Séance cinéma un peu particulière ce jeudi.
La liberté d’expression totale dont bénéficient les américains a de quoi surprendre, voire faire des envieux, de ce coté ci de l’Atlantique. Une des plus féroces satyres politiques, associés à une des plus radicales démythisation de la politique actuelle, nous vient du monde honni du porno. Hustler, la compagnie de Larry Flint, a eu la bonne idée de chercher le sosie de Sarah Palin parmi les actrices du circuit du X américain : pour 30 000 dollars, c’est Lisa Ann, une des grandes spécialistes des rôles « Milf – Mother i’d like to fuck pour les non initiés à cette culture…» qui a décroché le jackpot. Il faut dire que la Palin, doté certes d’un cerveau atrophié et aux idées rances et rétrogrades, fait fantasmer toute une partie du pays avec ses tailleurs stricts, des lunettes de prof sadique et son air faussement innocent à ne pas y toucher, encore que… Dans sa dernière provocation, Flint invite la donzelle chez un pseudo David Letterman, en compagnie d’autres pontes de la politique dont surtout… Barack Obama himself, qui ne va pas rester insensible aux charmes de sa rivale.
Le plus surprenant là dedans, ce sont les ahurissantes dix premières minutes durant lesquelles le faux Letterman énumère, dans le plus pur style du vrai, les 15 raisons pour ne plus élire Sarah Palin à son poste de gouverneur de l’Alaska , avec une causticité et une lucidité mordantes. Impayable aussi le regard que porte d’emblée le faux Obama, quand le postérieur et les nibards de la républicaine commencent à l’émoustiller. Imaginez juste l’espace d’une seconde ce type de film de par chez nous, avec un Sarkozy qui s’offre l’anus de Ségolène Royal, en double avec Pujadas en plein journal de 20 heures ? C’est un peu l’effet que ce type de vidéo doit faire sur les américains, sans pour autant que tout ceci déborde dans les tribunaux, dans d’immondes et fastidieux procès. La bas la représentation d’une certaine réalité, grimée et caricaturée, reste bien dissociée de la réalité même, et donc acceptée. Ce film fait d’ailleurs suite à deux premières réalisations tout aussi impertinentes, surtout la seconde, « Obama’s nailin Palin (Obama se tape Palin)», où la rencontre entre les deux principaux antagonistes des dernières élections américaines se trouvaient des affinités en dessous de la ceinture. Quand le cinéma porno fait bien plus rire que certains comiques engagés, il y a de quoi se poser de bonnes, et vraies questions…