Créateur(s) :Gen Shiraiwa, Kizara Izumi
Producteur(s) exécutif(s) :Hidehiro Kawano, Jun Shimoyama, Hidehiro Kono, Mamoru Koizumi
Année : 2005
Nombre de saisons : 1 (10 épisodes)
Genre : drame
Titre VO :Nobuta wo Produce
Pays d'origine : Japon
Musique du générique: Seishun Amigoby Shuuji to Akira
Ca parle de quoi ?
Shuji kiritani est le garçon le plus populaire du lycée. Il s'entend bien avec tout le monde, il est très bon élève. Mais en fait, il est quelqu'un d'assez égoïste, il se sent supérieur aux autres. Et si il reste avec eux, c'est parce qu'il n'aime pas être seul. Akira Kusano, lui est un élève un peu bizarre, un peu simplet qui rie de tout et de rien, il n'a pas vraiment de but. Il essaie de s'imposer à Shuji pour qu'il devienne son ami. Nobuko Kotani est une nouvelle élève qui vient d'arriver, effacée, très timide, elle marche toujours la tête baissée et ne parle que très peu par peur de bégayer. Elle va rapidement devenir le souffre-douleur des autres élèves. Tout oppose donc ces 3 lycéens. Mais un jour alors que Shuji s'interpose pour empêcher que Nobuko soit une nouvelle fois maltraitée. Shuji, Akira et Nobuko vont se retrouver sur le toit du lycée. Après une longue discussion, Akira a alors l'idée de tenter de faire devenir populaire Nobuko.
(source : www.serieslive.com)
Avis
Il existe des séries spéciales. Au-delà de la qualité du scénario ou du casting, c'est un de ces moments rares où, devant votre télé, vous sentez confusément qu'il se passe quelque chose. Tout le monde a déjà éprouvé ce sentiment, que tous les téléspectateurs chérissent, lorsque nous sommes devant une fiction particulière, dont les thèmes trouvent une résonance si juste en nous. Si cette appréciation est toujours très personnelle, pour moi, Nobuta wo Produce fait partie de cette poignée de fictions classées à part.
Cette série part sur des bases connues, se déroulant dans le cadre d'un lycée somme tout très normal. Nobuko, nouvelle mais surtout maladroite et timide, relativement asociale, subit un ijime. Finalement, deux garçons que presque tout oppose, un populaire ayant intégré les codes de l'école, Shuji, l'autre original et très atypique, Akira, décident de 'produire' Nobuko afin qu'elle devienne populaire. Mais la série ne saurait se résumer simplement à ce fil rouge que l'on suit durant les dix épisodes.
C'est tout d'abord une fable sur l'amitié. Au-delà des différences, au-delà des idées préconçues, c'est l'introspection, la recherche et l'évolution des trois personnages principaux. Ces adolescents mûrissent, découvrent des vérités et acquièrent des certitudes, grâce au processus déclenché par cette idée qui sonnait a priori comme un jeu : 'rendre la plus impopulaire du lycée, populaire'. Si la série s'appelle Nobuta wo Produce, chacun des personnages influe sur les deux autres. Avec cette réciprocité, les personnages gagnent en profondeur et en complexité au fil des épisodes. Shuji apprend à relativiser l'importance de la popularité, découvrant des satisfactions bien plus concrètes. Akira ne perd jamais cette touche de folie permanente, d'imprévisibilité et de spontanéité, qui laisse initialement le téléspectateur perplexe, mais l'on s'attache rapidement à ses mimiques si particulières, derrière ce côté loufoque, on découvre également une face plus complexe. Nobuta ne se métamorphose pas non plus. Mais de petites retouches en expériences, elle apprend, elle s'ouvre peu à peu. La quête de la popularité est un prétexte permettant cette réunion improbable de trois adolescents qui n'auraient a priori pas pu devenir 'inséparables', chacun évoluant dans un monde aux priorités bien différentes.
Nobuta wo Produce, c'est donc avant une aventure humaine, servie par un trio de personnages attachants, dans les doutes desquels il est si facile, pour le téléspectateur, de trouver un écho. Mais les personnages secondaires, dans la droite lignée des doramas classiques, servent tout autant de révélateur, ou de guide à nos héros. Personnages déjantés et atypiques ou archétypes de ces adolescents qui peuplent les lycées, la galerie est très fournie. Les dix épisodes ne permettent pas de les développer, seulement d'esquisser quelques traits. Cela suffit. L'ombre de la tradition mangas plane sur la vice-principale qui escalade les murs du lycée pour éviter de faire le tour et passer par l'entrée, ou encore le/la libraire qui surgit toujours au moment le moins attendu. On s'y immerge dans cette ambiance japonaise tandis que la série alterne admirablement les genres, références fantastiques rapidement rationalisées ou rêves pédagogiques qui bousculent nos personnages. Ce mélange des genres apporte un plus indéniable et une dimension supplémentaire à une série déjà réussie.
Les choses les plus simples ne vous laissent pas indifférents. Est-ce un drama, est-ce une comédie ? Vous frémissez avec les héros devant les obstacles qui se dressent devant eux, les affrontements et les turbulences qu'ils doivent surmonter. Puis, des moments de détente, résolument comiques, vous redonnent le sourire. Vous ressentez avec les personnages leurs peines, leurs doutes et leurs joies. L'empathie a rarement aussi bien fonctionné. Émouvante et drôle, cette série ne laisse pas son téléspectateur indifférent et le visionnage se révèle, en fin de compte, éprouvant.
Sur la forme, la réalisation est sobre, appréciant les jeux de lumière et le changement de ton, ce qui accroît les références mangas. Réussie esthétiquement, la bande-son est elle plus classique. Quelques musiques en thèmes récurrents que vous finissez par assimiler à la série, sans pour autant se démarquer véritablement. Le générique est chanté par les deux acteurs principaux, reflétant assez bien l'ambiance générale de la série.
Bilan :Incontestablement un grand moment de télévision, pour une série qui restera comme ma première série japonaise, mais sans doute aussi comme une de mes préférées, si ce n'est 'ma' préférée. Je pense qu'il est aisé pour un oeil occidental, même néophyte, de rentrer dans cet univers. L'immersion dans la culture japonaise est un voyage intéressant et les thèmes abordés sont universels. Le choc culturel reste donc relativement limité, le plus marquant étant sans doute dans le premier épisode, l'ijime, thème assez prisé dans les doramas -si j'en crois le nombre de fois où je l'ai croisé jusqu'à présent.
Si vous ne deviez voir qu'un seul dorama, si vous cherchez par quelle série japonaise commencer, n'hésitez pas. Cette série m'a vraiment transporté et touché comme rarement une fiction, toutes nationalités confondues, l'a fait. Un merci pour ce moment de bonheur sériephile que j'adresse tout particulièrement à Nakayomi et Sutefu du forum de Serieslive, pour la présentation qu'ils en avaient faite il y a quelques mois et qui motiva mon immersion dans la culture asiatique. ^^