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L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Par Marine @Rmlhistoire

Range ton string, ton tanga, ton caleçon, ton slip kangourou et ton jocktrap, aujourd’hui, on parle culotte. Celle en coton, celle qui peut te faire deux paires de fesses si tu la prends en 34, ou celle qui fait aussi sac de course en 52. Voici son histoire.

Antiquité : Bikini façon bandage 

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

En Grèce et à Rome, pas de sous-vêtement ! Seulement des rubans pour contenir un peu les hanches. Il faut serrer, serrer fort les nichons et les hanches, la mode est aux corps androgynes. Les bandages ressemblent bizarrement à nos bikinis actuels, c’est plutôt mignon ! La « culotte » n’est pas hygiénique, pas jolie, et n’est même pas un vêtement, juste un instrument de torture.

Moyen âge : Tous à oilp

Que dalle. Rien du tout. On ne porte rien sous la robe et on se baigne à poil. C’est vrai, au moyen âge, on a pas peur de la nudité, même en présence de mecs à proximité. Il n’y a pas de pudeur quant au physique. Pourtant, ça va être l’apparition de la chemise blanche, dite la chaisne, qu’on porte sous la robe, l’idée c’est de protéger les vêtements de la transpiration et autres sécrétions. L’avantage de cette chemise blanche, sans fioriture, est qu’on peut la faire bouillir pour retrouver son blanc éclatant et éliminer toutes les saletés. Il arrive aussi, au détour d’une rivière, de voir certaine femme prendre leur bain avec. Mais ça n’a vraiment rien à voir avec la culotte.

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Finalement, seules les filles de moins de 14 ans portent une sorte de culotte, un panty bouffant. À l’entrée de l’adolescence, il faut l’enlever.

(On a vraisemblablement retrouvé des sous-vêtements dans un château autrichien, mais le tout n’est pas très clair, pour l’instant)

Renaissance – XVIIIème : Le caleçon obligatoire

Si vous voulez mon avis, la Renaissance c’est le début des emmerdes. C’est l’heure du corset, des plexus comprimés et des malaises. Génial. Heureusement, ce qui est au-dessous de la ceinture reste libre. C’est pas encore l’heure de la culotte. Malgré tout, Catherine de Medicis, qui fait beaucoup de cheval aime porter des caleçons sous ses robes, mais aucune femme – ni dame de la cour ni de petites conditions- décide de suivre son modèle. Les meufs gardent la fesse libre.

Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, les femmes (sauf filles de moins de 14 ans) ne portent rien sous leurs vêtements, aussi, une partie de balançoire ou une chute, et bim lachatalair. Les hommes s’en délectent, mais une ordonnance de 1730 (env) va venir bouleverser tout ça. Eh oui. À l’opéra, les actrices portent des robes de plus en plus courtes, et très souvent, lorsqu’elles dansent, on aperçoit leur intimité.

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Mademoiselle Mariette est une chanteuse danseuse d’opéra, elle porte ses costumes comme toutes ses collègues, mais un jour, par accident, sa robe reste coincée au décor sur la scène, elle se retrouve quelques secondes, qui ont dû lui paraître genre 100 ans, avec des centaines d’yeux braqués sur son sexe et ses fesses. Aussi, la réglementation va être claire, toutes les danseuses doivent porter des caleçons, ou des tutus -jupons en mousseline. Question de décence qu’ils disent.

Par la suite, ces caleçons seront portés fréquemment par les femmes. Surtout par les putains. Elles sont généralement blanches ou roses. Les culottes, pas les putains. Elles les portent sous de longues robes.

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

XIXème : La culotte longue

Une femme de bonne réputation ne porte pas de « pantalons de lingerie », sauf les vieilles dames et les servantes qui parfois, en faisant le ménage peuvent mettre à la vue de tous leurs parties. Et puis les hygiénistes estiment qu’une femme le sexe à l’air, c’est vraiment indécent et pas tellement hygiénique. Alors, les caleçons vont être raccourcis à peine au-dessous du genou pour ne pas être vus sous la robe, et vont être portés par toutes. Putain et bonne maman comprises. On commence à appeler ça, la culotte. Au fil des années, on enjolive, on rajoute de la dentelle.

Le petit truc rigolo, c’est que ces culottes qui sont portées fermées par les hommes, sont ouvertes pour les femmes afin de pouvoir pisser et baiser trankil, sans les enlever. L’ancêtre de la culotte fendue est née !

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Avec l’apparition de la crinoline, le port de culotte est obligatoire. À peine tu renverses ta robe en avant, on te voit le cul. Alors si tu renverses en arrière… Rapidement, les culottes vont cesser d’être roses ou blanches (sauf pour les putains) et vont être de plus en plus foncées. Au XXème siècle, la culotte va encore raccourcir.

XXème siècle : La culotte courte

Les culottes du début de siècle sont noires, larges avec des fronces à la taille retenues par une ceinture boutonnée. Pas des plus pratique. Elles sont fendues et descendent jusqu’aux genoux, pour terminer, il y a un petit volant, souvent brodées. Ces broderies et l’épaisseur de la culotte embarrassent un peu les femmes qui portent des robes de plus en plus moulantes, alors plutôt que de faire un retour au moyen âge et de tout enlever pour des questions d’hygiène, on décide (enfin, on, pas moi, eux) de couper la culotte au-dessus du genou. C’est la culotte courte, ou le short (c’est de l’anglais). En plus, on a arrêté les fentes, la culotte est pratique à enlever.

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Et plus ça va, plus on coupe. En 1918, Pierre Valton a une entreprise de sous-vêtements pour homme, femme et enfant, et il décide de couper la culotte telle qu’on la connaît maintenant. Sa marque deviendra célèbre. C’est Petit Bateau. Eh ouais, les gars, c’est Petit Bateau qui a inventé notre culotte ! Elle est basique, blanche et en coton. Elle peut bouillir sans problème, ça évite les mycoses, c’est pas mal. On raccourcit en bas, et on raccourcit en haut, la taille haute tend à disparaître.

L’histoire de la petite (et grosse) culotte

Dans les années 1960, l’industrie de la lingerie fait un grand bond avec le lycra. Ce fil est magique, il est comme un ressort, on peut l’étirer jusqu’à sept fois sa longueur sans le déformer. Et puis c’est doux, et ça permet de travailler la culotte autrement. En 1963, Aubade va relancer la couleur, mais aussi être à l’origine des premiers imprimés originaux sur les culottes. Et puis, dans les années 1980, ô, malheur. Le string fait son apparition, on se retrouve le cul en l’air. Enfin, quand je dis « on » c’est pas moi, j’étais pas née dans les années 1980, et je préfère les culottes en coton (roses).

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