Chronique « Spirou et Fantasio T 54″ : Quant mon arme fait « boum »…
Scénario de Vehlmann, dessin de Yoann,
Public conseillé : Tout public,
Style : Aventure,
Paru chez Dupuis le 21 novembre 2014, 48 pages couleurs, 10.60 euros,
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L’histoire
Nyaba, province nord de L’Aswana. Sorti faire un petit pipi, le dictateur local Aljâfa tombe sous les missiles de ses ennemis.
Tandis que le monde entier se réjouit, Don Contralto, un mafieu condamné à 634 années de prison, donne un coup de fil à son neveu dans sa prison “grand-luxe”.
Pendant ce temps, Spirou et Fantasio sont interrompus par l’arrivée de Don Cortizone, leur ennemis de toujours. Son tonton, Don Contralto, qui s’est passionné pour l’archéologie pour occuper son temps, vient de trouver l’emplacement du légendaire trésor d’Alexandrie.
Mais pour accéder à ce trésor, dissimulé au beau milieu de l’Aswana, il faut récupérer un document jusque-là interdit.
Ce qui ne serait pas de l’affaire de Spirou et Fantasio, si Don Cortizone ne mettait dans la balance, la vie de Sécotine. Ni une, ni deux, les voilà les partis sur le chemin de l’Aswana !
Ce que j’en pense
Et hop, c’est reparti pour une nouvelle aventure à fond la caisse des deux héros, sous la baguette du duo Vehlmann/Yoann. Après avoir menés tambours battants, les quatre précédents épisodes (“Dans les griffes de la vipère”, “Les géants pétrifiés”, “Alerte aux Zorkons” et “La face cachée du Z”), ils embarquent les deux aventuriers en Aswana, un pays à peine sorti d’une dictature.
Si la mort de l’affreux est fêtée par les pays occidentaux, Vehlmann nous raconte un autre histoire et en profite pour un petit couplet socialo-éducatif.
Comme il le rappelle, les apparences sont trompeuses et les aswanais ne sont pas aussi enthousiasmés par la perte de leur despote qu’on pourrait l’imaginer…
Vehlmann fait passer d’autant plus facilement son (petit) discours social, qu’il conserve un sacré rythme. C’est clair, ça chauffe pour Fantasio (en rouge sur fond vert) dans “Sniper Alley” !!!.
Après une résolution “pacifique”, l’épisode prend une nouvelle direction. L’aventure se transforme en “Indiana Jones et le trésor d’Alexandrie”, à la sauce “Spirou”. Pièges mortels, solutions mathématiques, situations farfelues et dramatiques emmêlés, il nous embarque, d’un piège à un autre, à grande vitesse.
Le dessin
Très à l’aise sur “Spirou”, depuis 4 ans qu’il pratique l’exercice, Yoann compose, avec un plaisir évident, les aventures trépidantes de ces héros de papier. Son dessin semi-réaliste, dans la droite ligne d’un Franquin “modernisé” et épuré (chouette, le “caméo” avec Fantasio, Gaston et Mademoiselle Jeanne !) fait le boulot.
Sous les coups (de feu, de roquettes et explosions diverses), son encrage dynamique et expressif est toujours impeccable.
Pour résumer
Au final, “Le Groom de Sniper Alley” est une lecture “exotique”, bourrées de scènes de comédies et d’actions, de dialogues plutôt bien troussés et de références aux films de Spielberg, qui ne nous laisse pas souffler… Un peu trop peut-être, car la fin m’a laissé un goût de “c’est déjà fini ?”. Plutôt bon signe, non ?