Il me faut délaisser un temps la PHYSIQUE pour vous tenir au courant des problèmes du nucléaire ….Bien entendu MONSIEUR LE FRANCAISMOYEN et surtout MONSIEUR GREENPEACE ne pensent actuellement qu’aux charivaris des média sur le survol des centrales par des drones ….Indépendamment de cela, il faudrait se pencher surtout , au seuil de l’hiver qui va commencer sur l’état de notre parc nucléaire , des gens qui le gèrent et des gens qui le surveillent ..Et si je vous raconte tout cela c’est par réaction à la coupure d’électricité que nous avons subi à la salle municipale de sports tout à l’heure….On pense tout de suite au pire et aux problèmes que les pluies et les inondations sont en train de faire subir à notre pays ……
C’est le rôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de la France de contrôler la bonne marche de notre parc et c’est pourquoi je vais vous entretenir de plusieurs points importants
1°/ l’ASN jugé par ses pairs de l’AIEA !
L’ASN a accueilli du 17 au 28 novembre 2014 une mission AIEA de revue par les experts de l’AIEA. Cette mission de type "Integrated Regulatory Review Service" (IRRS) a porté sur l’ensemble des activités contrôlées par l’ASN. Elle a examiné les forces et les faiblesses du système français de contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection aux regards de normes de l’AIEA.
Un point particulièrement intéressant était que cette mission a été dirigée par M. Mark Satorius, directeur général de l’Autorité de sûreté américaine, ( NRC) et par Mme Ann McGarry, directrice de la radioprotection de l’Agence irlandaise de protection de l’environnement. Elle a été réalisée par une équipe de vingt-neuf experts des Autorités de sûreté nucléaire et de radioprotection d'Allemagne, d’Australie, de Belgique, du Canada, de Corée, de Cuba, d'Espagne, des États-Unis, de Finlande, d’Inde, d’Irlande, du Japon, de Hongrie, du Maroc, de Norvège, du Pakistan, de la République Tchèque, du Royaume-Uni, de Suisse et de l'AIEA.
Vous me demanderez surement en quoi l’AIEA qui ne s’occupe pas de conception de centrales et de gestion directe de problèmes de sûreté sur site mais plutôt de conseil , doctrine , inspection et contrôle en matière de sécurité peut-elle prétendre à une expérience et à un « vécu » en matière de Sureté ??? La réponse se trouve dans la composition de ce groupe venant des ASN des autres pays …..
Ce qui résulte de cette visite est ceci ( vous l’auriez en détails sur la version PDF du communiqué de presse de l’AIEA ) : « « Notre évaluation a démontré qu’un engagement fort existait en France pour la sûreté ….. L’équipe a relevé que l’ASN avait une structure organisationnelle robuste et efficace et qu’elle accordait une grande importance à l’impartialité des Commissaires, des groupes d’experts et de l’ensemble de son personnel ».( SATORIUS )
Voici les points forts notés :
« • L'implication des parties prenantes dans les processus réglementaires et dans la transparence des prises de décision, ainsi que la mise en place d'une communication large pour promouvoir la participation dans les activités et les décisions de contrôle,
• L'indépendance des Commissaires et du personnel de l'ASN dans l'accomplissement de leurs missions réglementaires ;
• La coordination entre les organismes de contrôle impliqués dans la planification d’urgence et l’interaction efficace avec les exploitants dans ce domaine.
Voici les points faibles :
• Le cadre réglementaire pour le contrôle des expositions dans le domaine médical devrait être évalué pour s’assurer qu’il n’y a pas de lacune et que la coordination entre les organismes impliqués est appropriée,
• Le système utilisé par l'ASN pour évaluer et modifier son cadre réglementaire devrait être renforcé,
• Tous les processus dont l'ASN a besoin pour remplir son rôle devraient être précisés dans son système de gestion intégré et pleinement mis en œuvre et,
• De nouveaux moyens doivent être étudiés afin de garantir à l'ASN les ressources humaines et financières dont elle a besoin pour mener un contrôle efficace de la sûreté nucléaire et de la radioprotection à l’avenir.
Le rapport final de la mission sera remis au Gouvernement français dans un délai de troismois. Les autorités françaises ont déclaré que ce rapport sera rendu public.
A suivre