Un objectif : soulager les acouphènes
Au niveau de la recherche, il n’y a actuellement en essai clinique que des molécules susceptibles d’être administrées pour des acouphènes récents de moins d’un an. Aucune n’a fait ses preuves lors des premiers essais réalisés sur l’homme.
Il s’agit principalement d’injection locale auriculaire ou par voie orale, qui néglige totalement les aspects corticaux et neuronaux. Tout au plus s’agit-il de sédater l’oreille pour un meilleur confort auditif dans le cas d’épisodes acouphéniques aiguës. C’est d’ailleurs l’objectif de ces laboratoires que de soulager l’effet plutôt que d’agir sur la cause. et pour cause! D’ailleurs, on ne pourra jamais régénérer des cellules ciliées détruites sauf dans des perspectives à très long terme de greffes de cellules souches ou d’oreille bionique. L’implant cochléaire reste encore la meilleure alternative plausible ou l’appareillage auditif.
Rappelons que l’acouphène n’est pas une maladie mais un symptôme commun à de multiples pathologies. Le médicament miracle n’existera jamais mais des thérapies personnalisables selon les cas.
Dans l’immédiat, selon les dernières statistiques publiées par la communauté scientifique, seuls 8% des patients ont des acouphènes rebelles à tout traitement.
Pour la majorité, les acouphènes sont acceptés, voire atténués considérablement par des thérapies comportementales et cognitives (TCC), des thérapies brèves chez un psy, par la thérapie sonore validée par un praticien de santé, par des techniques de type rTMS (stimulation transcrânienne répétitive), par la sophrologie ou l’hypnose. De nombreux cas d’acouphènes ont également pour origine une malocclusion dentaire, une intoxication aux métaux lourds (plombages), des désordres vertébraux ou au niveau des maxillaires (sadam), La correction de ces désordres favorisent la disparition des acouphènes à condition d’adopter une bonne hygiène de vie (sport, relaxation, méditation, nutrition, pensée positive, etc.)
De longues cures de silence permettent parfois de récupérer son audition si le traumatisme sonore n’a pas créé de dommages irréversibles. Pour cela, il faut changer radicalement ses habitudes d’écoute, oublier un long moment le téléphone portable, la musique, les concerts, les discothèques.
Maintenant, chaque épreuve de santé est un chemin qu’il faut savoir affronter seul, car c’est seulement au plus profond de soi qu’on trouve la solution. Il faut donc rester le plus possible en état de lâcher prise, observateur des tribulations de son corps, sans espoir et sans désespoir, sans retour vers le passé ou projection dans l’avenir, dans l’instant présent.
Philippe Barraqué
musicothérapeute
docteur en musicologie
Thérapie sonique – Philippe Barraqué – Reproduction interdite -