Premières cérémonies de récompenses : les Grands Prix de la Sacem 2014 ont fait briller de mille feux la salle mythique de l’Olympia le 24 novembre dernier. Et comme les grosses soirées-palmarès, n’arrivent pas tous les jours, on vous raconte tout!
Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique, nom un peu pompeux pour parler des plus grands acteurs de la musique : les gens, les labels, les créateurs, les artistes quoi! Et pour couronner les plus grands de l’année, les Grands Prix de la Sacem ne font pas les choses à moitié. A l’Olympia, c’était à un André Manoukian particulièrement en forme, et à une Aïda Touihri tout en douceur, de présenter avec brio (et combler parfois les erreurs techniques) cette grande messe. Une grande messe où on a vu sourire Ayo, Rokia Traoré ensorceler le public, mais aussi ces artisans plus discrets qui derrière le rideau font autant que les grands interprètes. Dans cette ambiance bon enfant, plutôt que de vous narrer de façon linéaire la cérémonie, on donne aussi nos prix!
- Prix du « souviens toi et verse ta petite larme »
Vu que la Sacem répertorie tous les auteurs et créateurs – sacré travail d’archiviste – la cérémonie a fait revenir sur le devant de la scène des tas de mythes dont on connaît souvent les airs mais rarement le faciès. Jean-Pierre Bucolo, grand prix de la chanson française, faisait renaître à la guitare sa chanson la Pêche à la ligne avec Bénabar. Et dans les remettants aussi, ça sentait les flashback musicaux. Ça commence avec Richard Seff (le gars qui compte beaucoup pour Macumba ou les démons de minuit) et continue avec Bruno Coulais (les Choristes, si tu te souviens). Ce vent de nostalgie aurait pu s’arrêter là mais Pascal Obispo est arrivé pour chanter Ce qu’on voit, Allée Rimbaud, espèce d’hommage à Etienne Roda Gil. Comment ne pas craquer?
- Prix du « je ris mais j’suis aigri »
Mais comme avec le « frère « Obispo, la poésie ne dure qu’un temps, c’était sans compter sur le discours du gagnant. Le Grand Lauréat de la chanson française était apparemment ému mais le sourire sincère était un brin…jaune , non? Pascal Obispo savourait ce moment de remise de prix « très beau prix dans ma série de récompenses.!.. »… Qui a ri? Le public. La première récompense de la carrière du chanteur n’est pas passée inaperçue suivie d’un prix INA en rab. Oui c’est aussi ça la Sacem, ça essaie de rattraper les années perdues.
- Prix de la « grosse marade »
Et pour le rire, on a bien ri. La faute au Grand Prix de l’humour. Mais qui? Mais à Elie Semoun pardi! Le comédien n’est pas venu seul prendre sa récompense. C’est avec Mapi sans tabous et surtout avec son pote Nicolas Bedos et un discours piquant en mode « la semaine de… », que l’humoriste a dit avant tout : Merki!
- Prix du « mais qu’est-ce que c’est que ça? »
La Musique classique, la world et la bande originale étaient aussi distinguées. Et en parlant de musique classique, après Bernard Cavanna, grand prix de la musique symphonique et son Schubert « de gauche », c’est à Oscar Bianchi de présenter sa façon pas forcément classique de voir cet art. Et quoi de mieux qu’un travail pratique pour montrer cette révolution! L’illustration du grand prix de la musique symphonique jeune compositeur met alors en valeur une énorme flûte à bec à jouer comme un violoncelle. Etonnant, bluffant, tellement que tout l’auditoire était suspendu au souffle de la musicienne. Magique !
#PrixSacem @Oscar_Bianchi « Crepuscolo » et sa flûte étrange, saisissant ! @OLYMPIAHALL #TeamSacem
— Laetitia Proudy (@laetitiaproudy) 24 Novembre 2014
- Prix du « on peut danser? » Bon les discours, c’est bien beau mais quand est-ce qu’on danse? Et le tube de cette année c’est bien sûr « Prayer of C ». Lilly Wood & The Prick, Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année, revenait humaniser le tub de l’été après son passage incessant en radio. Un riff de guitare entêtant, des paroles faciles à retenir, c’est donc ça le secret pour remplacer Formidable de Stromae? Ah si seulement …
- Prix du « ça va swinguer » Et pour continuer avec une certaine rythmique et les prix parallèles, il fallait évidemment compter sur Féloche. Le créateur de blues de Louisiane ou de folk des Canaries avait la joie atomique de recevoir le prix Francis Lemarque. Le lauréat des révélations avait pour guider le voyage musical sa mandoline folle, ses histoires de sifflements exotiques de Silbo et ses copains chaleureux de Tryo. Voyage réussi!
- Prix du « je suis absent mais j’ai une bonne excuse » Evidemment, pas une remise de prix sans de grands absents. Et ceux de cette année étaient, ô combien, remarqués. Il y a d’abord le jazzmen de l’édition, Ibrahim Maalouf, Grand Prix du Jazz, en concert, Martin Solveig, Grand Prix des musiques électroniques qui s’est fait remplacer par sa doublure mais avait la plus belle excuse du monde : il venait de devenir papa. Et évidemment, celui que tout le monde attendait : Johnny Hallyday, prix spécial de la Sacem, qui, à la stupeur générale, n’a pas montré le bout de son nez mais …
- Prix de la « bonne surprise » Mais le rockeur avait trouvé une bonne compensation tout de même. Et c’est donc non l’idole mais deux des auteurs de son album Rester Vivant, qui ont foulé la scène de l’Olympia pour un final très fort. La chanteuse, Jeanne Cherhal et le musicien mystérieux Yodelice, tambour et cuivres, sont venus avec cuivres et tambour faire sursauter tout le monde par leur chanson « Te Manquer ». Super finale pour une cérémonie choc!
Pour le prix spécial, @JeanneCherhal et @Yodelice interprètent « Te Manquer », titre composé pour @JohnnySjh #PrixSacem pic.twitter.com/IzUnSe81w0 — Deezer France (@DeezerFrance) 24 Novembre 2014
Photos : © Lionel Pagès/Sacem Tous droits réservés