Il n’est pas rare qu’un numéro 2 prenne la place du chef officiellement ou officieusement.
Trois tactiques sont possibles :
renverser le chef et prendre sa place- discréditer le chef par rapport à sa tribu, lui laisser la couronne mais tirer les ficelles- renverser le chef pour installer un allié plus facilement manipulable.
En témoigne, Nikkie, jeune chef chimpanzé arriviste qui a cru naïvement qu’il pouvait facilement se débarrasser de son numéro deux, Yéroen qui devenait à son goût, trop influent et trop gourmand en termes de privilèges. Il a vite déchanté, quand il a réalisé que son ex numéro deux se tournait vers un de ses rivaux, Dandy pour le « supporter » et l’aider à prendre le pouvoir. C’est ainsi que trahi par son numéro 2, Nikkie fut remplacé par Dandy.
Le numéro 2 dispose de deux cartes majeures pour parvenir à ses fins. Tout d’abord il fait partie du noyau dur des dominants et a des contacts permanents avec les membres influents du groupe au même titre que le chef. Il est donc en mesure de créer des coalitions susceptibles de neutraliser le chef .
Ensuite il est aux premières loges pour repérer les failles du chef et les exploiter.
Pas étonnant que notre numéro 2 national, François Fillon ait choisi de passer à l’attaque, en début d’année, alors que sa cote d’amour avait grimpé tandis que celle de notre mâle alpha Sarko était au plus bas ! Lui aussi a su repérer les failles de son chef. Au comportement bling bling, il a préféré jouer la discrétion, la sobriété et cela lui a plutôt réussi… un temps.
A l’instar de ses cousins chimpanzés, il a commencé à se chercher des alliés, au sein des députés UMP quelque peu négligés pour ne pas dire malmenés par Sarko depuis son accès au pouvoir. Il a laissé fuiter des désaccords entre Sarko et lui sur des sujets qui préoccupent les députés. Il n’a pas échappé aux parlementaires que les deux hommes s’opposaient tout à a fois sur les questions de revendication catégorielle, les régimes spéciaux, l’école, les OGM… En laissant circuler ces rumeurs de différents, le numéro 2 espérait bien se faire remarquer par certains députés et gagner leur soutien.
Il a également cherché à gagner des alliés au sein des ministres autres alliés stratégiques du chef en titre. Il n’a que timidement sermonné ceux qui avaient critiqué certaines initiatives impulsées par Nicolas Sarkozy. Il n’a d’ailleurs rien fait pour empêcher les fameux couacs du gouvernement. Il a même encouragé ses ministres, les plus proches à prendre des initiatives, telles Roselyne Bachelot avec l’annonce de la suppression de la carte famille…
Ce faisant, il pensait réaliser un coup double : déstabiliser le chef de l’état, la multiplication des Couacs ne pouvant que discréditer Nicolas Sarkozy et gagner de nouveaux alliés. Puisque son comportement laissait penser aux ministres qu’il ferait un bien meilleur chef, moins tyrannique que Sarko et plus à l’écoute de leurs aspirations.
Ce faisant il a commencé à inquiéter sérieusement son chef, qui n’a pas tardé à réagir pour réaffirmer son autorité et briser les nouvelles ambitions de son numéro 2.
Episode : Sarko-Fillon à suivre