posée par deux nationalistes bretons endommage une dizaine de salles.
Le 28 avril 1995, le gouvernement a procédé à la création de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles regroupant dans une structure unique le musée et le domaine. Ce nouveau statut confère à l'établissement une autonomie de gestion financière et la personnalité juridique.
L'ensemble du domaine est inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO.
Six structures subsidiaires sont situées aux alentours du château de Versailles comptent dans l’histoire et dans l’évolution du château : la Ménagerie, le Trianon de porcelaine, le Grand Trianon – dit également Trianon de Marbre, le Petit Trianon, le Hameau de la Reine et le Pavillon de la Lanterne.
D'après Wikipédia