La vie de Jeanne d’Arc (Anatole France)

Publié le 03 décembre 2014 par Dubruel

L’enfance 3/4

Saint Michel lui dit un jour : « Sainte Catherine et sainte Marguerite viendront à toi. Elles sont ordonnées pour te conduire et te conseiller en ce que tu auras à faire et tu les croiras. Ces choses s’accomplissent par le commandement de Notre-Seigneur. »

Cette idée d’une mission (sainte et guerrière) s’était-elle formée spontanément dans son esprit ou lui fut-elle suggérée par quelque personne dont elle subissait l’influence ? un indice nous met sur la voie : Jeanne avait eu connaissance d’une prophétie qui disait que la France serait désolée par une femme et puis rétablie par une pucelle. Elle en parla plus tard, convaincue qu’elle était la pucelle annoncée. D’autant plus qu’elle connut une version arrangée (pour elle) de cette prophétie : la pucelle réparatrice sortirait des Marches de Lorraine.

Cette addition ne pouvait venir que d’un homme éclairé, souffrant de voir toutes les misères autour de lui et tous les malheurs du pays de France. Alors, pourquoi pas le curé de Domremy, messire Guillaume Frontey ? Jeanne se trouvait en relation avec nombre d’ecclésiastiques très aptes à reconnaître sa piété singulière et le don qu’elle avait reçu de voir des choses invisibles au commun des chrétiens. L’un d’eux, dont le nom ne sera jamais connu, prépara au roi et au royaume de France un angélique défenseur.