Le problème, avec l’absence de contrôle de la production et le grand nombre de dispositifs différents sur le marché, c’est qu’on ne sait pas ce que l’on fume. Formaldéhyde, glyoxal, méthylglyoxal ou encore acroléine, ces substances cancérigènes seraient parfois retrouvées à des niveaux importants, dans la vapeur des cigarettes électroniques, selon cette étude japonaise commanditée par le Ministère japonais de la santé. Ainsi, certaines marques de e-cigarettes contiendraient ces substances cancérigènes en concentrations 10 fois plus élevées qu’avec la cigarette classique.
Les e-cigarettes ne sont pas toutes inoffensives : Le chercheur Naoki Kunugita, de l’Institut japonais de santé publique et son équipe ont analysé plusieurs recharges de liquide e-cigarette en utilisant une machine qui inhale 10 séries de 15 bouffées, soit l’équivalent de 10 cigarettes.
Si une seule des cartouches testées entraine des niveaux 10 fois de formaldéhyde, la recherche suggère que les e-cigarettes ne sont pas toutes inoffensives, qu’elles contiennent ou non de la nicotine.
Les allergologues américains de l’American College of Allergy, Asthma et Immunology, en particulier, ont souligné 3 points essentiels autour de ces substances nocives ou cancérigènes : les complications » inconnues » à prendre en compte, en raison de la nouveauté du dispositif,
- et, en particulier, celles liées aux effets de l’exposition à long terme aux substances chimiques des cartouches, des utilisateurs et de leurs proches,
- les effets irritants de l’inhalation sur les poumons, dont la sévérité peut être variable selon les patients,
- enfin l’absence évidente de contrôle de la production, le grand nombre de dispositifs différents et de recharges disponibles sur le marché, qui font qu’aujourd’hui les usagers ne savent pas ce qu’ils fument.
L’efficacité de ces dispositifs dans l’aide au sevrage a également été documentée par de nombreuses études. La plus récente, menée à l’Université de Louvain et publiée dans International Journal of Environmental Research, montre que le dispositif permet de réduire globalement de 60% le tabagisme et qu’après 8 mois d’utilisation, il conduit à un taux d’arrêt complet de 21% et un taux de réduction de moitié du tabagisme de 23%. La plupart des études s’accordent aujourd’hui sur des effets de long terme sur la santé inconnus mais, sur la base des données disponibles, sur un rapport bénéfice-risque positif de l’e-cigarette pour les fumeurs seulement.
Rappelons qu’en France, ces dispositifs ne sont pas indiqués actuellement dans le sevrage tabagique. Aucun type de cigarette électronique ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Les cigarettes électroniques ne peuvent pas être vendues en pharmacie car elles ne figurent pas sur la liste des produits dont la délivrance y est autorisée. Du fait de leur statut actuel de produit de consommation, les cigarettes électroniques échappent à la réglementation sur les médicaments et aux contrôles applicables aux produits du tabac.
Sources:Médias britanniques
Et International Journal of Environmental Research 29 October 2014 doi:10.3390/ijerph111111220 Effectiveness of the Electronic Cigarette: An Eight-Week Flemish Study with Six-Month Follow-up on Smoking Reduction, Craving and Experienced Benefits and Complaints
Annals of Allergy, Asthma & Immunology April 11, 2014 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.anai.2014.03.010 Electronic cigarettes: navigating the vapor (Visuel© Jipé – Fotolia.com)
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