L’école ne garantit pas l’égalité des chances pour 7 Français sur 10
Une enquête, que nous révélons, montre que les Français, en particulier les classes moyennes, ne croient plus que l’école favorise la promotion sociale de leurs enfants.
Longtemps, la force de la République, c’est qu’elle promettait à tous ses enfants de s’élever grâce à l’école. Cela, c’était avant la crise. Crise d’un système scolaire qui laisse de côté les élèves les plus en difficulté et crise économique qui prive de débouchés de plus en plus de jeunes, surtout chez les moins diplômés.
Résultat, « une crise de confiance des classes moyennes, les plus sensibles à l’effet ascenseur social, envers l’école » constate Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Son institut vient de réaliser avec l’Ifop une vaste enquête* auprès de ces classes moyennes, un enjeu politique majeur pour la gauche et la droite. Principaux enseignements : la peur du déclassement pour leurs enfants, et du coup un stress qui les conduit à chercher de l’aide en dehors de la classe.
« Le principal moteur des parents, c’est un soutien individualisé des enfants qui les rassure, relève Frédéric Dabi, de l’Ifop. Le recours au soutien scolaire n’est plus vu comme une solution exceptionnelle. » Le sondage montre que 67 % des Français ayant des enfants scolarisés sont demandeurs d’un soutien scolaire à l’école. 43 % pensent même que c’est la meilleure solution pour aider leur progéniture. En clair, ce supplément de maths, de physique ou de français n’est plus du tout réservé aux cancres, mais il devient la norme. Une façon de s’assurer — ou d’espérer — que son ado accédera à la meilleure filière, au meilleur bac puis au meilleur diplôme. Réflexe inévitable, regrette Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, « dans une école très compétitive qui fonctionne sur le mode de l’échec plutôt que celui de l’encouragement ».
Encourager le recours au soutien scolaire privé
Face à ce constat, Dominique Reynié avance une proposition : « La création d’une assurance complémentaire éducation, comme il existe une complémentaire santé ou retraite. Concrètement, les familles payant l’impôt sur le revenu pourraient déduire l’intégralité des heures de soutien scolaire(NDLR : aujourd’hui, une partie est déductible). Et celles qui ne le paient pas mais seraient tout autant demandeuses recevraient un bon éducation donnant droit à un volume d’heures de soutien. » Une telle mesure pourrait être financée, selon Fondapol, par les collectivités locales ou par les entreprises employant les parents.
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