Nous savions que l’auteur est adepte du soufisme, Islam ouvert sur la spiritualité et sur l’ouverture aux autres – mais (en réalité) ce n’est pas le propos premier de ce film. Ce dernier se veut plutôt une vision de la vie de jeunes de quartier (en banlieue de Strasbourg / au Neuhoff (quartier où à justement grandi l’auteur)), sur l’envie de réussir et de s’émanciper avec pour certains plus ou moins de réussite, mais aussi et surtout des messages positifs, critiques et simples à faire passer.
Ce film en noir et blanc, succession de belles images, de moments doux, amoureux et romantiques, mêle aussi des scènes violentes et soudaines – à l’image et l’auteur ne s’en cache pas de la Haine d’un certain Mathieu Kassovitch. L’auteur a voulu « faire entendre sa musique intérieure »
Ce film est néanmoins différent et tant mieux ! L’auteur y raconte (en partie) sa vie/ ses ressentis et ses émotions et ceci de très belle manière.
« Mon film, ce n’est pas la Haine, c’est l’Amour … »
Nous avons été surpris par le jeu et l’intensité de jeu des acteurs (comme a pu nous l’expliquer Abd Al Malik joué à 80% par des acteurs amateurs) – et très touché par la passion, l’amitié, l’amour et les sentiments qui s’expriment. Les deux acteurs principaux sont criants de vérité, surtout Sabrina OUAZANI qui campe le personne de Wallen (Epouse de l’auteur) qui, dès le premier regard nous trouble. Marc ZINGA quant à lui fait de Régis le personnage principal, le narrateur, et les yeux de ce film.
Cette histoire est très inspirée de la vie d’Abd Al Malik (issu du livre au titre éponyme), et se veut « le cheminement d’un être, le voyage en son intérieur ».
Nous ne pouvons évidement pas vous le raconter, ni même vous le résumer mais vous conseillons vivement d’y aller et d’en parler a votre tour.
Notre seul regret aura été que la partie sur NAP (New African Poets) passe peut être trop vite car ce groupe a marqué non seulement le rap de l’Est de la France et de Strasbourg, mais fut aussi un des groupe phares de la « belle époque » du rap français où les connexions avec les autres groupes se faisait simplement et naturellement (les Mcs : Shurik’N, Freeman, Rockin’Squat, Sté Strauz, Kohndo, Rocca et d’autres … ont en effet participé notamment à l’album « La fin du monde »).
N.A.P. feat. Sté Strauz – Le Chant Des Signes (1998)
Nous avons véritablement pris non pas une, mais plusieurs claques au clap de fin. La salle comble et comblée a tout simplement fait une standing ovation de plusieurs minutes à Abd Al Malik qui nous a fait le plaisir d’être parmi nous afin d’échanger sur le film, sur son titre, ses objectifs et messages, la diffusion du film en salles …
Un débat mené par deux journalistes de Rue89 dont son fondateur Pierre HASKI avec le public de la salle (qui pour information était pleine et c’est à dire haut et fort). Bravo Régis, Bravo Abd Al Malik, Bravo à tous les acteurs, et surtout à Sabrina, mais aussi aux équipes de l’ombre et à tous ceux qui croient en eux … « nous n’avons plus peur ». RDV à partir du 10 décembre dans les salles qui diffuserons ce film actuel, réaliste et touchant.
Pitch du film : Adapté du livre autobiographique d’Abd Al Malik, « QU’ALLAH BÉNISSE LA FRANCE » raconte le parcours de Régis, enfant d’immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans une cité de Strasbourg. Entre délinquance, rap et islam, il va découvrir l’amour et trouver sa voie.
L’album de NAP « La fin du monde » en écoute ci-dessous :
Plus d’informations :
Facebook d’Abd Al Malik
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