J O Y E U X A N N I V E R S A I R E J A C O U
Peut-on réconcilier la brièveté et la clarté?
Je ne crois pas mais je vais essayer…
À quel sujet ?
Au sujet du plus vieux sujet : la démocratie pour ne pas la nommer
Qu’est-ce que c’est ?
Disons que c’est le moins pire des régimes
À mi-chemin entre le choléra et la peste!
De quoi s’agit-il?
D’élire ceux qui vont nous représenter… ou incarner notre volonté.
La volonté générale… celle qui va s’imposer à la sortie des urnes aux volontés particulières.
Une voix de plus, une seule voix suffit pour faire la différence et exprimer notre préférence pour telle ou telle gouvernance.
En somme, c’est nous qui désignons celui qui va décider… le Rouge ou le Noir, le pur ou l’impur, le sacré ou le profane.
Et dans cette grande représentation, au sens théâtral du terme, nous sommes donc tous représentés sous prétexte que c’est nous qui avions choisi nos représentants.
Alors qu’en vérité cette représentation n’a rien à voir avec notre volonté :
Les électeurs ne sont pas contents des élus, ni les gouvernés des gouvernants, ni les dominés des dominants parce que l’illusion selon laquelle c’est nous qui décidons ne tient pas, ne tient plus.
Notre bulletin de vote ne fait que confirmer tout le travail de mystification dont nous sommes les victimes. Le pouvoir continue de nous échapper et de s’exercer à l’insu de notre plein gré. Nous avons tout compte fait l’impression d’être, d’avoir été manipulés par les rouages, les sondages et les clivages, on ne s’y retrouve plus. On est perdu…
Certaines voix s’élèvent et ne cessent de s’élever pour relativiser cette risée générale et sauver les apparences de notre libre arbitre.
L’homme sage essaye depuis longtemps de nous épargner le sort des hommes-singes qui refont l’histoire au lieu de la faire. Que nous dit l’homme-sage ?
Qu’il faut redéfinir les règles, re-rédiger la constitution, réviser le contrat social qui nous relie les uns aux autres.
La thèse est subtile et non moins utile : si la démocratie fonctionne mal ou dysfonctionne c’est parce que nous laissons aux gouvernants le soin de rédiger les règles du jeu, leur constituante ne peut produire une bonne constitution, parce que seuls leurs intérêts sont en jeu, pas les nôtres. Et au final au lieu de nous servir, ils vont se servir et nous asservir pour se maintenir au pouvoir.
Songeons à une sixième République, rédigée par le peuple et pour le peuple, parce que nos intérêts n’intéressent personne. C’est à nous de nous y intéresser en définissant le mode opératoire de tout exercice du pouvoir… sinon nous ne cesserons jamais d’être les éternels cocus de l’histoire.
Je partage et je ne partage pas cet optimisme
Je le partage parce que je suis optimiste…
Je ne le partage pas parce que je ne suis pas naïve…
Théoriquement c’est indémontable mais dans la pratique, c’est intenable!
Pourquoi?
Parce que la volonté de puissance est humaine, trop humaine
Et qu’à l’usage celle des gouvernés peut s’avérer pire que celle des gouvernants.
Un exemple à la portée :
Jetez un œil sur la dissidence, ce nouveau visage de la résistance aux pressions et aux oppressions. Ils sont tous d’accord pour manifester leur opposition au système de gouvernance, mais entre eux, ils sont tous en désaccord, les uns par rapport aux autres.
Méprisants, haineux, et destructeurs les uns des autres. Parce que même la plus petite particule de l’univers, cherche avant tout, un surplus de puissance… une reconnaissance de son existence.
Les dominés ne sont pas de meilleure constitution que les dominants. Le peuple, tout peuple mérite ses dirigeants.
Les plus petits chercheront toujours à devenir les plus grands.
Non, ce n’est pas une tentation, mais la définition de l’être humain. Et quelle que soit la constitution juridique, elle ne changera rien à notre constitution ontologique!