On est un 8 juillet, le bateau est prêt à quitter le port. Le voyage intérieur est lancé et nous, on est pris entre cette descente aux enfers du marin et cette question incessante ; suivra-t-il la sirène, l’ensorceleuse maléfique ? Voilà comment pourrait être résumé le premier album de Marina Quaisse ; une histoire un peu sombre avec quelque chose de lumineux, une clarté obscure, en quelque sorte… quelque chose de fort, en tout cas. Une histoire contée de façon magnifique et qui semble non seulement résonner en nous mais, aussi et plus curieusement, nous transporter quelque part, au fond des océans, là, où l’obscurité des profondeurs nous empêchent encore d’apercevoir les merveilles colorées du monde marin. On est dedans, en tout cas, envoûté par ce premier album.
J’avais découverte cette violoncelliste de génie sur le lancement de son premier titre 8th of July, écouté au hasard de mes recherches de son sur Youtube. Et je me souviens avec quelle intensité ce son m’avait apparu dans le casque audio ; j’aime le trip-hop, j’aime moins quand il n’y a pas de voix, de parole mais là, l’instrument prend ce rôle-là et il le prend divinement bien, je dois le dire. Ici, la musique est intérieure, elle se savoure au casque, dans une intimité toute personnelle. Un besoin, surtout, de calmer le chaos du dehors et de s’installer confortablement pour écouter l’histoire. On est d’abord, intrigué, suspicieux, aussi, il faut l’avouer, l’image paraît sombre et perturbante mais plus on laisse couler le son, plus il nous enveloppe et plus il fini par nous bercer. Comme un couloir tortueux, on s’y glisse avec précaution, on cherche à définir le décor pour mieux l’appréhender, on avance, oui, mais sans se laisser faire, en étant encore maître absolu de son corps, de ses jambes et de cette avancée lente et tranquille. Sauf, qu’à un moment donné, la sirène devient un peu trop attirante, un peu trop proche, alors, on le sait, c’est bien elle, Marina Quaisse qui nous embarque et nous fait avancer où elle veut que l’on soit. On perd le contrôle sans que ça nous effraie plus que ça, la qualité sonore est trop belle pour que la suite ne le soit pas. J’ai écouté la totalité de l’album sur des journées entières et à chaque fois, je suis embarquée. A chaque fois, la sirène m’attire au fond des mers. Il est beau ce premier album. Il est génialement beau, même ! Et ça me fait dire que la violoncelliste qui avait collaboré avec Wax Tailor, à l’époque, a un petit quelque chose en plus et une jolie histoire à nous raconter. Et puis, on y découvre une autre perle de l’excellent label Phonosaurus Records, puisque Mattic collabore à deux titres sur cet album. Quand on sait que Marina Quaisse apparaissait, aussi, sur son album à lui, on ne peut qu’apprécier le son quand il est si magiquement bien dessiné par deux excellents artistes.
Je propose donc à l’écoute le sublime titre 8th of July pour cette ambiance, ce son magique et cette qualité musicale qui me fait dire que l’album The legend of sirena résonnera encore longtemps dans mon casque audio. Pour toujours ? Peut-être bien…
8th July tiré du premier album de Marina Quaisse, sorti le 29 septembre 2014, est à l’écoute…
Informations complémentaires
- Titre: 8th of July
- Durée: 3min 40s
- Artiste(s): Marina Quaisse
- Album: The Legend of Sirena
- Label: Phonosaurus Records
- Date de sortie: Septembre 2014