Je me suis réveillé comme d'habitude ces temps ci, sous les coups de six heures trente. Mais sous les coups de tonnerre aussi: l'orage gronde ce matin. Pas étonnant: un thermomètre croisé hier indiquait tout de même 25 degrés. C'est chaud pour décembre, même ici.
Si ce n'était la nuit qui tombe si tôt, je ne me sentirai absolument pas en hiver. Les quelques décorations de Noël que je croise me surprennent à me rappeler la saison. Presque autant que l'an passé où j'étais en Thaïlande à cette époque.
Je quitte donc mon gîte pour me rendre au café (décor hollywoodien mais cappucino tout à fait italien ) du bo ut de la rue.
Là, tout en dégustant le dit cappucino, je discute avec un monsieur distingué et cultivé, bien habillé aussi. Il s'intéresse à mon périple, me dit que le sentier décrit à la sortie du village par mon guide est aujourd’hui totalement impraticable, que les propriétaires du terrain l'ont en plus fermé. Avec la pluie qui tombe encore, ça ne me dérange pas de passer par la petite route qui rejoint le parcours après cinq kilomètres.
Je me mets en route, après ce petit déjeuner bien sympathique. Je garderai un bon souvenir de Noceletto!
C'est jour d'orage, mais pas jour de rage. Je marche d'un pas un peu meilleur qu'hier, j'ai moins mal aux pieds. Et puis la petite route très tranquille qui me mène vers Capua me va bien. Mon pas se fait régulier, pas très rapide mais ça va, au diapason de la calme campagne que je traverse.
Ce sont presque les moments que je préfère. J'ai l'impression d'être dans un rythme qui joue en harmonie avec le paysage, de rentrer en résonance avec lui. C'est presque pour ça que je cours et que je marche depuis si longtemps. pour ce bonheur de l'harmonie, encore plus que pour la satisfaction du défi vaincu ou la petite gloire de la course gagnée, même si ce sont aussi de grands plaisirs.
Je repense, musique dans les oreilles, à toutes ces courses. Mes années athlétisme, mes courses sur les routes de campagne, puis le trail, sur les chemins du monde. Du chemin parcouru tout de même! Des amitiés aussi, même si elles se dissolvent souvent dans la distance, ou à cause des ego sur dimensionnés de certains coureurs dans l'élite d'un sport naissant.
Mais ce moment est agréable. J'entre ainsi jusqu'aux portes de Capua, où je retrouve un environnement beaucoup plus urbain.
Le reste de ma journée se déroule malheureusement le plus souvent le long de la Via Appia moderne et infernale, sauf quand elle est pourvue de trottoirs.
Ils sont d'ailleurs bien rares dans la région, même dans les centres villes moyens. Les piétons doivent se faufiler sur les pavés . Le règne du tout voiture semble encore régner.
Il faut dire que l'aménagement urbain n'est pas le fort du pays. Tout semble aller à volo. De très belles maisons sont très délabrée, les trottoirs sont défoncés. Curieux, peut être la marque d'une gestion mafieuse. Et dommage car l'architecture est belle et le pays ne semble par ailleurs pas si pauvre. Les prix n'ont rien de portugais.
J'arrive tout de même fatigué, décidément, à Caserta où après avoir admirer la façade du château je décide de m'arrêter, l'hébergement à Maddaloni ne répondant pas.