Mais je me garderais bien d’opposer l’espoir et le désespoir.
Le désespéré est une espèce à part.
Ce n’est pas quelqu’un qui a cessé d’espérer mais quelqu’un à qui on n’a jamais permis d’espérer.
C’est l’homme de l’espérance interdite devant lequel on a élevé un mur pour l’empêcher de voir l’horizon.
L’homme enfermé dans une prison à ciel ouvert, qui attend la nuit pour se sentir enfin chez lui. Noir c’est noir, c’est la couleur du désespoir, des volets clos et d’une porte qui n’ouvre sur Rien !
Le désespoir du jeune Palestinien qui apprend que la France réfléchit pour savoir s’il a le droit d’être chez lui ou pas ? S’il a le droit d’avoir des droits ? S’il a le droit de lever le petit doigt pour dire : Basta !
Assemblée qui ne songe qu’à son blé. Blé-bla-bla !
Le désespoir du noir américain qui enterre son enfant abattu par un blanc parce que sa couleur n’était pas assortie au goût des gardiens de la paix qui continueront à sévir en toute impunité.
I am Malcolm X… I am Malcolm X
On croyait depuis la fin de l’Apartheid, ce combat révolu. Non, il n’est pas révolu… il est plus révolutionnaire que jamais.
L’impérialisme (racial ou colonial) a de quoi désespérer l’homme des hommes… et les hommes de l’homme.
Maladie mortelle, on en meurt tous les jours parce que les pays des droits de l’homme vous interdisent de dire « bonjour »
Ya salam ! Non, c’est la guerre… on ne soigne plus personne, on laisse mourir de désespoir… tous les délaissés de l’histoire.
Désespoir du jeune français converti au terrorisme, qui prend du jour au lendemain la décision de buter son prochain parce qu’on l’a privé de but. Il cherche la mort, parce qu’il l’a déjà trouvée… dans son acte de naissance.
Désespoir de mourir sans savoir de quoi on meurt…
Désespoir de vivre sans savoir pourquoi on vit.