du 2 décembre 2014 au 2 février 2015
Vernissage le mardi 2 décembre à 18h30
Sur les routes… Collection du Château d’eau
Sur le chemin de l’exil, du voyage, des vacances, au croisement des rencontres, à la recherche d’un monde meilleur, la collection du Château d’Eau taille sa route dans l’histoire de la photographie. Des pionniers de la photographie et découvreurs de nouveaux territoires, comme Émile Zola, Eugène Trutat aux photographes contemporains comme Richard Pak ou Géraldine Lay, prenez la route en images des États-Unis à l’Europe de l’Est, en passant par les cheminements intérieurs des voyages initiatiques.
« L’étrange — l’inquiétante route ! le seul grand chemin que j’aie jamais suivi, dont le serpentement, quand bien même tout s’effacerait autour de lui de ses rencontres et de ses dangers — de ses taillis crépusculaires et de sa peur — creuserait encore sa trace dans ma mémoire comme un rai de diamant sur une vitre. On s’engageait dans celui-là comme on s’embarque sur la mer. À travers trois cents lieues de pays confus, courant seul, sans noeuds, sans attaches, un fil mince, étiré, blanchi de soleil, pourri de feuilles mortes, il déroule dans mon souvenir la traînée phosphorescente d’un sentier où le pied tâtonne entre les herbes par une nuit de lune, comme si, entre ses berges de nuit, je l’avais suivi d’un bout à l’autre à travers un interminable bois noir. » Extrait de La route, Julien GRACQ, 1970, dans La presqu’île, José Corti.
La conférence qui accompagne l’exposition
Le mercredi 3 décembre à 18h30 dans la salle du chapeau rouge de l’Espace Saint-Cyprien
Par Dominique Roux, accompagné du photographe Omar Boukandil qui présentera son travail sur l’Algérie.
A l’heure où le tourisme de masse transforme trop souvent le voyageur conso-mateur en une machine prédatrice à photographier, cette présentation fait le choix de montrer une relation résolument alternative à cette connaissance du monde. Ces photographes voyageurs à l’instar du «clochard céleste» prôné par Jack Kérouac conçoivent leurs appareils de prises de vue comme des carnets de route dans lequel chaque image réalisée constitue une trace visuelle d’un véritable cheminement intérieur.